Histoire de version

<!-- /* Font Definitions */ @font-face {font-family:Cambria; panose-1:2 4 5 3 5 4 6 3 2 4; mso-font-charset:0; mso-generic-font-family:auto; mso-font-pitch:variable; mso-font-signature:3 0 0 0 1 0;} /* Style Definitions */ p.MsoNormal, li.MsoNormal, div.MsoNormal {mso-style-parent:""; margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:10.0pt; margin-left:0cm; mso-pagination:widow-orphan; font-size:12.0pt; font-family:"Times New Roman"; mso-ascii-font-family:Cambria; mso-ascii-theme-font:minor-latin; mso-fareast-font-family:Cambria; mso-fareast-theme-font:minor-latin; mso-hansi-font-family:Cambria; mso-hansi-theme-font:minor-latin; mso-bidi-font-family:"Times New Roman"; mso-bidi-theme-font:minor-bidi; mso-fareast-language:EN-US;} @page Section1 {size:595.0pt 842.0pt; margin:70.85pt 70.85pt 70.85pt 70.85pt; mso-header-margin:35.4pt; mso-footer-margin:35.4pt; mso-paper-source:0;} div.Section1 {page:Section1;} </style> --> <br /><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="http://3.bp.blogspot.com/-XzfMRPMHews..." imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="320" src="http://3.bp.blogspot.com/-XzfMRPMHews..." width="314" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">© Gerhard Richter</td></tr></tbody></table><div class="MsoNormal" style="line-height: 150%; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"><span style="font-size: small; line-height: 150%; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Passons une fois de plus par Claude Simon. Pour parler traduction, bien sûr. Faisons donc escale dans <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Histoire</i>, où le « thème » de la « version » joue un rôle et tient une place prépondérantes, ou du moins récurrentes, puisque l'enfant du livre peine à plusieurs reprises sur des passages des <i>Métamorphoses</i> d'Apulée, les faisant bégayer, les "ahanant" pour mieux les laisser polliniser le texte. Il est aidé dans cette tâche par l'oncle Charles, et à l’instar de ce dernier, on aimerait parfois dire aux lecteurs qui renoncent à se dissoudre dans Simon ce que cet oncle bienveillant et revêche déclare au narrateur enfant qui cale au seuil de la version :</span></div><div style="text-align: justify;"><blockquote class="tr_bq"><div class="MsoNormal" style="line-height: 150%; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"><span style="font-size: small; line-height: 150%; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">« Est-ce que tu ne crois pas que tu pourrais au moins faire semblant de la préparer avant de venir me dire que tu n’y comprends rien ? »</span></div></blockquote></div><div class="MsoNormal" style="line-height: 150%; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"><span style="font-size: small; line-height: 150%; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Oui, un peu de préparation, ça ne serait pas plus mal, non? Ou du moins l'illusion d'une préparation… C’est un moment crucial dans le livre, bien sûr, car l’oncle Charles n’est pas dupe, pas plus que Simon, quant à notre esprit de sérieux. Nous sommes souvent des lecteurs paresseux, distraits, insuffisamment roublards. Voilà sans doute pourquoi le grand Charles pousse un peu plus loin le bouchon rhétorique et demande alors à l'enfant:</span></div><div style="text-align: justify;"><blockquote class="tr_bq"><div class="MsoNormal" style="line-height: 150%; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"><span style="font-size: small; line-height: 150%; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">« […] pendant combien de temps as-tu fait semblant de faire semblant ? »</span></div></blockquote></div><div class="MsoNormal" style="line-height: 150%; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"><span style="font-size: small; line-height: 150%; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Phrase stupéfiante, question carabinée, à laquelle il serait bon que tout lecteur, voire tout traducteur, réponde. Ne faisons-nous pas en effet, quand nous lisons, ou quand nous traduisons, <i style="mso-bidi-font-style: normal;">semblant</i> de faire semblant</span><span style="font-size: small;"> <span style="font-size: 14.0pt; line-height: 150%; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">? Le simple fait que l’action de feindre puisse être dédoublée, emboîtée dans son propre effet de miroir, est en soi assez mystérieux. Cela suffit pourtant à nous convaincre que quelque chose d’essentiel est ici à l’œuvre.</span></span></div><div class="MsoNormal" style="line-height: 150%; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><br /></span></div><div class="MsoNormal" style="line-height: 150%; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"><span style="font-size: small; line-height: 150%; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Nous <i>feignons</i> d’être plus ou moins prêt aux expériences de lectures qui nous attendent, mais c’est une illusion. Rien ne nous prépare <i>vraiment</i> à certains chocs littéraires. Mais pour entrer et avancer dans ces lectures qui <i style="mso-bidi-font-style: normal;">déstabilisent</i>, étant elles-mêmes nées d’un savant, d'un violent désaxement et ne concevant plus l’équilibre que de façon dynamique, pour ainsi dire fildefériste, pour ne pas (trop) nous perdre dans leurs méandres, il se peut que nous feignions d’y entendre quelque chose – un écho ? –, et c’est sans doute cette <i style="mso-bidi-font-style: normal;">comédie de l’entendement</i>– où la stupeur décide de se déguiser en confiance – qui nous en ouvre certaines portes, facilite certaines figures, permet quelques bonds, un peu comme quelqu’un qui mimerait la cécité pour tromper la nuit et finirait pas savoir se diriger dans l’obscurité.</span></div><div class="MsoNormal" style="line-height: 150%; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"><span style="font-size: small; line-height: 150%; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Feindre, c’est aussi ruser. Et l'on peut, pourquoi pas, feindre de ruser — ce dont les textes ne se privent pas, non?</span></div>
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Published on October 27, 2015 02:33
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