East and West Quotes

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East and West East and West by René Guénon
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“We cannot help noticing that, like all propagandists, the apostles of tolerance, truth to tell, are very often the most intolerant of men.”
René Guénon, East and West
“We cannot help noticing that, like all propagandists, the apostles of tolerance, truth to tell, are very often the most intolerant of men. This is what has in fact happened, and it is strangely ironical : those who wished to overthrow all dogma have created for their own use, we will not say a new dogma, but a caricature of dogma, which they have succeeded in imposing on the western world in general; in this way there have been established, under the pretext of "freedom of thought," the most chimerical beliefs that have ever been seen at any time, under the form of these different idols, of which we have just singled out some of the more important.”
René Guénon, East and West
“[...] d’ailleurs nous ne pouvons nous empêcher de constater que, comme tous les propagandistes, les apôtres de la tolérance sont très souvent, en fait, les plus intolérants des hommes.”
René Guénon, East and West
“Of all the superstitions preached by those very people who profess that they never stop inveighing against "superstition," that of "science " and "reason", is the only one which does not seem, at first sight, to be based on sentiment ; but there is a kind of rationalism which is nothing more than sentimentalism disguised, as is shown only too well by the passion with which its champions uphold it, and by the hatred which they evince for whatever goes against their inclinations or passes their comprehension, Besides, since rationalism, in any case, corresponds to a lessening of intellectuality, it is natural that its development should go hand in hand with that of sentimentalism”
René Guénon, East and West
“Du reste, la majorité des orientalistes ne sont et ne veulent être que des érudits ; tant qu’ils se bornent à des travaux historiques ou philologiques, cela n’a pas grande importance ; il est évident que des ouvrages de ce genre ne peuvent servir de rien pour atteindre le but que nous envisageons ici, mais leur seul danger, en somme, est celui qui est commun à tous les abus de l’érudition, nous voulons dire la propagation de cette « myopie intellectuelle » qui borne tout savoir à des recherches de détail, et le gaspillage d’efforts qui pourraient être mieux employés dans bien des cas. Mais ce qui est beaucoup plus grave à nos yeux, c’est l’action exercée par ceux des orientalistes qui ont la prétention de comprendre et d’interpréter les doctrines, et qui les travestissent de la façon la plus incroyable, tout en assurant parfois qu’ils les comprennent mieux que les Orientaux eux-mêmes (comme Leibnitz s’imaginait avoir retrouvé le vrai sens des caractères de Fo-hi), et sans jamais songer à prendre l’avis des représentants autorisés des civilisations qu’ils veulent étudier, ce qui serait pourtant la première chose à faire, au lieu de se comporter comme s’il s’agirait de reconstituer des civilisations disparues.”
René Guénon, East and West
“De toutes les superstitions prêchées par ceux-là mêmes qui font profession de déclamer à tout propos contre la « superstition », celle de la « science » et de la « raison » est la seule qui ne semble pas, à première vue, reposer sur une base sentimentale ; mais il y a parfois un rationalisme qui n’est que du sentimentalisme déguisé, comme ne le prouve que trop la passion qu’y apportent ses partisans, la haine dont ils témoignent contre tout ce qui contrarie leurs tendances ou dépasse leur compréhension.”
René Guénon, East and West
“C’est ainsi que l’étude des « sciences traditionnelles », quelle que soit leur provenance, s’il en est qui veulent dès maintenant l’entreprendre (non dans leur intégralité, ce qui est présentement impossible, mais dans certains éléments tout au moins), nous parait une chose digne d’être approuvée, mais à la double condition que cette étude soit faite avec des données suffisantes pour ne point s’y égarer, ce qui suppose déjà beaucoup plus qu’on ne pourrait le croire, et qu’elle ne fasse jamais perdre de vue l’essentiel. Ces deux conditions, d’ailleurs, se tiennent de près : celui qui possède une intellectualité assez développée pour se livrer avec sûreté à une telle étude ne risque plus d’être tenté de sacrifier le supérieur à l’inférieur ; dans quelque domaine qu’il ait à exercer son activité, il n’y verra jamais à faire qu’un travail auxiliaire de celui qui s’accomplit dans la région des principes. Dans les mêmes conditions, s’il arrive parfois que la « philosophie scientifique » rejoigne accidentellement, par certaines de ses conclusions, les anciennes « sciences traditionnelles », il peut y avoir quelque intérêt à le faire ressortir, mais en évitant soigneusement de paraître rendre ces dernières solidaires de n’importe quelle théorie scientifique ou philosophique particulière, car toute théorie de ce genre change et passe, tandis que tout ce qui repose sur une base traditionnelle en reçoit une valeur permanente, indépendante des résultats de toute recherche ultérieure. Enfin, de ce qu’il y a des rencontres ou des analogies, il ne faut jamais conclure à des assimilations impossibles, étant donné qu’il s’agit de modes de pensée essentiellement différents ; et l’on ne saurait être trop attentif à ne rien dire qui puisse être interprété dans ce sens, car la plupart de nos contemporains, par la façon même dont est borné leur horizon mental, ne sont que trop portés à ces assimilations injustifiées.”
