The Long Voyage Quotes

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The Long Voyage The Long Voyage by Jorge Semprún
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The Long Voyage Quotes Showing 1-22 of 22
“I'm in prison because I'm a free man, because I found it necessary to exercise my freedom, because I accepted this necessity.”
Jorge Semprún, The Long Voyage
“Il y a cet entassement des corps dans le wagon cette lancinante douleur dans le genou droit. Les jours les nuits. Je fais un effort et j'essaye de compter les jours de compter les nuits. Ca m'aidera peut-être à y voir clair. Quatre jours cinq nuits. Mais j'ai dû mal compter ou alors il y a des jours qui se sont changés en nuits. J'ai des nuits en trop des nuits à revendre.”
Jorge Semprún, The Long Voyage
“Ce qui pèse le plus dans ta vie, ce sont certains êtres que tu as connus. Les livres, la musique, c'est différent. Pour enrichissants qu'ils soient, ils ne sont jamais que des moyens d'accéder aux êtres.”
Jorge Semprún, Le grand voyage
“Le soir", je lui demande, mais en vérité ce n'est pas une question, car il ne peut y avoir de doute là-dessus, "le soir, quand les flammes dépassaient de la cheminée du crématoire, vous voyiez les flammes du crématoire?"
Elle sursaute brusquement et porte une main à sa gorge. Elle fait un pas en arrière et maintenant ell a peur. Ell n'avait pas eu peur jusqu'à présent, mais, à présent elle a peur.
"Mes deux fils", dit-elle, "mes deux fils sont morts à la guerre."
Elle me jette en pâture les cadavres de ses deux fils, elle se protège derrière les corps inanimés de ses deux fils morts à la guerre. Elle essaye, de me faire croire que toutes les souffrances se valent, que toutes les morts pèsent du même poids. Au poids de tous mes copains morts, au poids de leurs cendres, elle oppose le poids de sa propre souffrance. Mais toutes les morts ne pèsent pas le même poids, bien entendu. Aucun cadavre de l'armée allemande ne pèsera jamais ce poids de fumée d'un de mes copains morts.
"J'espère bien, j'espère bien qu'ils sont morts.”
Jorge Semprún, The Long Voyage
“Ton père n'est pas le Dr Haas?"
"Non", répond-elle.
"Il n'as pas été dans la Gestapo?"
"Non", dit-elle.
Elle ne détourne pas son regard.
"Peut.-être dans les Waffen-S.S.", lui dis-je.
"Non plus."
Alors, je ris, je ne peux m'empêcher de rire.
"Il n'a jamais été nazi, bien sûr", lui dis-je.
"Je ne sais pas."
J'en ai assez, tout à coup.
"C'est vrai, dis-je, vous ne savez rien. Personne ne sait plus rien. Il n'y a jamais eu de Gestapo, jamais de Waffen-S.S., jamais de "Totenkopf". J'ai dû rêver.”
Jorge Semprún, The Long Voyage
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“Au bout d'un instanrt de fixité presque douloureuse, j'avais l'impression que mon reflet dans la glace se détachait de la surface polie, avançant vers moi, ou bien reculant plus loin, au-delà de la glace, mais en tout cas cerné par une sort de france lumineuse qui l'isolait de tous les autres reflets, devenus flous, obscurcis. Un effort de plus, et la vibration de la tondeuse sur ma nuque, je ne la sentais plus sur ma nuque, c'est-à-dire, si, je la sentais sur ma nuque, mais là-bas, en face de moi, sur cette nuque qui devait se trouver derrière l'image de ma tête reflétée dans la glace. Aujourd'hui cependant, je n'ai pas besoin de jouer, douloureusement, à égarer autour de moi mes propres sensations corporelles, aujourd'hui, tous les mourceaux brisés et piétinés de mon corps s'éparpillent aux quatre coins de l'horizon restreint du wagon. Il ne me rest plus, bien à moi, à l'intérieur de moi-même, que cette boule de feu, spongieuse et brülante, quelque part derrière mes yeux, où semblent se répercuter, mollement parfois, et soudain d'une façon aiguë, toutes les douleurs qui me parviennent de mon corps briséen morceaux éparpillés autour de moi.”
Jorge Semprún, The Long Voyage
“Je n'ai pas envie de lui expliquer porquoi je parle tout à fait comme eux, pourquoi je parle comme le Commandant, sans accent, c'est-à-dire, avec un accent bien de chez eux. C'est le plus sûr moyen de préserver ma qualité d'étranger, à laquelle je tiens par-dessus tout. Si j'avais de l'accent, ma qualité d'étranger serait dévoilée à tout moment, dans toute circonstance. Elle deviendrait quelque chose de banal, d'extériorisé. Moi-même, je m'habituerais à cette banalité d'être pris pour un étranger. Du même coup, ce ne serait plus rien, d'être étranger, cela n'aurait plus de signification. C'est pour cela que je n'ai pas d'accent, que j'ai effacé toute possibilité d'être pris pour un étranger, d'après mon langage. Être étranger, c'est devenu en quelque sorte une vertu intérieure.”
