Martin Page's Blog, page 51
February 27, 2012
travail nocturne
Au lit, en train de relire les épreuves de Nous avons des armes et nous ne savons pas nous en servir, le livre épistolaire avec Jakuta. Grosse journée demain. Tentative de rangement de la bibliothèque ce soir, et départ d'un certain nombre de livres. Pas de classement alphabétique. Mais les étagères du milieu, à hauteur de regard, pour mes livres préférés.
Caroline
Ce week end on a aussi passé du temps avec Caroline, une amie photographe, qui vient d'ouvrir son site/blog, c'est ici. Allez-y ! Il y a eu Shining aussi (au Cinématographe) et une après-midi à Pornic. Ce matin, retour au travail, mettre un peu d'ordre dans mes idées, et y aller.
February 26, 2012
on ne part en vacances que chez soi
Manon est venue passer trois jours à Nantes. J'ai l'impression qu'on ne découvre une ville qu'en y recevant des amis. Y habiter ne suffit pas. Trois belles journées, sans travail, des sortes de vacances. On a assisté à une rencontre avec Miguel Benasayag (viré de France Culture il y a quelques années, philosophe) et Angélique Del Rey, et c'était passionnant, sur la résistance et le conflit, l'absence de "grand soir" et "d'homme nouveau" (ouf), et l'importance de toutes les petites choses, à contre-courant. Puis fin de soirée à La maison, le plus chouette café de la Terre (je ne bois pas de bière habituellement, mais là il y en a une super). Découverte d'une "cantine" chaleureuse et pas chère près de la rue du Calvaire, le Badérioc,. Aujourd'hui on a dévalisé Bossard, expo de la photographe Corinne Mercadier à l'Atelier, petit passage par un restaurant bio et idéal, le café Grimault, (déco, gentilesse du patron, cuisine inventive de la fille, et prix modestes), et enfin Les Machines de l'île pour une ballade à dos d'éléphant. Il n'y a que dans sa propre ville qu'on devrait partir en vacances.
lecture 4
Et non je ne lis pas que les livres de mes amis. Je termine Quoi ?, bd sur l'histoire de l'Association par ses créateurs (et invités) (mais sans Menu évidemment). Un livre à neuf voix, une aventure collective, amicale, bordélique et triste. Superbe livre.
Le titre de ce livre a une drôle d'histoire, je vous laisse la découvrir.
En ce moment, Clément et moi nous arrachons un peu les cheveux pour trouver un titre à notre bd (un titre qui nous plaise et qui plaise à Wandrille -là est la difficulté). Les titres, pour moi, cela n'a jamais été facile, mais il suffisait que je m'y mette et je trouvais (et sinon la discussion permettait de débloquer la situation en un clin d'œil). Là, on rame pas mal, c'est très bizarre. Mais ça arrive, c'est juste une nouvelle expérience à ajouter à la liste des expériences.
lectures 3
Clémence Flûte et le secret de Sybille, une histoire écrite et dessinée par Sandrine Bonini, qui vient de sortir aux éditions Autrement. Son dessin est expressif et beau, et l'aventure de ce jeune scientifique plein d'imagination et un peu à côté de la plaque (et de Sybille) est très bien écrite (je pense être objectif quant au talent fou de Sandrine, mais je me dois de préciser que c'est une amie).
lectures 2
Je viens de lire deux bd de Merwan. Pistouvi (dessiné par Bertrand Gatignol), une belle histoire fantastique (sous forme de manga) entre une petite fille et un renard (qui n'aime pas la forêt). Et Le bel âge, une histoire contemporaine sur les saloperies que les êtres humains se font subir sous prétexte de sentiment et de sexe. Amitiés, amours, études, chez des jeunes gens, blessés et blessants. Bd sensible, fine, pas très optimiste. Mon seul regret est la brièveté du livre (c'est le premier tome) (précision : je connais Merwan).
