Memoir on Pauperism Quotes
Memoir on Pauperism: Does Public Charity Produce an Idle and Dependent Class of Society?
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Alexis de Tocqueville142 ratings, 3.92 average rating, 19 reviews
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Memoir on Pauperism Quotes
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“Reste donc la charité particulière; celle là ne saurait produire que des effets utiles. Sa faiblesse même garantit contre ses dangers; elle soulage beaucoup de misères et n'en fait point naître.”
― Sur le paupérisme
― Sur le paupérisme
“Mais je suis profondement convaincu que tout système régulier, permanent, administratif, dont le but sera de pourvoir aux besoins du pauvre fera naître plus de misères qu'il n'en peut guérir, dépravera la population qu'il veut secourir et consoler, réduira aved le temps les riches à n'être que les fermiers des pauvres, tarira les sources de l'épargne, arrêtera l'accumulation des capitaux, comprimera l'essor du commerce, engourdira l'activité et l'industrie humaines et finira par amener une révolution violente dans l'Etat, lorsque le nombre de ceux qui reçoivent l'aumône sera devenu presque aussi grand que le nombre de ceux qui la donnent, et que l'indigent ne pouvant plus tirer des riches appauvris de quoi pourvoir à ses besoins trouvera plus facile de les dépouiller tout à coup de leurs biens que de demander leurs secours.”
― Sur le paupérisme
― Sur le paupérisme
“Je suis certes bien loin de vouloir faire ici le procès à la bienfaisance qui est tout à la fois la plus naturelle, la plus belle et la plus sainte des vertus. Mais je pense qu'il n'est pas de principe si bon dont on puisse admettre comme bonnes toutes les circonstances. Je crois que la bienfaisance doit être une vertu mâle et raisonnée, non un goût faible et irréfléchi; qu'il ne faut pas faire le bien qui plaît le plus à celui qui donne, mais le plus véritablement utile à celui qui reçoit; non pas celui qui soulage le plus complètement les misères de quelques-uns, mais celui qui sert au bien-être du plus grand nombre. Je ne saurais calculer la bienfaisance que de cette manière; comprise dans un autre sens, elle est encore un instinct sublime, mais elle ne mérite plus à mes yeux le nom de vertu.”
― Sur le paupérisme
― Sur le paupérisme
“En obligeant les communes à se charger des enfants naturels et en leur permettant de rechercher la paternité, afin d'alléger ce poids accablant, nous avons facilité autant qu'il était en nous l'inconduite des femmes de basses classes. La grossesse illégitime doit presque toujours améliorer leur situation matérielle. Si le père de l'engant est riche, elles peuvent se décharger sur lui du soin d'élever le fruit de leurs communes erreurs; s'il est pauvre, elles confient ce soin à la société: les secours qu'on leur accorde de part ou d'autre dépassent presque toujours les dépenses du nouveau-né. Elles s'enrichissent donc par leurs vices mêmes, et il arrive souvent que la fille qui a été plusieurs fois mère fait un mariage plus avantageux que la jeune vierge qui n'a que ses vertus à offrir. La première a trouvé une sorte de dot dans son infamie.”
― Sur le paupérisme
― Sur le paupérisme
“Les communes anglaises sont tellement préoccupées de la crainte qu'un indigent ne vienne tomber à leur charge et n'obtienne un domicile dans leur sein, que quand un étranger dont l'extérieur n'annonce pas l'opulence s'établit momentanément au milieu d'elles, ou lorsqu'un malheur inattendu vient à le frapper, l'autorité municipale se hâte de lui faire demander caution contre sa misère à venir, et si l'étranger ne peut fournir cette caution, il faut qu'il s'éloigne.
Ainsi la charité légale n'a pas seulement ravi la liberté locomotrice aux pauvres d'Angleterre, mais à tous ceux que la pauvreté ménace.”
― Sur le paupérisme
Ainsi la charité légale n'a pas seulement ravi la liberté locomotrice aux pauvres d'Angleterre, mais à tous ceux que la pauvreté ménace.”
― Sur le paupérisme
“La charité légale n'exerce pas une moins funeste influence sur la liberté du pauvre que sur la moralité. Ceci se démontre aisément: du moment où l'on fait aux communes un devoir strict de secourir les indigents, il s'ensuit immédiatement et forcément cette conséquence que les communtes ne doivent des secours qu'aux pauvres qui sont domiciliés sur leur territoire; c'est le seul moyen équitable d'égaliser la charge publique qui résulte de la loi, et de la proportionner aux moyens de ceux qui doivent la supporter. Or, comme dans un pays où la charité publique est organisée, la charité individuelle est à peu près inconnue, il en résulte que celui que des malheurs ou des vices rendent incapable de gagner sa vie est condamné, sous peine de mort, à ne pas quitter le lieu où il est né...Par leur législation sur les pauvres, les Anglais ont immobilisé une sixième de leur population. Ils l'ont attaché à la terre comme l'étaient les paysans du Moyen Age.”
