Le Maroc et Hassan II Quotes
Le Maroc et Hassan II : Un témoignage
by
عبد الله العروي11 ratings, 4.18 average rating, 1 review
Le Maroc et Hassan II Quotes
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“En 1969, j'assistais à Aix-en-Provence à un colloque sur la politique des Etats indépendants du Maghreb (Etats successeurs, disait la note de présentation). Un participant, ancien membre du service psychologique de l'armée française lors de la guerre d'Algérie, avait affirmé : "De grâce cessez de parler de ces Etats comme s'ils étaient contemporains du nôtre, ils ressemblent à celui de Louis le Hutin." J'avais alors noté ceci :
- Je sais maintenant ce que sera la politique de nos ennemis d'hier ; ils critiqueront les gouvernements nationaux (les Etats successeurs) d'un point de vue de gauche. A chaque occasion, ils s'écriront : Et la pauvreté ? L'analphabétisme ? Les disparités sociales? Les droits de la femme ? L’intolérance religieuse ? Ils exigeront que nous réalisions des miracles, que nous fassions en quelques années ce qu'ils ne firent pas en plus d'un siècle, ce qu'ils disaient être incompatible avec nos coutumes, contraire à notre intérêt bien compris. Malheureusement, ils gagneront très vite la sympathie des jeunes, toujours impatiens et vite déçus."
p198-199”
― Le Maroc et Hassan II : Un témoignage
- Je sais maintenant ce que sera la politique de nos ennemis d'hier ; ils critiqueront les gouvernements nationaux (les Etats successeurs) d'un point de vue de gauche. A chaque occasion, ils s'écriront : Et la pauvreté ? L'analphabétisme ? Les disparités sociales? Les droits de la femme ? L’intolérance religieuse ? Ils exigeront que nous réalisions des miracles, que nous fassions en quelques années ce qu'ils ne firent pas en plus d'un siècle, ce qu'ils disaient être incompatible avec nos coutumes, contraire à notre intérêt bien compris. Malheureusement, ils gagneront très vite la sympathie des jeunes, toujours impatiens et vite déçus."
p198-199”
― Le Maroc et Hassan II : Un témoignage
“Plus tard, un jeune professeur de philosophie, rompu à l'analyse logique, fit, sans le vouloir peut-être, la théorie de cette pratique politique (*). Il la dévoila avec la plus grande clarté, précisément parce que, étant un pur logicien et de bonne foi, il était aveugle aux leçons de l'histoire (2). Au lieu de mettre cette pratique au compte d'une époque, d'un pays, d'une structure social ou d'un homme, il la mit directement en relation avec les préceptes de la religion. Il alla jusqu'à faire l'apologie de la 'ubudiyya (servitude) islamique, opposé au concept de muwatana (citoyenneté) hellénique. Ce professeur ignorait sans doute que le procès de la modernité et de la démocratie était courant au 19e siècle, même en Angleterre, patrie du libéralisme politique. Il n'avait qu'à revenir à l'autobiographie du cardinal Newman, qui retrace les étapes de sa conversion au catholicisme romain, pour retrouver l'essentiel de son argumentation. Ce qu'on peut lui reprocher, c'est qu'il se souciait peu des mobiles de sa pensée ; il s'attribuait une logique qui était celle des faits, non celle des concepts qu'il s'acharnait à redéfinir ; il ne voyait pas qu'elle soutenait une politique éducative, poursuivie par différents moyens depuis plus d'une génération. Qu'un philosophe se décide, à une certaine étape de sa carrière, de s'affilier à l'un des ordres les plus fermés à l'influence du monde moderne, qu'il arrive par la seule force de ses déductions - c'est du moins ce que je présume, peut-être à tort - à justifier une totale démission de l'esprit, à refuser l'idée de citoyenneté, à accepter d'investir un homme, chef d'Etat ou dirigeant de confrérie, d'une pouvoir absolu, prouve à quel point cette politique avait réussi et combien l'individu est malléable.
(*)créer, ou de recréer un type d'homme qui fut spontanément en phase à la fois avec son environement moderne et son héritage politique et social."
(2) (Hawla Tajdid Taqyim A-turath)
chapitre XI, pp 133-134”
― Le Maroc et Hassan II : Un témoignage
(*)créer, ou de recréer un type d'homme qui fut spontanément en phase à la fois avec son environement moderne et son héritage politique et social."
(2) (Hawla Tajdid Taqyim A-turath)
chapitre XI, pp 133-134”
― Le Maroc et Hassan II : Un témoignage
