La Forêt des captifs Quotes

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La Forêt des captifs (Les Mondes d'Ewilan, #1) La Forêt des captifs by Pierre Bottero
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“Si tu veux absolument te battre, commence par te battre contre toi-même.”
Pierre Bottero, La Forêt des captifs
“Une perle naquit au coin de son œil, s’accrocha à ses cils, captant la lumière des étoiles jusqu’à ce que, trop lourde de douleur refoulée, elle roule sur sa joue et se perde dans la nuit.”
Pierre Bottero, La Forêt des captifs
“Je comprends, chuchota-t-il. Je suis là et je serai toujours là car il m'est impossible d'être ailleurs que près de toi. Et je vais te dire les mots. Ces mots qui refusent de sortir de toi et que, moi, j'ai tant de mal à garder enfermés. Je t'aime, Ewilan. Plus que la vie, plus que l'amour, plus que tout. Je t'aime.”
Pierre Bottero, La Forêt des captifs
“Celui qui s'affirme indispensable est un prétentieux, celui qui croit l'être est un imbécile.”
Pierre Bottero, La Forêt des captifs
“- Descendre, descendre... On va changer de verbe, histoire d'enrichir ton vocabulaire, annonça le garçon sur un ton presque joyeux. Toi, crâne d’œuf, tu conjugues "pas bouger" et tes copines conjuguent "reculer jusqu'au bout du wagon". A la moindre erreur je vous explique "égorger" et "baigner dans son sang". Exécution !
Il se tourna vers Bruno Vignol alors que les boneheads obtempéraient en maugréant.
- Je m'appelle Salim, m'sieur, et je descends à la prochaine. Ça vous dit ?”
Pierre Bottero, La Forêt des captifs
“Un voleur ignorant passe par la porte, un voleur confirmé passe par la fenêtre, un voleur astucieux passe par la cheminée. Un marchombre passe.”
Pierre Bottero, La Forêt des captifs
“Tout en pensant, il marche à grands pas. Tout en marchant, il réfléchit à grands traits. Il atteint Ombre blanche au moment où le soleil bascule derrière l'horizon, teintant les Causses d'une somptueuse lumière orangée. Un frémissement dans ses bras lui fait baisser la tête. La fille a bougé.
Elle ouvre les yeux.
Échange fugace.
Échange parfait.
Maximilien se noie dans le violet de son regard et en ressort grandi.
Le dernier des Caussenards a trouvé son destin.”
Pierre Bottero, La Forêt des captifs
“- Alors ?
- J'ai du plaisir à sentir mon corps se remettre à fonctionner, Salim. Je me délecte de mes enjambées qui se fluidifient, du frottement de mes bras contre mon torse, de l'oxygène qui entre dans mes poumons, j'apprécie même la douleur dans mes muscles et mon souffle court... Comprends-tu ?
- Je crois, oui, répondit Salim soudain attentif.
- Alors écoute la suite. Je désire marcher pour redevenir moi-même mais, par-dessus tout, je désire découvrir un trajet que j'ai effectué dans tes bras et dont je ne garde pas le moindre souvenir. Si j'en étais capable, je l'accomplirais en te portant sur mon dos pour comprendre la force qui t'a soutenu, sans boire et sans manger, sans certitude pour motiver tes pas. Je veux marcher parce que je te suis redevable, Salim, c'est le seul moyen dont je dispose pour rembourser une infime partie de ma dette. Un pas sur le côté amoindrirait ton geste et je t'aime trop pour te diminuer.”
Pierre Bottero, La Forêt des captifs
“L'art du marchombre est fluidité. Qu'il vole, marche, grimpe ou tue, son geste n'est qu'harmonie. Une seule partition jouée sans interruption du début à la fin, un souffle de vie irrésistible car parfait.”
Pierre Bottero, La Forêt des captifs
“- Ciao, mon biquet, ce fut un plaisir de voyager avec toi.
- Je te retrouverais, cracha le bone. Je te retrouverais et ce jour-là, je te crèverai. En prenant tout mon temps !
- C'est ça, ironisa Salim, personne n'est pressé.
- Tu vas souffrir ! Beaucoup souffrir !
- Ça c'est cruel, s'indigna Salim, et ingrat. Je t'ai quand même tenu dans mes bras pendant tout le trajet. D'ailleurs, à ce sujet, tu devrais te laver plus souvent, tu sais ? Et encore... je crois que c'est de l'intérieur que tu pues ! Maintenant, si ça ne te fait rien, je te quitte. C'est pas que je m'ennuie mais je ne peux quand même pas passer la journée avec tous les rigolos que je rencontre. À la prochaine, vieux !”
Pierre Bottero, La Forêt des captifs
“Ewilan hurle.
Son désespoir de dessinatrice absolue emprunte une porte qui ne lui appartient pas, mais dont elle a perçu l’existence.
La porte d’Illian.
