Notre vie est brève : nous parlons sans cesse des siècles qui précèdent ou qui suivent le nôtre comme s'ils nous étaient totalement étrangers ; j'y touchais pourtant dans mes jeux avec la pierre. Ces murs que j'étaie sont encore chauds du contact de corps disparus ; des mains qui n'existent pas encore caresseront ces fûts de colonnes. Plus j'ai médité sur ma mort, et surtout sur celle d'un autre, plus j'ai essayé d'ajouter à nos vies ces rallonges presque indestructibles.