René Guénon, East and West
“En effet, les peuples européens, sans doute parce qu’ils sont formés d’éléments hétérogènes et ne constituent pas une race à proprement parler, sont ceux dont les caractères ethniques sont les moins stables et disparaissent le plus rapidement en se mêlant à d’autres races ; partout où il se produit de tels mélanges, c’est toujours l’Occidental qui est absorbé, bien loin de pouvoir absorber les autres. Quant au point de vue intellectuel, les considérations que nous avons exposées jusqu’ici nous dispensent d’y insister ; une civilisation qui est sans cesse en mouvement, qui n’a ni tradition ni principe profond, ne peut évidemment exercer une influence réelle sur celles qui possèdent précisément tout ce qui lui manque à elle-même ; et, si l’influence inverse ne s’exerce pas davantage en fait, c’est seulement parce que les Occidentaux sont incapables de comprendre ce qui leur est étranger : leur impénétrabilité, à cet égard, n’a d’autre cause qu’une infériorité mentale, tandis que celle des Orientaux est faite d’intellectualité pure.”
René Guénon, East and West
“[...] cette résistance toute passive que l’Occident ne peut comprendre, parce qu’elle suppose une puissance intérieure dont il n’a pas l’équivalent, et contre laquelle nulle force brutale ne saurait prévaloir. Cette puissance est au delà de la vie, elle est supérieure à l’action et à tout ce qui passe, elle est étrangère au temps et est comme une participation de l’immutabilité suprême ; si l’Oriental peut subir patiemment la domination matérielle de l’Occident, c’est parce qu’il sait la relativité des choses transitoires, et c’est parce qu’il porte, au plus profond de son être, la conscience de l’éternité.”
René Guénon, East and West
“Mais revenons à la question qui nous a conduit à ces considérations : il ne saurait s’agir en aucune façon de se « spécialiser » dans l’étude de la doctrine hindoue, puisque l’ordre de l’intellectualité pure est ce qui échappe à toute spécialisation. Toutes les doctrines qui sont métaphysiquement complètes sont pleinement équivalentes, et nous pouvons même dire qu’elles sont nécessairement identiques au fond ; il n’y a donc qu’à se demander quelle est celle qui présente les plus grands avantages quant à l’exposition, et nous pensons que, d’une manière générale, c’est la doctrine hindoue ; c’est pour cela, et pour cela seulement, que nous la prenons comme base. Si pourtant il arrive que certains points soient traités par d’autres doctrines sous une forme paraissant plus assimilable, il n’y a évidemment aucun inconvénient à y recourir ; c’est même là encore un moyen de rendre manifeste cette concordance dont nous venons de parler.”
René Guénon, East and West
“the origin of a particular idea does not interest us in itself, for this idea, in being true, is independent of all the men who have expressed in under this form or that; historical contingencies are irrelevant.”
René Guénon, East and West
“Everything related to the order of metaphysics has, in itself, the power of opening up boundless horizons to anyone who has a true conception of it. [...] the things in question are the most tremendous that exist, and compared with them everything else is mere child's play.”
René Guénon, East and West
“The ease with which certain words come to be musused is truly extraordinary: there are some who have gone so far as to give the name 'traditions' to popular habits, or even to conventions of quite recent origin, withouth importnace or real significance. As for ourselves, we refuse to give this name to what is only a more or less automatic respect for certain outward forms, which are sometimes nothing more than 'superstitions' in the etymological sense of the word. True tradition dewells in the outlook of a people or race or civilization, and it springs from causes that lie far deeper.”
René Guénon, East and West
“Pragmatism, by its very name, poses above all as a 'pholosophy of action'; its more or less avowed assumption is that man only has needs of a practical order, material ones and, together with these, sentimental ones. It means, then, the doing away with intellectuality; but, if this is so, why go on wanting to evolve theories? That is rather hard to understand; and if pragmatism, like skepticism, which it only differs from with regard to action, wished to conform to its own standards, it would have to limit itself to a mere mental attitude, which it cannot even seek to justify logically without giving itself the lie; but there is no doubt that it is very difficult to keep strictly within such bounds.”
