Michael Carpentier's Blog, page 2

April 4, 2011

Panasonic Lumix GF1 contre Fujifilm X100 : la décision.

MAJ :  Le X100 vient de se retrouver sur eBay, où il fera sûrement le bonheur d'un autre que moi.


Après 2 semaines de relation amour/haine avec cet appareil capable du meilleur mais aussi de me rendre fou, je me suis rendu compte que la photo, c'est aussi supposé être agréable.


À l'extérieur, cet appareil est magnifique. À l'intérieur, dans exactement les mêmes conditions, il demande 2 fois plus de temps d'exposition que le GF1 pour arriver à une photo très, très comparable. Si on fixe le temps d'exposition, il double la valeur du ISO. Évidemment, si on regarde les 2 images à 100%, on remarquera quelques petites différences ici et là sur la qualité, surtout dans les zones sombres. Mais à part quand on cherche à comparer 2 appareils, quand regarde-t-on des photos à 100%?


Et je n'arrive pas à m'habituer à l'obligation de passer manuellement en mode macro pour chaque foutue photo à moins de 80 cm, et au fait que l'appareil ne soit pas capable de "mémoriser" le fait qu'on soit en mode macro à chaque fois qu'il tombe en veille. Ce sont des "glitchs" qui seront peut-être corrigés lors de la prochaine mise à jour du firmware. Ou peut-être pas.


Je suis conscient que plusieurs critiques l'adorent. Grand bien leur fasse, ça me rendra la vente plus facile. Je suis certain que le X100 sera l'appareil de rêve pour plusieurs dont le style s'y prête. Pour ma part, je vais attendre un éventuel GF3… ou un X200… ;)



Après brève réflexion, d'autres photos et la lecture de l'excellente critique de M. Reichmann sur Luminous Landscape, j'ai pris ma décision concernant la dualité GF1 vs X100


Pourquoi le GF1?

Je conserve le GF1 pour les voyages de type "baroudeur", où la souplesse offerte par les lentilles interchangeables me sera utile, et où sa rapidité (autant pour le focus qu'en raison de l'excellente ergonomie) me permettra de ne rien manquer.


Loin de moi l'idée de me remettre à transporter un kit lourd et encombrant sur la route, mais ma fidèle Pana 20mm et ma Voigtlander 40mm forment un duo de choc dont j'aurai du mal à me passer. Sans douter de la solidité du X100, j'aurai aussi moins peur d'abîmer le Gf1.


À ce sujet, je vous propose la lecture du billet de Craig Mod qui m'a initialement convaincu d'acheter le GF1 : "The GF1 is a near perfect camera".


Pourquoi le X100?

Et je conserve le X100 pour les explorations urbaines, les photos plus artistiques et la photo de nuit ou en noir et blanc, où sa grande sensibilité et l'absence de bruit lui donnent de grands avantages sur son compétiteur M4/3. J'imagine qu'avec l'habitude viendra une plus grande vitesse d'utilisation, et que les mises à jour du firmware amélioreront certains aspects de l'ergonomie.


Il y a aussi le fait que la copine, qui a abandonné la photo il y a quelques années après avoir suivi une formation, l'aime bien. Ça lui a redonné l'envie d'essayer. C'est étonnant comme le X100 touche les cordes sensibles de ceux qui aiment les appareils classiques.


Des appareils complémentaires

Bref, je conserve les 2 appareils pour la même raison qu'un amateur de belles voitures ne remplacerait pas son vieux Land Rover Defender par la nouvelle Audi S4. Les 2 ont des usages différents.


 


C'est du moins ce qu'on dit quand on veut rationaliser une décision déraisonnable… ;)

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Published on April 04, 2011 15:22

April 3, 2011

Fujifilm X100 vs Panasonic GF1 : plus cher, mais bien meilleur?

Le parfait bonheur…

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J'utilise un Panasonic GF1 depuis maintenant un peu plus d'un an. Cet appareil versatile doté d'un senseur micro 4/3 (m4/3 pour les initiés) offre la souplesse d'un reflex dans un format quasi compact. Il permet d'utiliser des lentilles interchangeables, et bien que son senseur soit plus petit que celui d'un "vrai" SLR, il est néanmoins beaucoup plus gros que ceux des appareils compacts de type "point and shoot".


On peut dire que le GF1 (doté de l'excellente lentille Panasonic 20mm f1.7) est un appareil dont le principal avantage est l'équilibre et la polyvalence : petit, relativement léger, qualité d'image très satisfaisante. Il ne battra pas votre gros SLR pour la qualité de l'image et n'offre pas de viseur intégré, mais vous le transporterez partout, il coûte beaucoup moins cher et il performe assez bien dans la plupart des conditions pour que vous soyez satisfait des images obtenus. Il semble que "Panny" ait choisi tous les bons compromis, ce qui est rarement une recette pour le succès!


