Pourquoi j'aime le Métal?
Pourquoi j'aime la musique de style Métal? Je clarifie quelque chose tout de suite : bien sûr que j'aime d'autres styles musicaux mais quand je veux me faire plaisir, c'est toujours vers de la « musique de pouelle » que je retourne.
Pourquoi?
Pour plusieurs raisons : tout d'abord, c'est un peu comme pour l'épouvante, j'ai grandi avec deux grands frères, donc la trame sonore de ma vie a débuté avec du Ozzy Osborne, Iron Maiden, Metallica et cie. Pour moi, c'était normal, comme le pop peut l'être pour d'autres personnes, par exemple.
J'adorais les illustrations fantastiques des couvertures qui dévoilaient un univers plus grand que nature, quelque chose de plus puissant et mystérieux que la réalité ponctuée de « Love me, love me baby»…
Ensuite, adolescent, je voyais le fait d'aimer ça et d'en découvrir plus comme un rite de passage à chaque fois que je m'achetais un disque. Mes frères étaient passés là avant moi, c'était un truc de famille, en quelque sorte.
Aussi, un peu plus tard, c'était un truc de gang d'amis qui se tenaient, qui ne voulaient pas ressembler aux autres adolescents qui suivaient les modes (je suis né en 1980 donc quand j'étais ado, le métal était pas mal « out »). Une manière de se tenir debout et, malgré les rires, de continuer à aimer ce que tu veux. Petite anecdote qui m'a marqué : En secondaire 5, dans le cours d'anglais, il fallait faire un exposé oral sur une chanson de notre choix, pourvu que les paroles soient en anglais. J'avais choisi « Fear of the dark » d'Iron Maiden et le professeur a voulu me ridiculiser devant toute la classe, en pensant des commentaires, en me disant : « Je suis très déçu de toi, Jonathan. Je pensais que tu allais emporter quelque chose d'intelligent… Bon, elle finit-tu, là, la tune? Baisse le son, la directrice va venir. Oui, très déçu de toi. » S'il y a deux mots que j'ai appris rapidement en anglais, c'est : Fuck you! T'as le droit de pas aimer ça, de trouver ça niaiseux à mort même mais est-ce que je te ridiculise moi quand tu chantonnes une ballade de Céline Dion? Non, bon ben : shut your mouth! (trois autres délicieux mots en anglais, tiens!) Je me souviens être resté la tête haute, et de m'être dit, même si on rit de moi, je vais continuer à aimer ça. Et maintenant, chaque fois que j'entends cette pièce, je me souviens que je suis resté debout cette journée-là.
Il existe plusieurs sous-genres dans le Métal mais brièvement (Dominic Bellavance m'a suggéré un truc pertinent : de ne pas faire des billets trop long pour garder l'attention des visiteurs… Il a bien raison mais là, je m'étends encore une fois!) j'adore le côté très gars et fier (heavy métal), la sombre poésie et les ambiances hallucinantes (black métal), le côté technique et défoulatoire (death métal), le côté espoir et souriant (power métal)… Encore une fois, c'est le côté plus grand que nature, le petit aspect « à côté d'la track » pour nombre de gens, l'imaginaire qui s'en dégage, les aventures auxquelles elle nous convie, cette musique.
J'aime la fraternité qui existe parmi les amateurs de Métal. Quand tu croises un inconnu dans la rue qui porte un chandail de Kreator, par exemple, tu peux lui dire : heille, cool ton gilet! Et là, la plupart du temps, une conversation s'ensuit. La même fraternité se voit dans les spectacles. Petite anecdote : En 2002, j'assistais à un show des norvégiens Dimmu Borgir avec mon bon ami Guillaume Houle et nous étions en avant, oui, là où ça brasse et tout à coup j'ai perdu mes lunettes, il y avait un gars bâti comme trois (et je n'exagère pas!) qui a remarqué ce que je faisais, il a créé avec ses bras une barrière pour empêcher les autres de m'écraser pendant que je cherchais mes lunettes au sol (c'est pour ça que mes anciennes lunettes étaient un peu croches…). Le gars, il aurait pu s'en foutre mais il m'a aidé. Sinon, j'aurais été écrasé, c'est sûr! Mon sauveur!
Si le genre vous intrigue, ne vous arrêtez pas seulement aux trucs commerciaux, il existe tellement de branches différentes et qui peuvent paraître contradictoires parfois : oui, du New Age avec du Métal, ça va bien ensemble…
Certains prétendent qu'ils se sentent comme des enfants, à l'intérieur. Et bien, moi, je dirais que je me sens encore comme l'adolescent qui, couché sur son lit, écoutait sa musique en promenant son regard sur les multiples affiches (films, groupes de musique et filles… ah, la belle Alicia Silverstone!) couvrant les murs.
Cet ado qui n'a pas d'autres préoccupations que sa gang d'amis, fantasmer sur les filles, les films, les livres… et la musique.
C'est un peu grâce à cette période que j'écris aujourd'hui, maintenant adulte. Comme si je voulais réussir à saisir ou plutôt revivre un fragment de cette période dans laquelle je me sentais confortable, vraiment bien à vrai dire. Je me considère chanceux d'avoir vécu une belle adolescence quand j'entends des histoires terribles (engueulades, maniaco-dépression et autres…). Je me considère chanceux d'avoir découvert un style de musique qui m'a aidé à m'affirmer et aussi à ouvrir les portes de mon imaginaire. C'est en grande partie grâce au Métal que j'écris.
Vous habitez Montréal? Passez au magasin Freeson Rock, vous ne regretterez pas votre visite : http://www.freesonrock.com/
Vous habitez Québec? Visitez la boutique « Pentagram » à la Place Fleur de Lys (boul. Wilfrid Hamel) : tenue par des passionnés, c'est une véritable caverne d'Ali baba pour tout fan de Métal : disques, CDs, chandails, accessoires, posters, drapeaux, etc, etc, etc…
Il existe de nombreux sites sur le sujet mais voici les deux que je visite fréquemment pour me tenir au courant :
http://www.capitaledumetal.com/
Et, bien sûr, si vous n'avez pas vu le documentaire « Metal : A headbanger's journey », je vous invite à le regarder, ça vaut la peine même si vous haïssez le style pour mourir!
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À surveiller samedi et dimanche, les deux prochains billets : « Les dix albums cultes de mon adolescence » et « Les dix albums cultes de mon Cégep ».