René Guénon, East and West
“Everywhere that the Europeans have installed themselves, they have wanted to spread these so-called 'benefits of education', always following the same methods, without the least attempt to adapt them and without it entering their heads that there may be already some other kind of education there. Everything that does not come from them is to be considered as null and void, and 'equality' does not allow different peoples and different races to have their own mentality; moreover, the chief 'advantage that the imposers of this education expect from it is probably, always and everywhere, the blotting out of the traditional outlook.”
René Guénon, East and West
“The chimerical prejudice of 'equality' foes against all the best established facts, in the intellectual order as well as in the physical order; it is the negation of all natural hierarchy, and it is the debasement of all knowledge to the level of the limited understanding of the masses.”
René Guénon, East and West
“No intellectual consideration justifies proselytism, in which the Easterners see nothing but a proof of ignorance and incomprehension; there is a complete difference between simply expouding the truth as one has understood it, with the once care not to disfigure it, and wishing at any price to make others share one's own conviction. Propaganda and popularization are not even possible except to the detriment of the truth: the pretension of putting it 'withing everyone's grasp', of making it accessible to all without distinction, necessarily involves diminishing and deforming it, for it is impossible to admit that all men are equally capable of understanding anything.”
René Guénon, East and West
“To declare that there is not only an unknown but also an 'unkowable', and to turn and intellectual infirmity into a barrier which no one may pass - that is something whose like was never seen or heard before; and it is equally unheard of for men to turn a declaration of ignorance into a program of thought and a profession of faith, and quite openly to label a so-called doctrine with it under the name of 'agnosticism'. And these men, be it noted, are not skeptics, and do wish to be skeptics; if they were, there would be a certain logic in their attitude, which might make it excusable; but they are, on the contrary, the most enthusiastic believers in 'science', the most fervent admirers of 'reason'.”
René Guénon, East and West
“The civilization of the modern West has, among other pretensions, that of being eminently 'scientific'; [...] it is one of those words to which our contemporaries seem to attach a sort of mysterious power, independent of their meaning. 'Science', with a capital letter, like 'Progress' and 'Civilization', like 'Right', 'Justice', and 'Liberty', is another of those entities that are better left undefined, and that run the risk of losing all their prestige as soon as they are inspected a little too closely. [...] These are veritable idols, the divinities of a sort of 'lay religion', which is not clearly defined, no doubt, and which cannot be, but which has nonetheless a very real existence: it is not religion in the proper sense of the word, but it is what pretends to take its place, and what better deserves to be called 'conter-relgilion'.”
René Guénon, East and West
“What westerners call progress is for nothing but change and instability; [...] he who has reached a state of equilibrium no longer feels this need, just as he who has found no longer seeks.”
René Guénon, East and West
“If sentiment, considered in general, is to be put into its proper place in relation to intelligence, [...] then there is a hierarchy to be observed. The modern world has precisely reversed the natural relations between the differnent orders of things once again, it is depreciation of the intellectual order (and even absence of pure intellectuality), and exaggeration of the material and the sentimental orders, which all go together to make the Western civilization of today an anomaly not to say a monstrosity.”
René Guénon, East and West
“Les formes d’expression des doctrines hindoues, tout en étant encore extrêmement différentes de toutes celles auxquelles est habituée la pensée occidentale, sont relativement plus assimilables, et elles réservent de plus larges possibilités d’adaptation ; nous pourrions dire que, pour ce dont il s’agit, l’Inde, occupant une position moyenne dans l’ensemble oriental, n’est ni trop loin ni trop près de l’Occident. En effet, il y aurait aussi, à se baser sur ce qui en est plus rapproché, des inconvénients qui, pour être d’un autre ordre que ceux que nous signalions tout à l’heure, n’en seraient pas moins assez graves ; et peut-être n’y aurait-il pas beaucoup d’avantages réels pour les compenser, car la civilisation islamique est à peu près aussi mal connue des Occidentaux que les civilisations plus orientales, et surtout sa partie métaphysique,
qui est celle qui nous intéresse ici, leur échappe entièrement. Il est vrai que cette civilisation islamique, avec ses deux faces ésotérique et exotérique, et avec la forme religieuse que revêt cette dernière, est ce qui ressemble le plus à ce que serait une civilisation traditionnelle occidentale ; mais la présence même de cette forme religieuse, par laquelle l’Islam tient en quelque sorte de l’Occident, risque d’éveiller certaines susceptibilités qui, si peu justifiées qu’elles soient au fond, ne seraient pas sans danger : ceux qui sont incapables de distinguer entre les différent domaines croiraient faussement à une concurrence sur le terrain religieux ; et il y a certainement, dans la masse occidentale (où nous comprenons la plupart des pseudointellectuels), beaucoup plus de haine à l’égard de tout ce qui est islamique qu’en ce
qui concerne le reste de l’Orient.”
