Wrath : la machine à laver programmable de l'internet
intégrés à la gestion du vide et aux programmes d'essorage
ressentimentaux. Simples androïdes fabriqués en série, comme autant de
pièces de mobilier interchangeables, certains surpassent pourtant le
ridicule ordinaire, en s'aventurant sans complexe dans la
psychopathologie de la non-vie quotidienne. C'est le cas du robot
logiciel au nom de code : Lise-Marie Jaillant.
"Il suffit d’observer quelques secondes son visage, ou ce qui en tient lieu, pour comprendre aussitôt le terme « ressentiment ».
Il
suffit de lire sa prose de vespasienne à la bonde d’éjection bouchée
par les étrons déversés par son propre organe phonatoire, pour sentir
instinctivement que nous sommes placés devant un cas relevant de la plus
stricte et orthodoxe psychopathologie.
Il suffit de lire les
commentaires de ses fans – ses toutous de service devrais-je dire, dont
un certain « boudiou », agenouillé devant son idole, dans l’attente de
ses fluides logorrhéiques – pour réaliser, abasourdi par tant de
médiocrité mercantile, que pour ce troupeau de nains de jardin la
littérature se borne à « des informations sourcées » concernant les
chiffres de vente de tel ou tel auteur !
Il ne reste plus qu’à se demander dans quel bordel de campagne tous ces sursinges se rencontrent pour exercer leurs évidents talents de comiques.
Je
ne vais pas épiloguer sur l’absence plus que manifeste du moindre
talent littéraire de cette chevaline apparition et des divers amas de
crottin qu’elle laisse derrière elle, comme autant de preuves
désopilantes du rapport constant qu’exercent forme et sens, même dans le
backroom où elle officie.
Juan Asensio aura fort bien
circonscrit sa plus totale NULLITÉ, que peut-on faire contre le Néant ?
RIEN justement, il n’y a rien à faire contre RIEN.
Mais si on ne peut rien faire contre, on peut au moins essayer de faire quelque chose POUR, non ?
Son
apparence de mutante post-nucléaire nous entraîne en effet à un peu de
compassion, même à Vancouver, ville réputée pour son ouverture d’esprit,
je ne suis pas sûr que son intégration dans la société multi-ethnique
de Colombie Britannique soit gagnée d’avance.
La laideur physique
est rarement la conséquence de données génétiques. La laideur, la
vraie, c’est justement l’apparition au grand jour de tout ce qui a été
détruit, ou vicié, à l’intérieur. Et tout portrait
de Lise Marie Jaillant confine à la perfection en ce sens : la
destruction a été si parfaitement accomplie que c’est à se demander si
nous avons encore affaire à une personne, ou à une simple pièce de mobilier douée de « parole ».
Une
des choses les plus urgentes à faire est de l’encourager vivement à
poursuivre ses activités de blogopathe. Tout d’abord, cela procure
quelques cargaisons régulières d’humour involontaire et de connerie
crasse, et cette détente des zygomatiques est à porter à son crédit.
Évidemment, il faut varier les plaisirs et quelques attaques judiciaires
en règle devraient nous permettre d’élargir le spectre de cette
drolatique expérience.
Ensuite, on peut espérer qu’un jour une
des personnes que la Mégère Psychowrathe aura diffamée ne passera pas
par les voies traditionnelles pour lui rendre hommage, une telle
compression de crétinisme, de perversité pour classe Maternelle, de
jalousie, de haine de soi transférée sur l’autre, de puérilité
paradoxalement gérontocratique, de puanteur existentielle, dans un seul
cerveau hydrocéphale, il convient de dire que cela confine au miracle,
et qu’un tel miracle se doit d’être honoré comme il se doit.
On n’a rien fait contre les idées tant qu’on n’a pas attaqué les personnes,
disait fort justement Joseph de Maistre. Il faut dire que dans le cas
qui nous occupe (à peine), l’aphorisme du Comte Savoyard nous serait de
peu d’utilité, dans le sens où, précisément, moins encore que le fait
patent qu’on ne peut trouver la moindre idée, même gestatoire, derrière
ce front sur-dimensionné, le doute subsiste quant à savoir si
Lise-Marie Jaillant est une personne.
En parcourant sa prose
d’androïde matriculé, je me suis demandé parfois s’il ne s’agissait pas
en fait d’un simple robot logiciel mis au point par un laboratoire de
Vancouver. Il faut bien saisir la différence fondamentale entre nullité
et médiocrité, même la plus abyssale. Ce qui est médiocre reste humain,
c’est même sa signature.
La nullité n’est pas vraiment de ce
monde, elle participe de l’équarrissage digital de toute singularité,
elle permet ainsi sans doute à un vulgaire composant électronique de
simuler à la perfection une mythomane patentée avec un stock de
paramètres neuro-psychiatriques affublé d’un nom de code féminin et du
portrait d’une manipulation génétique ayant mal tourné.
Je me demande vraiment ce qui m’a fait quitter la France."
Le 3 mars de l’An de Grâce deux mil dix.
:
"Depuis quelques heures, le robot logiciel de
Vancouver dénommé Wrath semble en mesure d'imiter à la perfection une crise
hallucinatoire aigüe de délire paranoïaque. Sur la plate-forme sursimiesque qui
lui sert de "show-room", il simule, avec un sens du détail proprement fascinant,
les beuglements pathétiques d'une patiente atteinte
d'une pathologie particulière qui lui fait lire des menaces de mort dans un
texte servant de mode d'emploi pour le (dé)montage, ô combien délicat, d'un
hybride de pièce de literie et de machine à café.
La simulation est à ce point réussie qu'elle
parvient à susciter nombre de questions philosophiques d'une importance
cruciale, comme :
- Comment pourrait-on menacer de mort une
"personne" qui n'a jamais vraiment existé ?
- Comment éprouver une "haine" quelconque envers un
dispositif électro-mécanique ?
Cet exploit des instituts de recherche informatique
de Colombie Britannique mérite d'être salué."
***
Maurice G. Dantec's Blog
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