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Nous avions frôlé la mort en le prenant au piège, et Marie nous demandait l’adresse de sa cellule ? Si jamais elle le libérait, la première chose qu’il ferait serait de s’en prendre à moi. Au mieux, je me réveillerais un matin avec un couteau en argent planté dans la poitrine. Au pire… en fait, je préférais encore le couteau en argent.
Donner à un ennemi mortel le pouvoir sur un autre ennemi mortel, cela équivalait à avoir en permanence un pistolet chargé pointé sur le cœur.
« Ma reine », pensa-t-il avec respect. Mon cul, répliquai-je en moi-même.
— James Franco. — Comme l’acteur ? ne pus-je m’empêcher d’ajouter. Son visage se détendit et il sourit. — Oui, mais en plus pauvre et en plus moche.
Certaines personnes viennent au monde pour devenir des mères, des pères, des inventeurs, des artistes, des orateurs, des prêcheurs… mais j’avais mon petit destin rien qu’à moi.
Tu m’as sauvée d’une vie de tristesse, de regrets et de reproches.
Je regardai le corps de mon mari et recommençai à pleurer. « C’est d’un ossuaire que je suis sorti, et je suis devenu Bones », m’avait-il dit lorsqu’il m’avait raconté sa renaissance en tant que vampire dans un cimetière. Il ne restait plus de lui que des os, et cela me faisait pleurer à chaudes larmes rouges.
Son visage, encadré de cheveux blancs, n’était qu’un crâne auquel s’accrochaient quelques lambeaux de peau et où brillaient deux yeux émeraude. Des vêtements criblés d’impacts de balles pendaient sur un squelette recouvert de cuir tanné et de viande séchée. Le monstre tenta de sourire, ce qui ne fit que lui dénuder les dents, et je reculai instinctivement. Puis il parla. — Salut… Chaton.
— Tu m’as laissée te regarder mourir.
bon sang, méprise-moi si tu le souhaites, mais ne me demande pas d’agir comme si tu n’étais pas la chose la plus importante de ma vie. Tu l’es, et je ne laisserai personne, pas même toi, te faire du mal.
Les humains, les vampires et les goules connaissaient le répit, même bref, du sommeil, mais les fantômes dormaient-ils ? Ou bien leur existence n’était-elle qu’un jour sans fin qui durait pour l’éternité ?
Si je n’avais pas craint d’insulter le règne animal, j’aurais dit que c’était comme regarder dans les yeux d’une bête.
je refusais de sacrifier une petite fille dont le seul crime était d’être différente des autres.
je m’obstinerais à lui faire comprendre que le problème ne venait pas de ce qu’elle était. Ce qui clochait, c’était les préjugés des gens.
— En tout cas, c’est la preuve définitive qu’elle est bien ma fille. Moi aussi, j’avais tendance à dire bonjour aux vampires en leur plantant un couteau dans le cœur.
regarda les bosses sous la veste et ses beaux traits sombres prirent une expression résignée. — Charles me tuera quand il apprendra ce que nous avons fait. — Une fois qu’il en aura fini avec moi, renchérit Bones d’une voix tout aussi sinistre.
— Vous avez raison ; Charles vous tuera, mais seulement si elle en réchappe. Sinon, il vous torturera pendant des dizaines d’années.
C’était mon premier jour en tant que mère et j’échouais déjà lamentablement en laissant ma fille face à un cadavre décapité.
Ce qu’elle avait fait allait au-delà de l’amitié, au-delà de la bravoure, et je ne pouvais accepter que son geste altruiste la condamne.
Espérons qu’il y a quelqu’un pour entendre tes prières, mon pote, parce que sinon, lorsque Charles arrivera, on sera tous bais… — On sera tous bien conscients, l’interrompis-je avec un regard noir. Bien conscients de combien sa mort serait tragique. — Tu as des soucis plus pressants que mon niveau de langage, Faucheuse,
« Elle est ma deuxième chance »,
Quand on aime une personne, l’idée qu’on puisse la perdre peut rendre fou. Qui étais-je pour le juger ?
— Tu abandonnerais tout cela pour l’enfant d’un autre homme ? — Katie est ma fille, répondit immédiatement Bones. Peut-être pas ma fille biologique, mais tout ce que cela veut dire, c’est qu’elle aura deux pères.
Après des millénaires de menaces et de violence, il serait temps que nos espèces essaient autre chose.