René Guénon, East and West
“Par contre, nous serons toujours reconnaissant à ceux qui nous signaleront des points sur lesquels il leur paraîtra souhaitable d’avoir de plus amples éclaircissements, et nous nous efforcerons de leur donner satisfaction par la suite ; mais qu’ils veuillent bien attendre que nous ayons la possibilité de le faire, qu’ils ne se hâtent point de conclure sur des données insuffisantes, et, surtout, qu’ils se gardent de rendre aucune doctrine responsable des imperfections ou des lacunes de notre exposé.”
René Guénon, East and West
“les psychologues, par exemple, limitent ordinairement leurs observations à un seul type d’humanité, l’Occidental moderne, et ils étendent abusivement les résultats ainsi obtenus jusqu’à prétendre en faire, sans exception, des caractères de l’homme en général.”
René Guénon, East and West
“si les sciences qui intéressent tant les Occidentaux n’avaient jamais acquis antérieurement un développement comparable à celui qu’ils leur ont donné, c’est qu’on n’y attachait pas une importance suffisante pour y consacrer de tels efforts. Mais, si les résultats sont valables lorsqu’on les prend chacun à part (ce qui concorde bien avec le caractère tout analytique de la science moderne), l’ensemble ne peut produire qu’une impression de désordre et d’anarchie ; on ne s’occupe pas de la qualité des connaissances qu’on accumule, mais seulement de leur quantité ; c’est la dispersion dans le détail indéfini. De plus, il n’y a rien au-dessus de ces sciences analytiques : elles ne se rattachent à rien et, intellectuellement, ne conduisent à rien ; l’esprit moderne se renferme dans une relativité de plus en plus réduite, et, dans ce domaine si peu étendu en réalité, bien qu’il le trouve immense, il confond tout, assimile les objet les plus distincts, veut appliquer à l’un les méthodes qui conviennent exclusivement à l’autre, transporte dans une science les conditions qui définissent une science différente, et finalement s’y perd et ne peut plus s’y reconnaître, parce qu’il lui manque les principes directeurs. De là le chaos des théories innombrables, des hypothèses qui se heurtent, s’entrechoquent, se contredisent, se détruisent et se remplacent les unes les autres, jusqu’à ce que, renonçant à savoir, on en arrive à déclarer qu’il ne faut chercher que pour chercher, que la vérité est inaccessible à l’homme, que peut-être même elle n’existe pas, qu’il n’y a lieu de se préoccuper que de ce qui est utile ou avantageux, et que, après tout, si l’on trouve bon de l’appeler vrai, il n’y a à cela aucun inconvénient. L’intelligence qui nie ainsi la vérité nie sa propre raison d’être, c’est-à-dire qu’elle se nie elle-même ; le dernier mot de la science et de la philosophie occidentales, c’est le suicide de l’intelligence ;”
René Guénon, East and West
“[...] Si encore ils ne faisaient que se complaire dans l’affirmation de la supériorité imaginaire qu’ils s’attribuent, cette illusion ne ferait de tort qu’à eux-mêmes ; mais ce qui est le plus terrible, c’est leur fureur de prosélytisme : chez eux, l’esprit de conquête se déguise sous des prétextes « moralistes », et c’est au nom de la « liberté » qu’ils veulent contraindre le monde entier à les imiter ! Le plus étonnant, c’est que, dans leur infatuation, ils s’imaginent de bonne foi qu’ils ont du « prestige » auprès de tous les autres peuples : parce qu’on les redoute comme on redoute une force brutale, ils croient qu’on les admire ; l’homme qui est menacé d’être écrasé par une avalanche est-il pour cela frappé de respect et d’admiration ? La seule impression que les inventions mécaniques, par exemple, produisent sur la généralité des Orientaux, c’est une impression de profonde répulsion ; tout cela leur parait assurément plus gênant qu’avantageux, et, s’ils se trouvent obligés d’accepter certaines nécessités de l’époque actuelle, c’est avec l’espoir de s’en débarrasser un jour ou l’autre ; cela ne les intéresse pas et ne les intéressera jamais véritablement.”
