La Plus Secrète Mémoire des hommes

by Mohamed Mbougar Sarr

un hasard n’est jamais qu’un destin qu’on ignore.

Oui, peut-être ; mais la vie, rajoutais-je, n’est rien d’autre que le trait d’union du mot peut-être. Je tente de marcher sur ce mince tiret.

Ça parle de quoi ? » (cette question incarne le Mal en littérature),

On ne peut pas vivre l’instant et l’écrire en même temps.

Mais qu’est-ce qu’un écrivain qui se tait ?

Toute l’histoire de la littérature n’est-elle pas l’histoire d’un grand plagiat ?

Être un grand écrivain n’est peut-être rien de plus que l’art de savoir dissimuler ses plagiats et références […].

J’écrivais, quoi qu’elle en pensât, pour trouver la dernière route de l’innocence sur terre.

Au commencement est la mélancolie, la mélancolie d’être un homme ; l’âme qui saura la regarder jusqu’à son fond et la faire résonner en chacun, cette âme seule sera l’âme d’un artiste – d’un écrivain.

Ce qu’on cherche, mon vieux Journal, n’est peut-être jamais la vérité comme révélation, mais la vérité comme possibilité, lueur au fond de la mine où nous creusons depuis toujours sans lampe frontale. Ce que je poursuis, c’est l’intensité d’un rêve, le feu d’une illusion, la passion du possible. Qu’y a-t-il au bout de la mine ? Encore de la mine : la gigantesque muraille de houille, et notre hache, et nos cognées, et notre han. Voilà l’or.

Désir d’absolu, certitude du néant : voilà l’équation de la création.

Pour provoquer le séisme intérieur, il faut trouver la faille, et la travailler.

Que pesait la question de l’écriture devant celle de la souffrance sociale ?