J’ai retrouvé la statue d’Isidore !

Au 21e siècle, les mails traversent la planète en quelques secondes, mais les bateaux de marchandises mettent toujours autant de temps pour traverser les océans….. Voilà quatre mois que je suis partie du Congo, mais mon déménagement n’arrive que maintenant ! Quatre mois de navigation, d’entreposage dans les ports, de formalités douanières….. Heureusement, j’ai retrouvé l’intégralité de mes affaires sans trop de dommage.
J’ai ainsi redécouvert les masques et les statues africaines acquis au fil de mon séjour à Pointe-Noire. Ce qui m’a le plus frappé, c’est l’odeur de bois fumé qui est ressorti du carton fraîchement ouvert. Et moi qui pensais que l’odeur avait disparu bien avant mon départ…. C‘est que la plupart de ces objets ont une histoire : ils proviennent de la brousse où ils ont été utilisés pour divers usages.
J’entends certains d’entre vous se dire : « elle devrait faire attention, qui sait si un sorcier n’aurait pas laissé un peu de magie dans ces objets ». Telle a été la réaction de beaucoup de mes amis, pourtant très cartésiens, à la vue de ma collection de masques accrochés au mur du salon…. Comme quoi, la sorcellerie n’effraie pas que les Africains !

J’aime particulièrement la statue qui illustre la couverture du roman Le sorcier blanc car c’est un porte-bonheur qui accompagne le voyageur. L’intérieur de son ventre cache la magie déposée secrètement par le Nganga (le bon sorcier) afin de protéger son propriétaire. Le miroir collé au milieu repousse le mauvais œil. Elle est recouverte de terre, de sable incrusté et d’autres éléments indéfinissables. Cette statue a certainement été utilisée puis abandonnée après usage.
Jean Nzoho, l’auteur de « Facettes de la culture congolaise » vous en parlerait beaucoup mieux que moi. J’espère qu’il parviendra à éditer prochainement son ebook, car le livre est passionnant. D’ailleurs, je n’aurais jamais pu écrire le roman Le sorcier blanc sans avoir assisté à ses conférences.
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui, je me remets doucement des derniers cartons reçus et des températures en chute libre.
Ne rêvez pas de statue africaine et portez-vous bien.

Et voici les copains d'Isidore

Bon d'accord, celle là fait un peu peur