Bastien et moi

 


Le 23 juin 2013 paraissait Le Journal d’une robe noire. Mon second roman, mais le premier à être publié.  Une fois encore une énorme merci, du fond du cœur, à mon cher éditeur Pedro Torres, le premier à avoir cru en moi. 4 ans déjà, c’est fou ! Personne ne me connaissait, il n’y avait ni attente, ni pression, juste la fièvre de l’écriture, une totale liberté, le besoin de jeter les mots sur le papier. Je venais d’écrire Lucas, 1000 pages en tout juste 4 mois et j’ai aussitôt enchainé avec le Journal, sans répit ni repos.

Comme beaucoup d’auteurs, je suis un buvard, une éponge, je me gorge du monde qui m’entoure : images, sons, odeurs, émotions, anecdotes, des milliers de petites choses qui un jour, par une mystérieuse alchimie, ressurgissent du fin fond de mon cerveau en un tout cohérent, l’intrigue d’un roman, une scène, un personnage… Et plus j’écris, plus j’ai de choses à écrire, chaque idée en amène une nouvelle, chaque roman contient en germe le suivant. L’idée nourrit l’écriture, l’écriture déclenche l’idée, c’est un peu comme l’histoire de la poule et de l’œuf. Parce que je suis  curieuse, et me pose toujours la question fatale du « et si … » .  N’est-ce pas le propre de  l’auteur,  cette Muse toujours en mouvement, toujours agitée, qui à chaque étape d’un manuscrit vous susurre à l’oreille que le chemin choisi n’est pas le seul, et qu’il y en a tant d’autres à explorer ?

Le Journal d’une robe noire, c’est l’un de ces chemins que j’ai refusé de prendre dans le roman que j’étais en train d’écrire, savoir le tome 1 des Loups de Riverdance.  Ce chemin qui aurait vu Lucas se retrouver  veuf après dix ans de bonheur. Je n’ai pas voulu cela, je n’ai pas pu le faire ( et tant mieux,  je crois que je me serai fait brûlée en place publique Lol ! )


Mais l’idée de raconter au jour le jour la chronique d’un deuil et d’une reconstruction, de la perte et du lent chemin vers la guérison et la lumière, cette idée là m’est restée. Et à peine avais-je mis le point final à l’histoire de Lucas que j’ai enchainé sur celle de Bastien. Tout aussi fiévreusement qu’avec mon petit démon, j’ai rempli des pages et des pages d’un cahier Clairefontaine, pendant des vacances en Turquie.  Assise en tailleur sur ma chaise longue, un paréo sur les épaules pour éviter les coups de soleil, les larmes coulant sur mes joues, sans me préoccuper des regards curieux ou gênés autour de moi. Enfermée dans une bulle qui a perduré bien après mon retour, et ne m’a vu sortir que deux mois plus tard, vidée, épuisée mais apaisée, une fois le mot fin apposé.


Les éditeurs qui ont lu le manuscrit ont tous pensé que j’étais un homme et que cette histoire était autobiographique 

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Published on June 23, 2017 03:13
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H.V. Gavriel
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