Le GF1 permet aussi de choisir parmi une variété de lentilles impressionnante. En y ajoutant un adaptateur, on peut utiliser les lentilles à focus manuel de plusieurs marques. Par exemple,  j'utilise régulièrement une jolie Voigtlander 40mm f1.4 et une Leica de même focale f2. J'ai aussi batifolé avec quelques Minolta MD et même une vieille Canon f1.2 qui avait encore du coeur au ventre.


L'excitante nouvelle maîtresse…

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Étant atteint de la maladie de l'adoption hâtive (traduction libre de "early adopter syndrom"), j'ai succombé malgré mon bonheur apparent aux charmes du Fujifilm X100, nouvelle vedette de l'écurie japonaise.


Avant même son arrivée sur le marché, le X100 a fait couler énormément d'encre virtuelle : sexy, ressemblant beaucoup à un Leica M3, doté d'un viseur magique capable de passer du mode analogique au mode numérique presque instantanément, d'un senseur APS-C plus grand que celui des appareils m4/3 et équipé d'une lentille fixe Fujinon équivalente à une 35mm f2. La totale pour ceux qui peuvent se passer de lentilles interchangeables.


Dès sa présentation, le Fujifilm X100 fut perçu comme un sauveur potentiel pour les photographes amateurs qui rêvaient d'un Leica M9, mais n'en avaient pas les moyens.


90% des mes photos étant prises avec la lentille équivalente à 40mm de Panasonic, passer de cette lentille à une 35mm tout en quadruplant la taille du senseur ne pouvait pas faire de mal.


En prime, le X100 offre un viseur, attribut dont est dépourvu le GF1.


Tout nouveau, tout beau : j'ai succombé.


Les premiers doutes…

Quelques jours avant l'arrivée du X100 au Canada, les premières photos prises par des propriétaires d'outre-mer furent publiées sur le Web.


Généralement de bonne qualité, on remarquait quand même une forte tendance de la lentille à nous offrir des images au rendu très crémeux (soft) à large ouverture. Peut-être même trop crémeux.


On parlait aussi de problèmes d'ergonomie et d'une certaine lenteur. Bon, rien n'est parfait. De toute manière, la maîtresse était déjà dans l'avion. Trop tard pour reculer.


Le premier regard…

Dès l'arrivée du X100, j'ai fait quelques tests de prise en main qui m'ont permis de constater que l'ergonomie de l'appareil est très acceptable. Chaque marque ayant sa façon de positionner les commandes, il faudra vous attendre à une période d'adaptation si vous utilisez présentement un appareil Nikon, Canon, Panasonic ou autre, mais rien de dramatique. Tout est à sa place, et bien réfléchi.


La qualité du boîtier est extraordinaire : l'assemblage des composantes est parfait, et l'utilisation de métal pour presque toutes les pièces visibles (sauf les boutons situés à l'arrière) donne une impression de qualité et de solidité de plus en plus rare avec les appareils photo modernes.


Voilà donc un appareil avec lequel on aura envie de faire de la photo, et avec lequel on voudra être vu. Ce qui ne gâche rien.


Une mise en garde…

Il est important, avant d'aller plus loin, de considérer VOS préférences photographiques avant de porter un jugement : l'appareil parfait n'existe pas, parce que le style de photo que chaque personne pratique demande des capacités différentes de l'appareil choisi. L'un excellera en portrait, l'autre en paysage, un troisième pour les photos de sports.


Vous devez donc choisir l'appareil qui convient à VOS besoins, et considérer ce billet comme une critique biaisée par mes préférences personnelles :



"Street photography" ou photoreportage;
Photo urbaine de nuit;
Photo d'architecture, d'art, de nature ou de bouffe, surtout pour les détails (souvent en macro) et moins pour les prises grand-angles;
Prises de vues à grande ouverture, souvent à f1.7 ou f2.0;
Appareil petit, léger et robuste, que je peux amener partout avec moi, surtout en voyage.

La cohabitation…

Étant tout de même loyal, j'ai offert à mon bon vieux GF1 la possibilité de répliquer à ma nouvelle conquête lors de quelques essais, histoire de voir dans quelles situations chacun de ces appareils s'en tirerait le mieux. Qui a dit qu'un ménage à trois n'était pas possible?


Les premiers rapprochements…

J'ai débuté par un réchauffement à l'intérieur, en tirant quelques prises de vues rapprochées d'objets divers.


Photo 1 : GF1, f1.7, détail d'une affiche, prise rapprochée.


Photo 2 : GF1, f2, détail d'une affiche, prise rapprochée.


Photo 3 : X100, f2, détail d'une affiche, prise rapprochée.


Photo 4 : X100, f2.8, détail d'une affiche, prise rapprochée.


Première constatation : contre toute attente, le GF1 botte sévèrement le derrière du X100 dès que l'objet est très près du photographe. À moins d'un mètre, le X100 est un peu hypermétrope, surtout à f2. Les prises de vues sont carrément floues.


Autre constatation, il faut absolument prendre le temps de passer en mode macro (ce qui demande 3 manipulations avec les boutons au dos de l'appareil) pour arriver à prendre une photo simplement acceptable à faible distance.


