Serpent and Lily Quotes

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Serpent and Lily: A Novella with a Manifesto: The Sickness of the Age Serpent and Lily: A Novella with a Manifesto: The Sickness of the Age by Nikos Kazantzakis
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Serpent and Lily Quotes Showing 1-10 of 10
“I sense that the thing I am seeking is higher than love and higher than the joy of life and higher than science and glory and higher even than starts. Don’t keep my wings tied in Your embrace.
You are only a shadow and only a smile in the great journey of my soul. Your eyes are the two clear springs where my thoughts came to drink and rest for a moment. And between Your breasts hides the soft pillow where I slept for a moment in order to waken again. Don’t hold me bound. The enigma is not hidden in Your Lions nor in Your enormous eyes. And Your arms are small and weak and do not embrace my entire soul. There is a magnet above the stars that pulls me. And my entire body shudders, magnetized by the Great Nostalgia and the Great Longing. Someone is pulling at me from the stars. Do not hold me bound. The thing I am seeking is higher than love and higher than the joy of life.”
Nikos Kazantzakis, Serpent and Lily: A Novella with a Manifesto: The Sickness of the Age
“Και σέρνομαι στο παράθυρο και βλέπω τη νύχτα βουβή ν'απλώνεται και να με περικυκλώνει. Τα δένδρα κοιμούνται. Αποπάνω το φεγγάρι αγρυπνεί. Ακούω την ελαφράν αναπνοή στον ύπνο των που κάνουν τα ρόδα. Σκύβω το κεφάλι μου αγκαλιασμένο από τη νύχτα κι ακούω τη σιωπή και συλλογούμαι. Τ'είναι λοιπόν εκείνο που ζητώ;”
Nikos Kazantzakis, Serpent and Lily: A Novella with a Manifesto: The Sickness of the Age
“Стори ми се, че съм й се насладил изцяло и че в нея не е останала никаква тайна, която да не съм осквернил. Навсякъде, по цялата й голота личат синините от целувките ми и скверните милувки на ръцете ми, и змиевидната линия, с която сладострастното ми тяло я е опасало.”
Никос Казандзакис, Serpent and Lily: A Novella with a Manifesto: The Sickness of the Age
“Je n'en peux plus. Mes pieds se sont ensanglantés dans le voyage de la vie. Les ailes de mon âme se sont brûlées dans la fournaise des désirs.
Je n'en peux plus. Des gouttes de sang marquent mon passage sur la terre. Et il est infini le royaume des désirs, ô mon Elue, infini le sentier des plaintes. Et mon âme a vu beaucoup de choses et est devenue aveugle. Aveugle, sans bâton, pliant sous le poids de la douleur de toute ma lignée, chassé de ma Patrie, criminel avant de naître je me suis traîné jusqu'à Tes genoux. Oh Antigone de mon âme éparpille les cheveux blonds sur mes pieds pour en essuyer le sang.
Donne-moi Ta main, ô fille de ma souffrance, pour me conduire, moi, l'aveugle.

~ P 67”
Nikos Kazantzakis, Le lys et le serpent
“Que je sens de choses que les autres ne sentent
pas ! Il est juste minuit et je suis là à réfléchir. Elle vient juste de partir, fatiguée mais aussi chagrine parce que je l'ai renvoyée. Quand je me suis penché sur elle et que j'ai posé ma tête entre ses seins et que j'ai senti quelque chose comme du bonheur, et comme de l'oubli se glisser en moi et adoucir ma peine, une colère violente m'a secoué tout entier. Il m'a semblé brusquement que Quelqu'un, au-dessus de moi, me lançait cette masse de chair et ces yeux et ces lèvres rouges et la tendresse de cette voix pour m'endormir comme on donne un jouet aux enfants pour ne pas qu'ils pleurent. Alors se lève en moi quelque chose comme du mépris et de l'ironie, comme une vague qui me pousse à écraser cette miette qu'on me jette, à moi qui meurt de faim. Non, non cest autre chose que je cherche, autre chose, autre chose..”
Nikos Kazantzakis, Le lys et le serpent
“Un désir visqueux se traîne en moi et cherche à
savoir tous les mots obscènes que Tu connais. Je veux voir les pudiques lèvres se profaner sans du tout que lu rougis sans que Tu hésites avec une bouche savante, un regard effronté et un
maintien obscène. Que toutes Tes pensées impures et Tes courbes lascives et luxurieuses montent en une litanie impudente devant la statue d'Astaroth. Nous célébrerons les Priapées de notre amour, ô Malheureuse. Je serai immobile devant Toi et je Te regarderai dans les yeux. Ne me cache rien. Ne me cache rien, crache-moi tous les mots obscènes que tu connais. Peut-être même pourras-Tu me faire sentir quelque plaisir nouveau et inconnu. Le plaisir du mépris et du dégoût et de la profanation d'un amour. Je Te serrerais alors avec l'étreinte des bêtes dans la nuit de leurs ruts. Et je sentirai frétiller entre mes mains quelque chose de moi, une création de ma souffrance, un corps que j'ai façonné, moi, et que j'ai corrompu, moi, instrument charnel infonde de mon chagrin et de la corruption profonde et inguerissable de mon esprit. Je Te serrerai enfin toute entière parce que tu es toute à moi et j'éprouvrtai enfin sur Toi ce grand sentiment de triomphe qu'éprouvent les grands Conquérants et les grands Destructeurs et les Créateurs !”
Nikos Kazantzakis, Le lys et le serpent
“Je suis debout et Te regarde et je hais la blancheur de Ton front et l'innocence incommensurable de Tes yeux. Tu es blanche et Tu aveugles mes yeux. Je veux me pencher impitoyablement et laisser mon âme passer au-dessus de Toi et graver des rides dans Ton âme. Je veux ensanglanter Ton coeur avec le sang des espoirs blessés et inconsolables et avec la déchirure inguérissable des pensées désespérées.
Tu es blanche et tu aveugles mes yeux !
Et je veux Te serrer des nuits entières entre mes
bras et qu'au matin tu t'en ailles, inconnue et désespérée avec une blessure inguérissable dans un coin de Ton coeur et un désir infini de mort dans Tes grands yeux si beaux. Façonner Ta pensée et souiller Ton coeur et jeter Ton âme dans la matrice corrompue où mon âme s'est jetée. Je me sens la puissance, une nuit, de le corrompre tout entière. Que tu deviennes un écho de ma souffrance, une création de la corruption de mon âme, un lys au parfum perdu, au duvet souillé et aux feuilles déchirées comme si, toute la nuit, était passé sur lui un ouragan sans fin.