February 22, 2012
lectures
Hier, déjeuner avec Dalibor Frioux (auteur de Brut, que je conseille, enfin de la politique fiction, intéressante, complexe, parfois un peu trop pour moi -je préviens, c'est un ami- mon voisin et collègue Nantais. On a parlé travail, pâtes, auteurs. Il m'a passé ce livre et Bergounioux, m'a parlé du Carnet d'or de Doris Lessing (et du Cinquième enfant). Je crois que j'ai essentiellement parlé de littérature de genre comme on dit (je suis un mauvais élève).
J'essaye de convaincre mes amis de venir habiter Nantes, quelques uns y pensent, mais ce n'est pas facile, le travail est à Paris.
Et puis, je viens de recevoir le premier roman d'Eloïse Lièvre, La biche ne se montre pas au chasseur. Je le lis ce week-end, dès que j'aurai fini le premier tome des aventures de Sally Lockart.
February 20, 2012
frontière
La frontière n'est pas entre les éditeurs papier et les éditeurs numériques, mais entre les éditeurs qui se soucient des auteurs, des lecteurs, qui sont civilisés, avec qui les rapports sont honnêtes, dénués d'arrogance et d'agressivité, et les autres. Même chose pour les auteurs, les critiques, les libraires. Il n'y a pas de paradis.
February 18, 2012
le droit contre la morale
Dans l'affaire opposant Gallimard à François Bon, le droit est peut-être du côté du premier. Je ne connais pas la traduction du Vieil Homme et la Mer, par Jean Dutourd, mais si effectivement elle est mauvaise, alors c'est être du côté d'Hemingway que d'en proposer une nouvelle. Défendre un auteur cela peut impliquer une désobéissance à l'égard de la loi. Je connais la traduction de The Long Goodbye (dont le titre français est Sur un air de navaja) et je découvre la traduction de Pop. 1280 de Jim Thompson (ça donne en français, 1275 âmes, oui oui sans rire, et quelques pages coupées par Duhamel), et je suis effaré. Que de telles traductions perdurent est scandaleux. Des éditeurs qui ont les moyens de refaire des traductions datées, pleines de formules argotiques d'il y a cinquante ans, approximatives, mauvaises, et qui ne le font pas, sont en faute. Pas devant la loi. Mais devant les auteurs dont ils se déclarent les défenseurs et les gardiens. On nous embête avec la peur du piratage, ce faux-problème, les drm etc (bon, la fermeture de megaupload et des sites pirates de livres en Ireland, on ne va pas s'en plaindre, ces sites faisaient de l'argent, on est très loin du partage et de l'échange) sous prétexte de défendre le droit d'auteur. Défendre le droit d'auteur, cela devrait être avant tout défendre le droit des auteurs (à être correctement rémunérés, traduits, diffusés, traités). Et parfois, de plus en plus souvent, la loi n'est pas du côté des auteurs, ni des lecteurs.
l'éthique contre le droit
Dans l'affaire opposant Gallimard à François Bon, le droit est peut-être du côté du premier. Je ne connais pas la traduction du Vieil Homme et la Mer, par Jean Dutourd, mais si effectivement elle est mauvaise, alors c'est être du côté d'Hemingway que d'en proposer une nouvelle. Défendre un auteur cela peut impliquer une désobéissance à l'égard de la loi. Je connais la traduction de The Long Goodbye (dont le titre français est Sur un air de navaja) et je découvre la traduction de Pop. 1280 de Jim Thompson (ça donne en français, 1275 âmes, oui oui sans rire, et quelques pages coupées par Duhamel), et je suis effaré. Que de telles traductions perdurent est scandaleux. Des éditeurs qui ont les moyens de refaire des traductions datées, pleines de formules argotiques d'il y a cinquante ans, approximatives, mauvaises, et qui ne le font pas, sont en faute. Pas devant la loi. Mais devant les auteurs dont ils se déclarent les défenseurs et les gardiens. On nous embête avec internet, le piratage etc (et la fermeture de megaupload et des sites pirates de livres en Ireland, me semblent de bonnes choses, car ces sites faisaient de l'argent, on est très loin du partage et de l'échange) sous prétexte de défendre le droit d'auteur. Défendre le droit d'auteur, c'est avant tout défendre le droit des auteurs (à être correctement rémunérés, traduits, diffusés). Et parfois, de plus en plus souvent, la loi n'est pas du côté des auteurs.