René Guénon, East and West
“Comment faire comprendre l’intérêt d’une connaissance toute spéculative à des gens pour qui l’intelligence n’est qu’un moyen d’agir sur la matière et de la plier à des fins pratiques, et pour qui la science, dans le sens restreint où ils l’entendent, vaut surtout dans la mesure où elle est susceptible d’aboutir à des applications industrielles ? Nous n’exagérons rien ; il n’y a qu’à regarder autour de soi pour se rendre compte que telle est bien la mentalité de l’immense majorité de nos contemporains ; et l’examen de la philosophie, à partir de Bacon et de Descartes, ne pourrait que confirmer encore ces constatations. Nous rappellerons seulement que Descartes a limité l’intelligence à la raison, qu’il a assigné pour unique rôle à ce qu’il croyait pouvoir appeler métaphysique de servir de fondement à la physique, et que cette physique elle-même était essentiellement destinée, dans sa pensée, à préparer la constitution des sciences appliquées, mécanique, médecine et morale, dernier terme du savoir humain tel qu’il le concevait ; les tendances qu’il affirmait ainsi ne sont-elles pas déjà celles-là mêmes qui caractérisent à première vue tout le développement du monde moderne ? Nier ou ignorer toute connaissance pure et supra-rationnelle, c’était ouvrir la voie qui devait mener logiquement, d’une part, au positivisme et à l’agnosticisme, qui prennent leur parti des plus étroites limitations de l’intelligence et de son objet, et, d’autre part, à toutes les théories sentimentalistes et volontaristes, qui s’efforcent de chercher dans l’infra-rationnel ce que la raison ne peut leur donner.”
René Guénon, East and West
“Dans tous les cas, nous avons conscience de n’avoir pas écrit un seul mot que n’aurait pu écrire un Oriental de naissance ; nous nous plaçons, en effet, à un point de vue strictement oriental, qui est devenu entièrement le nôtre, et nous tenons à ce qu’on sache bien que nous ne sommes pas allé de l’Occident à l’Orient, mais que, fort heureusement pour nous, nous avons pu étudier les doctrines orientales à une époque où nous ne connaissions à peu près rien de la pensée occidentale. Et ceci nous amène à une dernière remarque : l’obstacle le plus redoutable, pour beaucoup, c’est la philosophie ; nous voulons dire que ceux qui s’efforcent d’envisager ces doctrines à un point de vue philosophique se condamnent par là même à n’y jamais rien comprendre. Il ne s’agit point d’un vain « jeu d’idées », non plus que d’un amusement d’érudits ; il s’agit de choses sérieuses, les plus sérieuses qui soient, et nous souhaitons que l’Occident s’en rende compte avant qu’il ne soit trop tard.”
René Guénon, East and West
“Comme nous le disions au début, il ne nous est pas possible de tout expliquer à la fois ; mais nous n’affirmons rien gratuitement, et nous avons conscience d’avoir du moins, à défaut de bien d’autres mérites, celui de ne parler jamais que de ce que nous connaissons. Si donc il en est qui s’étonnent de certaines considérations auxquelles ils ne sont pas habitués, qu’ils veuillent bien prendre la peine d’y réfléchir plus attentivement, et peut-être s’apercevront-ils alors que ces considérations, loin d’être inutiles ou superflues, sont précisément parmi les plus importantes, ou que ce qui leur semblait à première vue s’écarter de notre sujet est au contraire ce qui s’y rapporte le plus directement. Il est en effet des choses qui sont liées entre elles d’une tout autre façon qu’on ne le pense d’ordinaire, et la vérité a bien des aspects que la plupart des Occidentaux ne soupçonnent guère ; aussi craindrions-nous plutôt, en toute occasion, de paraître trop limiter les choses par l’expression que nous en donnons que de laisser entrevoir de trop vastes possibilités.”
René Guénon, East and West
“L'Histoire vraie peut être dangereuse pour certains intérêts politiques, et on est en droit de se demander si ce n'est pas pour cette raison que certaines méthodes, en ce domaine, sont imposées officiellement à l'exclusion de toutes les autres: consciemment ou non, on écarte a priori tout ce qui permettrait de voir clair en bien des choses, et c'est ainsi que se forme l'"opinion publique".”
René Guénon, East and West