~ P 56”
Nikos Kazantzakis, Le lys et le serpent
“N'aie pas peur. Ferme Tes yeux, donne-moi Ta main et viens, je vais Te montrer tous les sentiers de l'amour que je connais, des sentiers jamais foulés. Sauvage, le pollen des nuits passera au-dessus de nous et de nos reins monteront les baisers. Viens, dépêchons-nous.
Quelqu'un guette au coin du lit. Un pressentiment s'éparpille sur les draps qui ont l'air de linceuls. Oh, où fuir, dans quelle courbure de Ton corps m'enfouir et comment T'étreindre pour ne pas mourir - pour ne pas mourir avant d'avoir joui de Toi tout entière.

~ P 52 - 53”
Nikos Kazantzakis, Le lys et le serpent
“Une flamme brûle en moi. Comme une veilleuse sacrée devant l'image de Dieu. Et d'étranges ailes immenses, s'étalent devant moi, comme les ailes d'un oiseau sauvage.
Une griffe lacère mon coeur. Et de grosses gouttes silencieuses comme des larmes et comme du sang tombent l'une après l'autre et trouent mon coeur.
Ne pleure pas et n'aie pas peur, ô Très Aimée.
C'est le grand aigle de la Souffrance et c'est la flamme sacrée de l'Amour. Ne pleure pas. Moi je souris à ma Peine et à ses coups. Mon coeur est felé et le sang coule en moi. La nuit vient et Tu passes très légèrement Ta main sur mon front et les ailes s'en vont et le sang s'arrête. Toutes les blessures se guérissent et se ferment la nuit.
Dieu là-haut est jaloux et se venge. Non, ne pleurons pas, n'acceptons pas. Je sens en moi quelque chose d'immortel qui brûle et sourit. J'ai en moi la même flamme que Lui et la même essence que les étoiles. L'immortalité se déchaîne en moi et le plaisir de la Toute puissance et le grand Baiser que les Créateurs de l'univers portent dans leurs flancs. Des chaînes infrangibles m'attachent à la terre mais je sens en moi Quelqu'un qui n'accepte pas de s'incliner devant Dieu.

~ P 50”
Nikos Kazantzakis, Le lys et le serpent
“Je vais et viens comme un fou dans mon atelier.
De nouveau les lignes étranges, les chrysanthèmes et les gouttes de sang jaillissent en délire sous ma main. Impossible de travailler. Je ne peux rien assembler ni créer de sensé. Hier, j'ai commencé à La dessiner et j'ai esquissé son corps affalé, comme je l'avais vu avant-hier dans la nuit et quand j'eus fini, j'ai vu. J'avais dessiné un lys monstrueux, coupé et jeté
sans pitié dans un bizarre fleuve avec des milliers de courbes. Aujourd'hui, je le regarde ce n'est pas un fleuve mais un monstrueux serpent qui court quelque part là-bas, avec des milliers de courbes, et qui tient dans sa bouche, un superbe, un monstrueux lys.

~ P 34”
Nikos Kazantzakis, Le lys et le serpent