Fragments d’un discours de l’ennui #covid19
Depuis le début du confinement lié au covid19, les fragments d’un discours de l’ennui sont nombreux. Formes impératives, commentaires, conseils et suggestions circulent sur les réseaux sociaux. Ils tournent tous autour de l’ennui qui nous menace. « Vous vous ennuyez ? Si vous vous ennuyez chez vous, blablabla… » Ça, c’est la forme direct, mais il y a aussi le discours indirect de l’ennui… Celui qui consiste à vous offrir toutes les distractions possibles en #gratuit (musées, films, séries, lectures, lectures en audio). Parce que vous allez tellement vous ennuyer !
confinement = ennui ?
J’ai vu passer sur les RS des ateliers en tous genres pour occuper vos journées, vos soirées et vos nuits. « Je vous aide à vous occuper pendant le confinement » et suivi d’un lien : comment s’occuper pendant cette période. Ou encore plus fort, les apéros en vidéo pour vaincre l’ennui. Tout le monde sait qu’un des effets de l’alccol est de brouiller la notion du temps. Et aussi que l’apéro n’est pas un moyen de vaincre l’ennui, mais plutôt un pretexte pour communiquer !
Un discours de l’ennui
Pourquoi chacun de nous semble croire que l’on s’ennuie à la maison. Alors qu’il y a toujours quelque chose à faire que l’on repousse indéfiniment ? Alors qu’il y a les enfants dont il faut s’occuper soins et devoirs, jeux et activités. (ils ne vont plus à l’école et comme vous sont enfermés). Des courses à faire, des repas à préparer ou à commander (les restaurants étant fermés). Sans oublier, des parents ou des enfants coincés dans un aéroport à l’autre bout du monde à rapatrier. La lessive à lancer, le ménage à faire soi-même (les femmes de ménage ne pouvant plus travailler à domicile). Combien de temps reste t-il une fois toutes ces choses accomplies ? Quelques heures pour dormir.
D’où vient cette peur irrationnelle de l’ennui dérivée en discours de l’occupation ? Vous vous ennuyez ? Lisez, regardez une série, suivez mon blog, regardez ma chaîne (décryptée pour l’occasion)… Pourtant les réseaux sociaux et le téléphone fonctionnent parfaitement et nos échanges sur ces réseaux, qui occupaient déjà une bonne partie de notre temps, nous permettent de continuer à socialiser.
Fragments de l’ennui
Une fois confiné, on se souvient des trucs que l’on repoussait au lendemain. Les travaux d’une pièce… Le cagibi ou le garage à ranger, la niche du chien à réparer… Les livres entassés sous le lit à lire, la bibliothèque à dépoussiérer, la série à regarder, l’aquarium à nettoyer… Sans compter le nettoyage de printemps qui est tout à fait de saison !
Nous allons peut-être découvrir que ces choses que nous reportions indéfiniment… Pour lesquelles nous ne trouvions jamais de temps se trouvent être seulement un excellent prétexte à nous donner bonne conscience. Le confinement nous aura au moins servi à le reconnaître. Alors débarrassons-nous de cette mauvaise conscience, car à la maison nous sommes et pour un bon moment.
De l’ennui
Je crois que l’on s’ennuie moins chez soi qu’au bureau ! Car, il y a beaucoup plus à faire ! (et s’il vous plaît, n’hésitez pas à partager avec moi votre avis dans les commentaires.). Chez soi, en plus de tout ce que j’ai mentionné plus haut et le télétravail, on peut s’arrêter d’être productif. On peut réfléchir… prendre une pause quand on veut… Méditer sur sa vie… Ses proches… Faire un footing dans le jardin ou la cour, de la gym sur son tapis… Se faire un 3e ou 4e café ou thé de la matinée, faire la grasse matinée, travailler en pyjama…
Vérifiez auprès de vos parents ou voisins retraités s’ils possèdent un discours de l’ennui au quotidien. Il ne faut pas confondre solitude et se sentir isolé.
Alors franchement, vous vous êtes ennuyé depuis le premier jour de confinement ?
Un petit coucou et des applaudissements