Les maux réels ont sur moi peu de prise je prends aisément mon parti sur ceux que j’éprouve, mais non pas sur ceux que je crains. Mon imagination effarouchée les combine, les retourne, les étend et les augmente. Leur attente me tourmente cent fais plus que leur présence, et la menace m’est plus terrible que le coup. Sitôt qu’ils arrivent, l’événement leur ôtant tout ce qu’ils avaient d’imaginaire, les réduit à leur juste valeur.