Son frère Quotes

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Son frère Son frère by Philippe Besson
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“Dans le spectacle de son absence, c’est sa présence que je reconnais.”
Philippe Besson, Son frère
“Et puis, il l’a dit, c’est toute sa vie : on ne s’excuse pas de ce qui fait sa vie.”
Philippe Besson, Son frère
“Au fond, je n’écris que pour retrouver la belle sensation du soleil luisant entre les omoplates d’un garçon étendu, ventre et visage contre le sable, dans août qui s’en va.”
Philippe Besson, Son frère
“Je me souviens d’instants d’une grâce indépassable dans une solitude insondable.”
Philippe Besson, Son frère
“Il a, sur le bord des lèvres, toutes les rancunes de l’enfance.”
Philippe Besson, Son frère
“En rentrant hier soir dans mon appartement, j’ai aperçu d’emblée qu’il manquait quelque chose. C’est cela qui m’est venu à l’esprit en premier : il manque quelque chose. J’ai contemplé un paysage clairsemé. Je n’ai pas pensé : il manque quelqu’un.”
Philippe Besson, Son frère
“Ai-je jamais été aussi proche de lui qu’aujourd’hui ? J’ai beau connaître notre intimité, qui date du premier jour, qui ne s’est jamais démentie, qui donne tout son sens au mot fraternité, il me semble que notre proximité n’a jamais été aussi grande que dans ces instants qui sentent la fin.”
Philippe Besson, Son frère
“Pour finir, il dit qu’il m’aime et je le crois. Il parle d’une voix épuisée, presque résignée, comme pour un baroud d’honneur. Je l’écoute. Je lui souris faiblement. Je ne lui réponds rien. Je sais qu’il va partir, alors que, lui, l’ignore encore.”
Philippe Besson, Son frère
“On sent que cela monte, que l’explosion de colère est proche. Il dit qu’il n’admet pas l’emploi du « on ». Quoi ? « On » va guérir ? Qui ? Elle ? Elle est malade ? C’est quoi ce besoin biscornu de s’approprier un mal qui n’est pas le sien, dont elle ne sait rien ou presque, dont elle ne mourra pas ?”
Philippe Besson, Son frère
“Et pour la énième fois, je recueille les confidences comme si c’était mon emploi, comme si j’étais d’une constitution différente de celle des autres, comme si s’agissant de moi, on avait décidé une fois pour toutes que je serais celui qui peut tout entendre, tout recevoir, peut-être tout comprendre. Chaque fois, je voudrais m’extraire de cette imposture, dire : « Je ne suis pas celui que vous croyez, je n’ai pas envie de vous écouter, je ne sais rien faire de vos détresses. » Moi aussi, j’aimerais bien qu’on m’écoute, qu’on me fasse cette grâce, considérable il est vrai. Et, bien entendu, je ne dis rien de tout cela. Et je les écoute.”
Philippe Besson, Son frère
“Je comprends à l’expression de son visage que le mien doit dire l’épouvante. Il me sourit faiblement. Il me dit : « Ça va aller. » Et moi, je sais déjà que ça n’ira pas.”
Philippe Besson, Son frère
“Les premiers rêves de mon enfance ont été des rêves de marin.”
Philippe Besson, Son frère
“Je redoute la menace qui se précise, qui s’attaquerait à l’enfance.”
Philippe Besson, Son frère
“Mon frère meurt.”
Philippe Besson, Son frère
“Thomas meurt. Thomas accepte de mourir. C’est ici, dans la maison de Saint-Clément, la maison de l’enfance, qu’il choisit d’attendre de mourir. Je suis auprès de lui. C’est encore l’été. J’ignorais qu’on pouvait mourir en été. Je croyais que la mort survenait toujours en hiver, qu’il lui fallait le froid, la grisaille, une sorte de désolation, que c’est seulement ainsi qu’elle pouvait se sentir sur son terrain. Je découvre qu’elle peut tout aussi bien exercer sa besogne en plein soleil, en pleine lumière.”
Philippe Besson, Son frère