― Sur le paupérisme
― Sur le paupérisme
“Lisez tous les livres écrits en Angleterre sur le paupérisme; étudiez les enquêtes ordonnées par le Parlement britannique; parcourez les discussions qui ont eu lieu à la Chambre des lords et à celle des communes sur cette difficile question; une seule plainte retentira à vos oreilles: on déplore l'état de dégradation où sont tombées les classes inférieures de ce grand peuple! Le nombre des enfants naturels augmente sans cesse, celui des criminels s'accroît rapidement; la population indigente se développe outre mesure; l'esprit de prévoyance et d'épargne se montre de plus en plus étranger au pauvre; tandis que dans le reste de la nation les lumières se répandent, les moeurs s'adoucissent, les goûts deviennent plus délicats, les habitudes plus polies, --lui reste immobile, ou plutôt il rétrograde; on dirait qu'il recule vers la barbarie, et, placé au milieu de ces merveilles de la civilisation, il semble se rapprocher par ses idées et par ses penchants de l'homme sauvage.”
― Sur le paupérisme
― Sur le paupérisme
“Mais ce n'est pas tout encore: l'aumône individuelle établit des liens précieux entre le riche et le pauvre. LE premier s'intéresse par le bienfait même au sort de celui dont il a entrepris de soulager la misère; le second, soutenu par des secours qu'il n'avait pas droit d'exiger et que peut-être il n'espérait pas obtenir, se sent attiré par la reconnaissance. Un lien moral s'établit entre ces deux classes que tant d'intérêts et de passions concourent à séparer, et, divisées par la fortune, leur volonté les rapproche; il n'en est point ainsi dans la charité légale...Loin de tendre à unir dans un même peuple ces deux nations rivales qui existent depuis le commencement du monde et qu'on appelle les riches et les pauvres, elle brise le seul lien qui pouvait s'établir entre elles, elle les range chacune sous sa bannière; elle les compte et, les mettant en présence, elle les dispose au combat.”
― Sur le paupérisme
― Sur le paupérisme
“Il n'y a rien qui, en général, élève et soutient plus haut l'esprit humain que l'idée des droits. On trouve dans l'idée du droit quelque chose de grand et de virilqui ôte à la demande son caractère suppliant, et place celui qui réclame sur le même niveau que celui qui accorde. Mais le droit qu'a le pauvre d'obtenir des secours de la société a cela de particulier, qu'au lieu d'élever le coeur de l'homme qui l'exerce, il l'abaisse.”
― Sur le paupérisme
― Sur le paupérisme
“Tout mesure qui fonde la charité légale sur une base permenente et qui lui donne une forme administrative crée donc une classe oisive et paresseuse, vivant aux dépens de la classe industrielle et travaillante. C'est là, sinon son résultat immédiat, du moin sa conséquence inévitable. Elle reproduit tous les vices du système monacal, moins les hautes idées de moralité et de religion qui souvent venaient s'y joindre... Si vous étudiez de près l'état des populations chez lesquelles une pareille législation est depuis longtemps en vigueur, vous découvrirez sans peine que les effets n'agissent pas d'une manière moins fâcheuse sur la moralité que sur la prospérité publique, et qu'elle déprave les hommes plus encore qu'elle ne les appauvrit.”
― Sur le paupérisme
― Sur le paupérisme
“Il n'y a rien de si difficile à distinguer que les nuances qui séparent un malheur immérité d'une infortune que le vice a produite. Combien de misères sont à la fois le résultat de ces deux causes!”
― Sur le paupérisme
― Sur le paupérisme
“Dans l'un et l'autre de ces pays, on arrive par des causes différentes à ce résultat, que c'est la partie la plus généreuse, la plus active, la plus industrieuse de la nation, qui consacre ses secours à fournir de quoi vivre à ceux qui ne font rien ou font un mauvais usage de leur travail.”
