Kindle Notes & Highlights
Pourtant, dans un passé pas si éloigné que ça, nous n’étions qu’un, on s’aimait, on a eu un enfant ensemble, on a traversé le pire. Aujourd’hui, tout cela me semble éphémère.
Mon cœur bat vite dans ma poitrine. Je suis pire qu’une lionne quand il s’agit de ma fille. C’est moi son père, c’est moi qui l’ai élevée, qui la protège et il est hors de question que je la mette en danger.
Comme la Reine, elle m’a coupé la tête et brisé le cœur en quelques mots.
Si je le perds lui, sans l’avoir obtenu, je ne suis pas sûr de pouvoir vivre avec tous ces non-dits et ces remords. Ne meurs pas avant que je ne t’aie avoué à quel point je tenais à toi.
Il est à bout. Il est flippé et en colère. Il a besoin d’exploser. Tu as le droit, tu as tous les droits avec moi.
Je crois l’entendre me dire de ne pas partir. Je ne partirai plus.
Faible et brisé, blessé et perdu, mais Dereck respire encore. Putain de frissons qui me gagnent.
Même si je ne les vois pas encore avec clarté, je sais qu’elles sont là, tout comme je sais que je veux cet homme derrière les caméras.
Je crois que je suis définitivement tombé amoureux de Dereck Cole et ça me terrifie autant que ça me bouleverse.
Recommencer. L’idée me retourne l’estomac, c’est injuste. Tellement injuste.
— Dis moi que tu es aussi flippé que moi à l’idée de tout ce qu’il se passe ? je souligne. Jax acquiesce, sans honte. — Ouais, je flippe parce que tout ceci est nouveau pour moi… mais je flippe plus à l’idée d’avoir des regrets que d’avoir peur. J’ai suffisamment hésité ces derniers mois, Dereck. Chicago m’a fait du bien. Tu m’as fait du bien.
Il la regarde comme si Sage était la huitième merveille du monde. Le côté daddy sexy m’a toujours fait de l’effet, mais là… c’est l’apothéose avec lui.
Cours Jax dans ce cas, ou chutons ensemble.
— Je suis heureux que tu sois là, Dereck, parce que j’aime « essayer » avec toi.
— J’ai une exception. C’est toi. C’est tout. Le reste, ça ne compte pas. Je ne m’identifie pas à cette étiquette. Ça ne fait pas de moi un gay parce que j’ai des sentiments envers un homme seulement, souffle Jax. Pourquoi faut-il que je rentre dans une case ? Bordel. J’ai une exception. C’est toi.
— Parce que je suis tombé amoureux de toi ! je réponds brusquement.
Il ne s’agissait plus d’essayer, mais de construire.
— Autant que tout ce qu’il y a de plus géant et qu’on ne peut pas compter, je réponds avec sérieux. Tu es mon trésor, ce petit bout de moi qui me paraît immense. Tu es merveilleuse et je t’aime plus que tout Sage. N’en doute jamais. Tu es ma priorité. Ma vie tout entière. Je ne veux que ton bonheur.
C’est violent d’aimer quelqu’un dont on ne connaît pas tous les secrets et c’est d’autant plus intense quand on les apprend une fois qu’on est engagé.
Une fois la fin des doutes, du choc et des zones sans réponses, j’ai compris ce que je voulais. Mais est-ce que toi, tu souhaite la même chose encore ?
— Je suis amoureux de toi, poursuit Jax, et je n’arrive plus à lutter contre ça.
Il a enfin accepté ses sentiments et il a eu le courage de me les dire à voix haute. Et ça… c’est comme sauter sans parachute, grimper sans cordage, courir près du vide et avancer dans le noir. C’est aussi fort qu’un feu d’artifice et aussi intense que le contact d’une main sur une peau. C’est aussi renversant qu’un des plus grands discours, ce sont des mots qui vont changer tout un monde. Aujourd’hui c’est le mien qui change.
Je n’ai aimé et voulu que des femmes, mais aujourd’hui, la seule personne que je veux, c’est toi. Je veux qu’on fasse plus qu’essayer, Dereck.
Je crois qu’on avance en terrain inconnu Jax, mais ça me va parce qu’on avance ensemble.
Jouons. Succombons.
Tu es à moi.
J’ai découvert un Dereck très câlin. Je n’aurais pas cru, mais lorsqu’on se retrouve dans mon appartement la nuit, sur mon canapé ou dans mon lit, il est le premier à venir se coller contre moi, parfois même sans s’en rendre compte. Je trouve ça touchant, qu’un mec aussi sûr de lui en apparence, dégageant un tel charisme, ait besoin de ça.
