L'odyssée de la Baleine-Miroir Quotes

“La créature aux dimensions titanesques vogua autour de moi pendant ce qui me parut de heures. Elle montait en l'air avant de redescendre: une danse d'une rare finesse. Ses nageoires brassaient la pluie avec délicatesse. Malgré sa stature, elle était vraisemblablement inoffensive. Nous semblions toutes les deux enveloppées dans une bulle et protégées par une aura immuable. Elle chantait. Je pouvais l'entendre sans être capable de décrire véritablement en quoi cela consistait. Il n'y avait ni notes, ni mots, ni mélodie. Le peuple de la Torieka n'était pas un peuple chanteur, mais je savais que ce n'était pas un chant ordinaire. C'était comme si le vent, la pluie, la terre et les nuages s'accordaient ensemble.”
― CLARA ALBERT, L'odyssée de la Baleine-Miroir: 1. L'appel

“À l'âge de vingt ans, chaque habitant de la Cité Rocheuse faisait face à un dilemme: rester à jamais ou partir sans revenir. Cette stricte loi existait depuis des siècles dans la ville de Cascade, mais ne concernait que les habitants marginalisés du piton rocheux. Il y avait ceux dont la vie entière était tracée ici même, et les autres qui trépignaient à l'idée de découvrir le monde, dans l'impossibilité de voir un avenir sur la corniche qui les avait vus naître. Coda n'avait que dix ans, il lui en faudrait le double avant d'avoir une chance de s'en aller. Mais, elle le savait, partir signifiait quitter sa mère qui, elle, avait juré son allégeance éternelle à la Cité Rocheuse.”
― CLARA ALBERT, L'odyssée de la Baleine-Miroir: 1. L'appel