― Sur le paupérisme
― Sur le paupérisme
“L'homme, comme tous les êtres organisés, a une passion naturelle pour l'oisiveté. Il y a pourtant deux motifs qui le portent au travail: le besoin de vivre, le désir d'améliorer les conditions de l'existence. L'expérience a prouvé que la plupart des hommes ne pouvaient être suffisament excités au travail que par le premier de ces motifs, et que le second n'était puissant que sur un petit nombre. Or, un établissement charitable, ouvert indistinctement à tous ceux qui sont dans le besoir, ou une loi qui donne à tous les pauvres, quelle que soit l'origine de la pauvreté, un droit au secours du public, affaiblit ou détriut le premier stimulant et ne laisse intact que le second.”
― Sur le paupérisme
― Sur le paupérisme
“A l'époque de la révolution réligieuse qui changea la face de l'Angleterre, sous Henri VIII, presque toutes les communautés charitables du royaume furent supprimées, et comme les biens de es communautés passèrent aux nobles et ne furent point partagés entre les mains du peuple, il s'ensuivit que le nombre de pauvres alors existants resta le même, tandis que les moyens de pourvoir à leurs besoins étaient en partie détruits. Le nombre des pauvres s'accrut donc outre mesure, et Elisabeth, la fille de Henri VIII, frappée de l'aspect repoussant des misères du peuple, songea à substituer aux aumônes que la suppression des couvents avait fort réduites, une subvention annuelle, fournie par les communes.
Une loi promulguée dans la quarante-troisième année de la règne de cette princesse dispose que dans chaque paroisse des inspecteurs des pauvres seront nommés; que ces inspecteurs auront le droit de taxer les habitants à l'effet de nourrir les indigents infirmes, et de fournir du travail aux autres. A mesure que le temps avançait dans sa marche, l'Angleterre était de plus en plus entraînée à adopter le principe de la charité légale. Le paupérisme croissait plus rapidement dans la Grande-Bretagne que partout ailleurs.”
― Sur le paupérisme
Une loi promulguée dans la quarante-troisième année de la règne de cette princesse dispose que dans chaque paroisse des inspecteurs des pauvres seront nommés; que ces inspecteurs auront le droit de taxer les habitants à l'effet de nourrir les indigents infirmes, et de fournir du travail aux autres. A mesure que le temps avançait dans sa marche, l'Angleterre était de plus en plus entraînée à adopter le principe de la charité légale. Le paupérisme croissait plus rapidement dans la Grande-Bretagne que partout ailleurs.”
― Sur le paupérisme
“Depuis cent ans, la propriété foncière se divise sans cesse dans les pays connus; en Angleterre, elle s'agglomère sans cesse. Les terres de moyenne grandeur disparaissent dans les vastes domaines, la grande culture succède à la petite...Il en résulte que, tandis que l'agriculteur est sollicité par son interêt de quitter la charrue et d'entrer dans les manufactures, il est, en quelque façon, poussé malgré lui à le faire par l'agglomération de la propriété foncière. Car, proportion gardée, il faut infiniment moins de travailleurs pour cultiver un grand domaine qu'un petit champ.”
― Sur le paupérisme
― Sur le paupérisme
“Si toutes des réflexions sont justes, on concevra sans peine que plus les nations sont rihes, plus le nombre de ceux qui ont recours à la charité publique doit se multiplier, puisque deux causes très puissantes tendent à ce résultat: chez ces nations, la classe la plus naturellement exposée aux besoins augmente sans cesse, et d'un autre côté, les besoins s'augmentent et se diversifient eux-mêmes à l'infini; l'occasion de se trouver exposé à quelques-uns devient plus fréquente chaque jour.”
― Sur le paupérisme
― Sur le paupérisme
“Plus une société est riche, industrieuse, prospère, plus les jouissances du plus grand nombre deviennent variées et permanentes; plus elles sont variées et permanentes, plus elles s'assimilent par l'usage et l'exemple à de véritables besoins. L'homme civilisé est donc infiniment plus exposé aux vicissitudes de la destinée que l'homme sauvage.”
― Sur le paupérisme
― Sur le paupérisme
“Lorsqu'on parcourt les diverses contrées de l'Europe, on est frappé d'une spectacle très extraordinaire et en apparence inexplicable.
Les pays qui paraissent les plus misérables sont ceux qui, en réalité, comptent le moins d'indigents, et chez les peuples dont vous admirez l'opulence, une partie de la population est obligée pour vivre d'avoir recours aux dons de l'autre.”
― Sur le paupérisme
Les pays qui paraissent les plus misérables sont ceux qui, en réalité, comptent le moins d'indigents, et chez les peuples dont vous admirez l'opulence, une partie de la population est obligée pour vivre d'avoir recours aux dons de l'autre.”
― Sur le paupérisme