Jorge Semprún, The Long Voyage
“Vous vous rendez compte, quelle vie cette vie. Vous vous rendez compte, quel monde ce monde," Mais oui, je me rends compte. Je ne fais que ça, me rendre compte et en rendre compte. C'est bien ce que je souhaite. J'ai souvent recontré, au cours de ces années, ce même regard d'étonnement absolu qu'a eu ce viellard qui allait mourir, juste avant de mourir. J'avoue, d'ailleurs, n'avoir jamais bien compris pourquoi tant de types s'étonnaient tellement, Peut-être parce que j'ai une plus longue habitude de la mort sur les routes, des foules en marche sur les routes, avec la mort aux trousses. Peut-être que je n'arrive pas à m'étoner parce que je ne vois que ça, depuis juillet 1936. Ils m'énervent, souvent, tous ces étonnés. Ils reviennent de l'interrogatoire, éberlués. "Vous vous rendez compte, ils m'ont tabassé. -- Mais que voulez-vous qu'ils fassent, nom de dieu? Vous ne saviez donc pas que ce sont des nazis?" Ils hochaient la tête, ils ne savaient pas très bien ce qu'il leur arrivait. "Mais bon dieu, vous ne saviez pas à qui nous avons affaire?" Ils m'énervent souvent, ces éberlués. Peut-être parce que j'ai vu les avions de chasse italiens et allemands survoler les routes à basse altitude et mitrailler la foule, bien tranquillement, sur les routes de mon pays. À moi cetter charrette avex la femme en noir et le bébé qui pleure. À moi ce bourricot et la gran-mère sur le bourricot. À toi cette fiancée de neige et de feu qui marche comme une princesse sur la route brûlante. Peut-être qui'ils m'énervent, tous ces étonnés, à cause des villages en marche sur les routes de mon pays, fuyant ces mêmes S.S., our leurs semblables, leurs frères. Ainsi, à cette question: "Vous vous rendez compte?" j'ai une réponse toute faite, comme dirairt le gars de Semur. Mais oui, je me rends compte, je ne fais que ça. Je me rends compte et j'essaie d'en rendre compte, tel est mon propos.”
Jorge Semprún, The Long Voyage
“Nous regardons monter sur la plate-forme ce Russe de vingt ans et les S.S. s'imaginent que nous allons subir sa mort, la sentir fondre sur nous comme une menace ou un avertissement. Mais cette mort, nous sommes en train de l'accepter pour nous-mêmes, le cas échéant, nous sommes en train de la choisir pour nous-mêmes. Nous sommes en train de mourir de la mort de ce copain, et par là même nous la nions, nous l'annulons, nous faisons de la mort de ce copain le sense de notre vie. Un projet de vivre parfaitement valable, le seul valable en ce moment précis. Mais les S.S. sont de pauvres types et no comprennent james ces choses-là.”
Jorge Semprún, The Long Voyage
“Je ne dis rien, je n'ai pas envie de discuter. Je me demande combien d'Allemands il va falloir tuer encore pour que cet enfant allemand ait une chance de ne pas devenir un boche, Il n'y est pour rien, ce gosse, et il y est pour tout, cependant. Ce n'est pas lui qui s'est fait petit nazi et c'est pourtant un petit nazi. Peut-Petre n'a-t-il plus aucune chance de ne plus être petit nazi, de ne pas grandir jusqu'à devenir un grand nazi. À cette échelle individuelle, les questions n'ont pas d'intérêt. C'est dérisoire, que se gosse cesse d'être petit nazi ou assume sa condition de petit nazi. En attendant, la seule chose à faire pour que ce gosse ait une chance de ne plus être petit nazi, c'est de détruire l'armée allemande. C'est d'exterminer encore des quantités d'hommes allemands, pour qui'ils puissent cesser d'être nazis, ou boches.”
Jorge Semprún, The Long Voyage
tags: wwii
“Az embernek gyakrabban kellene időt szakítania, vagy lehetőséget teremtenie, hogy az erdőt hallgassa. Hosszú korszakai voltak életemnek, amikor nem hallgathattam az erdőt. Megállok és hallgatom. Ez a tompa, bénító öröm abból a bizonyosságból fakad, hogy ittlétem tökéletesen esetleges, hogy alapvetően felesleges vagyok. Nem vagyok szükséges a zsongó erdő létéhez, ebben rejlik tompa örömöm forrása.”