Mes mots font l’effet d’une bombe dans la pièce. Sage se fige, Dereck aussi, il manque de cracher l’eau qu’il a dans la bouche.
— Vous êtes comme tonton Brooks et tonton Lake alors ? nous interroge-t-elle. Ensemble, amoureux et amants. — Oui, nous répondons avec Dereck. — Est-ce qu’on va pouvoir aller avec eux à la Gay Pride cette année ?
— J’avais pas de maman, murmure-t-elle, je n’avais qu’un papa. Maintenant j’ai un papa et une presque maman. Je peux avoir un papa de plus, ça me fera plus de bisous.
Parce que si je suis son amoureux, toi, tu es son monde, et c’est ce qu’il y a de plus important.
Il sait que Sage est mon univers et le voir ainsi avec ma fille, c’est tout. C’est plus que n’importe quelle promesse, plus que le secret. Les actes comptent davantage que les mots.
J’ai vingt-six ans et pour la première fois de ma vie, j’ai l’impression de voir se former ce que j’espérais tant en ayant Sage : une vraie famille.
J’ai les yeux grands ouverts depuis au moins deux heures. À côté de moi, Jax dort paisiblement, il commence à prendre certaines habitudes, comme tendre son bras dans ma direction pour me chercher. J’aime assez.
Je ne veux pas te décevoir ni montrer à quel point, je peux être faible quand je suis mal. Je veux rester cet homme fort qui encaisse.
C’est toujours aussi violent et intense. Comme une allumette qu’on craque près d’un gaz allumé. L’explosion ne tarde jamais.
Sage nous sourit et je me concentre sur ça. Pas sur mon cœur qui se brise encore, ni sur ma colère, mais sur son bonheur.
J’essaie d’être fort, d’être cet homme capable de tout surmonter, mais cette journée a été celle de trop. Les menaces de Bell me hantent, la peur de perdre Sage me bouffe de l’intérieur, et le regard des autres me pèse. Je pensais que ce serait simple, que mes sentiments seraient compris. Ce n’est pas le cas, on veut s’en servir contre moi. On veut pourrir quelque chose de beau, de vrai.
— Un jour, tu m’as pris contre toi et tu m’as serré dans tes bras en m’apportant un réconfort que je pensais ne plus jamais avoir. Laisse-moi essayer de faire disparaître un bout de ta peine, comme tu as fait évaporer la mienne à ce moment-là.
Je me blottis contre lui en lui montrant mes faiblesses et mes blessures. Je lui ouvre plus que mon cœur, je lui donne encore et pour toujours ma confiance. Je fais ce qu’on est censé faire lorsqu’on est deux. Et si même si c’est étrange et bancal, quelque part, c’est rassurant pour moi.
— Tu es un père formidable et tu es un compagnon génial.
Dereck semble touché par mes propos, je fais un immense pas en disant ça. Ce n’est pas rien, mais quelque chose au fond de moi me dit que ça pourrait l’aider. S’il montre qu’il n’est plus seul, et que quelqu’un compte, ses parents pourraient être soulagés et heureux pour lui.
Il peut chuter à cause de ses faiblesses, mais il trouve toujours le moyen de se relever.
Quand je l’ai rencontré, est-ce que j’ai su qu’il serait le second amour de ma vie ? Celui qui nous percute avec force, celui qu’on n’attend pas, qui remet tout en question, qui surmonte même les obstacles les plus délicats et nous prouve que l’amour n’a aucune étiquette prédéfinie, il porte seulement celle qu’on veut bien lui donner.
Je me demande si nous partageons les mêmes souvenirs de ce jour particulier où nous sommes entrés dans la vie de l’autre. Sans prévenir de l’ouragan qui allait suivre. Bordel, ce que je l’aime à présent, cet ouragan.
Ne pas réfléchir et lâcher prise. Avec lui, comme depuis le début.
Je te donne tout.
Un sourire amusé se dessine sur mes traits. Je ne mérite pas un regard visiblement.
Cependant, si j’ai appris une chose au cours de ma vie, c’est bien qu’elle est remplie de sacrifices. Surtout pour ceux qu’on aime.
— On ne lâche pas, renchérit Jax. On ne prend plus de décisions aussi violentes que la tienne. On avance, Dereck, et on doit avancer là aussi. Alors… si tu es d’accord, je veux que tout le monde sache qu’on est ensemble. Je veux t’aimer en public, dire que tu es à moi pour qu’on ne me propose plus aucune vidéo sans toi. Je te veux encore et après toutes ces épreuves, même avec celles qui nous restent, je suis sûr d’une chose : je t’aime et je n’ai jamais ressenti ça pour personne. Ce tel besoin d’appartenir à quelqu’un. D’être avec quelqu’un et de le revendiquer.