Son cri ouvre une brèche dans la structure ordonnée des possibles tandis qu’une multitude d’images se répand en elle. Elle retient l’image qui l’a soutenue aux pires moments de son existence. Un groupe.
Amitié...
Force...
Sécurité...
Ewilan hurle toujours, la trame de l’univers se déchire.
L’impossible devient réalité.”
Pierre Bottero, La Forêt des captifs
“Une larme naquit dans un univers violet, roula sur le velours d’une joue, porteuse d’un bonheur sans limite, alors qu’un sourire émerveillé illuminait son visage. Je sentis quelque chose mourir en moi.
Ou peut-être éclore.”
Pierre Bottero, La Forêt des captifs
“C'est de là-haut qu'il les aperçoit, au fond de la combe Nerre, écrasés par la perspective : deux insectes minuscules, l'un portant l'autre à travers l'un des endroits les plus inhospitaliers des Causses. Il en oublie la chevrette et, retrouvant l'agilité de ses vingt ans, se laisse glisser d'éboulis en barres rocheuses jusqu'à les surplomber d'une vingtaine de mètres.
Deux enfants.
Un garçon épuisé, couvert d'écorchures, qui continue à avancer bien qu'à bout de forces, ses jambes menaçant à tout moment de flancher sous lui, tremblant de fatigue et de froid.
Une fille, ce doit être une fille même si elle n'a plus un cheveu sur le crâne, immobile dans les bras du garçon. Inanimée. Ces deux-là ont souffert, souffrent encore. Maximilien le sent, il sent ces choses-là.
Alors, quand le garçon dépose la fille à l'abri d'un rocher, quand il quitte son tee-shirt déchiré pour l'en envelopper, quand il se penche pour lui murmurer une prière à l'oreille, alors Maximilien oublie sa promesse de se tenir loin des hommes.
Il descend vers eux.
Le garçon esquisse un geste de défense, mais Maximilien le rassure en lui montrant ses mains vides. Des mains calleuses, puissantes malgré l'âge. Il se baisse, prend la fille dans ses bras. Un frisson de colère le parcourt.
Elle est dans un état effroyable, le corps décharné, la peau diaphane, une cicatrice récente zigzague sur son flanc.
Dans une imprécation silencieuse, Maximilien maudit la folie des hommes, leur cruauté et leur ignorance.
Il se met en route, suivi par le garçon qui n'a pas prononcé un mot. Il ne sait pas encore ce qu'il va faire d'eux. Faire d'elle. La soigner, certes, mais ensuite ?
Tout en pensant, il marche à grands pas. Tout en marchant, il réfléchit à grands traits. Il atteint Ombre Blanche au moment où le soleil bascule derrière l'horizon, teintant les Causses d'une somptueuse lumière orangée. Un frémissement dans ses bras lui fait baisser la tête. La fille a bougé.
Elle ouvre les yeux.
Échange fugace.
Échange parfait.
Maximilien se noie dans le violet de son regard et en ressort grandi.
Le dernier des Caussenards a trouvé son destin.”
Pierre Bottero, La Forêt des captifs
“- Une ville est un océan, Salim. Crois-tu que les crabes des rochers savent ce que font les poissons des profondeurs ?
- Je vois... et toi, tu es un crabe ou un poisson ?
- Moi, je suis un oiseau !”
Pierre Bottero, La Forêt des captifs
“Le fort commande, le faible obéit. Le fort tue, le faible meurt.”
Pierre Bottero, La Forêt des captifs
“— Qu’est-ce que... est-ce vraiment... bon sang, c’est abominable ! Comment avez-vous réussi à vaincre une pareille créature ?
— Celle-là, je l’ai égorgée, expliqua Ellana d’une voix posée. Pour plus de sécurité, Edwin a cru bon lui envoyer deux flèches en plein cœur. Manque de confiance typiquement masculin...
— Heu... je vois... Et ça, qu’est-ce que c’est ?
— Ce qu’il reste du Ts’lich brûlé par Illian. Ça fait un peu désordre, mais Illian est jeune et se trouvait dans l’urgence. Grâce à lui, nous savons désormais que le Ts’lich n’est pas comestible. Impossible d’inviter des amis autour d’un barbecue et cuire un truc pareil. Ce serait une faute de goût impardonnable.
Stupéfait, Bruno Vignol dévisagea la jeune femme. Elle pencha la tête et lui sourit, comme surprise par l’intérêt qu’il lui témoignait.
— Vous... vous êtes sérieuse ? balbutia-t-il.
— Bien sûr. Le Ts’lich ne se mange pas. Du moins pas en grillade ! En pot-au-feu, peut-être... On vous montre les autres ?”
Pierre Bottero, La Forêt des captifs
“Vieille femme usée par la vie, elle tourna un regard centenaire vers Salim.
- Alors, lui demanda-t-elle d'une voix chevrotante, m'aimes-tu encore ?
Il tendit la main et caressa doucement sa joue parcheminée.
- Depuis cent ans, murmura-t-il.”
Pierre Bottero, La Forêt des captifs