Jorge Semprún, The Long Voyage
“- Hány óra lehet? – kérdezi mögöttünk egy hang.
Senki sem felel, minthogy senki sem tudja, hogy hány óra lehet. Egyszerűen éjszaka van. Éjszaka, melynek nem látni a végét. Egyébként most nincs is vége az éjszakának, csakugyan örökkévaló, örökre megtelepedett vég nélküli éjszaka-lényében. Még ha meg is őrizhettük volna az óránkat, ha az SS-ek nem is vették volna el az összes órát, ha látnánk is, hogy hány óra van, akkor is – tűnődöm – volna-e konkrét jelentése az időnek? Talán csak elvont utalás volna a külvilágra, ahol valóságosan múlik az idő, ahol megvan önnön sűrűsége, tartalma. De a mi számunkra ez az éjszaka süket árny a vagonban, éjszaka, mely elszakadt mindentől, ami nem éjszaka.”
Jorge Semprún, The Long Voyage
“Nem tudtam aludni; holnap újrakezdődik az élet, és én mit sem tudok az életről. Vagyis arról az életről, amely újrakezdődik. Alighogy véget ért gyermekkorom háborúja, már itt is volt a kamaszkoré, csak egy pillanatra pihenhettem meg a könyvhelyek között. Biztosan mozogtam a könyvek és az elméletek világában. De az éttermekben a pincérek nem vettek észre, hogy intek nekik; az áruházakban, úgy látszik, láthatatlanná váltam, az elárusítók nem vették tudomásul jelenlétemet. S a telefonok sem engedelmeskedtek, mindig téves volt a kapcsolás. A lányok vagy elérhetetlenül kék tekintettel néztek el fölöttem, vagy olyan könnyűnek bizonyultak, hogy gépies volt az egész, érdektelen. Holnap újrakezdődik az élet, s én mit sem tudok erről az életről.”
Jorge Semprún, The Long Voyage
“Csöndben iszunk, a bajtársak éppen azt emlegetik, hogy milyen pokolian éheztünk. De csakugyan éheztünk-e? Ez a ma esti vacsora, ez az egyetlen vacsora elegendő volt hozzá, hogy eltöröljön kétévnyi iszonyú éhezést. Nem tudom már a maga valóságában felfogni azt a gyötrő éhséget. Fogalom már csak, elvont eszme. Pedig ezer és ezer ember halt meg körülöttem ennek az elvont fogalomnak következtében. Meg vagyok elégedve a testemmel, remek gépezet, mondom magamnak. Egyetlen vacsora elegendő volt, hogy eltörölje, kiűzze belőle ezt a mostantól fogva feleslegessé vált, mostantól fogva elvont dolgot, az éhséget, amibe pedig mindnyájan belehalhattunk volna.”
Jorge Semprún, The Long Voyage
“Soha nem szabad lebecsülni az embereket, ezt igazán tudhatnám.”
Jorge Semprún, The Long Voyage
“Arra van szükségük, hogy éljünk, egész egyszerűen arra csak, hogy teljes erőnkből éljünk.”
Jorge Semprún, The Long Voyage
“Nem volt szükség a táborokra, hogy megtudjuk: az ember egyaránt képes a legjobbra és a legrosszabbra.”
Jorge Semprún, The Long Voyage
“A halál pillanata mindig szokatlan időpont.”
Jorge Semprún, The Long Voyage
“Egyébként is nyilvánvaló, hogy az embernek csak olyan kérdésekkel érdemes foglalkoznia, amelyeket meg tud oldani.”
Jorge Semprún, The Long Voyage
“Embereknek van a legnagyobb súlya az életedben, embereknek, akiket ismertél. Ezen az éjszakán egyszer s mindenkorra megértettem ezt. Hagytam, hogy elröppenjenek a könnyű emlékek, amelyek kellemesek ugyan, de hozzám kötődnek csak. A guadarramai fenyőerdő. Az Ulm utcai napsugár. Csupa könnyű dolog, illanó, de teljes boldogsággal gazdag. Jól mondtam: teljes boldogsággal. De aminek legnagyobb súlya van életedben, az néhány ember, akit ismertél. A könyvek, a zene, az megint egészen más. Bármivel gazdagítanak is, csupán eszközök, hogy eljuss az emberekhez.”
Jorge Semprún, The Long Voyage
“De hát én írom ezt a történetet, s úgy írom, ahogy kedvem tartja.”
Jorge Semprún, The Long Voyage
“For death is personal only for the person itself, that is to the extent it is accepted, embraced, it can be personal for him, and for only.”
Jorge Semprún, The Long Voyage