Il n'y a néanmoins pas de grande surprise de ce côté : l'appareil ressemble à un rangefinder et se comporte comme tel. Ces bestioles n'ont pas la réputation de se comporter avantageusement à très courte distance. On s'en doutait, mais l'avantage marqué du GF1 surprend quand même.


Une distance plus confortable?

J'ai ensuite fait quelques clichés pour évaluer la netteté de la lentille à une distance d'environ 2 mètres. Déjà là, les choses s'améliorent, mais on arrive encore à de meilleurs résultats en choisissant une focale de f2.8 ou davantage (ce qui complique un peu les choses à l'intérieur quand c'est un peu sombre, et demande d'augmenter l'ISO pour compenser). Mais bon : la qualité de l'image obtenue semble compenser l'effort.


C'est à ce moment que le GF1 sembla me lancer un "moi aussi, moi aussi!" pour défier le X100. Exauçant son souhait sans me faire d'illusion, je l'ai ajusté selon les mêmes paramètres (ouverture et ISO) pour lui donner sa chance. Et il ne l'a pas raté : sans le caprice d'avoir à passer en mode macro pour des photos rapprochées, le GF1 livre des photos d'intérieur en luminosité moyenne de qualité très similaire à celles du X100.


Photo 5 : X100, f2.8 – Appareils photo.


Photo 6 : GF1, f2 – Appareil photo.


Malgré son senseur plus petit, le GF1 tire profit de sa capacité à offrir des images nettes à f1.7 ou f2.0, ce que le Fuji X100 peine à faire. Et mes appareils photos de collection ont besoin d'un bon époussetage.


Je me suis dit que ce devait être le désespoir du GF1, ou mon habituel esprit trop critique envers la nouveauté. Je donnerais donc la chance au X100 d'écraser son compétiteur le lendemain, en extérieur. Après tout, cet appareil vaut plus de 2 fois le prix de son concurrent, son senseur est 1.6 fois plus grand et les lentilles Fujinon ont une réputation qui n'est plus à faire.


Cela devait être une victoire facile et sans appel… Mais ce ne fut pas exactement le cas.


Deuxième round, à l'extérieur (le jour).

Cette fois, tout y était pour le X100 : une journée pas trop ensoleillée, parfaite pour éviter les zones d'ombre trop intenses et les trop forts contrastes. Je suis donc sorti faire quelques photos sans comparatif, enfin seul avec ma nouvelle idylle. Les quelques tests se sont révélés satisfaisants, mais quelque chose commençait à m'agacer. J'avais du mal à voir l'amélioration marquée à laquelle je m'attendais, et les conditions étaient presque idéales.


Photo 7 : X100, f5.6 – Église.


Photo 8 : X100, f5.6 – Détail d'une porte de l'église.


Photo 9 : X100, f2 – Détail d'une porte du musée.


Photo 10 : X100, f8 – Lierre grimpant.


Les photos obtenues étaient correctes, mais manquaient définitivement du facteur "wow" qu'un appareil de ce prix devrait livrer. Bien sûr, le X100 est initialement dépourvu du format de fichier RAW, puisque les mises à jour des logiciels de traitement d'image à cet effet ne sont pas encore publiées. Mais tout de même…


La lentille reste un peu trop douce à mon goût à l'ouverture f2, et aux ouvertures normalement utilisées pour faire de la photo de paysage (f8.0 et +), bien que le centre de l'image soit très clair, ce sont les côtés qui pâtissent et perdent en clarté.


Photo 11 : X100, f16 – Paysage.


Non seulement la nouvelle maîtresse n'aime pas y voir de trop près, elle se méfie aussi des grandes distances. Ça commence à ressembler à du caprice.


Une invitation au resto.

Je me suis dit qu'un repas en tête-à-tête permettait probablement de régler ces petits irritants. J'ai donc offert un délicieux focaccia aux escargots à ma nouvelle conquête, qui n'en a fait qu'une bouchée. Malgré mes réserves de la veille sur le mode macro, il faut admettre qu'avec une bonne lumière, le rendu obtenu est satisfaisant. Cependant, j'ai dû utiliser une focale f2.8 parce que le rendu obtenu à f2 était encore trop crémeux. Et la crème, je la préfère dans mes recettes.


Pendant ce temps, le GF1 prenait aussi quelques bouchées. Les résultats obtenus n'étaient pas piqués des vers, et j'avais la liberté d'utiliser une focale f1.7 ou f2 sans problème.


Photo 12 : X100, f2.8 – Focaccia.


Photo 13 : GF1, f2 -Focaccia.


J'estime que les résultats du X100 dépassent un peu ceux du GF1 dans ce cas précis, mais ce n'est rien pour écrire à sa mère. (De toute manière, à moins que votre mère ne soit une fanatique de photo, elle risque bien de s'en foutre royalement.)


Une sortie de soirée.

Commençant à douter du réel avantage du X100 sur le GF1, je lui ai offert une chance inouïe de faire valoir ses attributs uniques : une sortie de soirée, en ville, où la taille de son senseur devait le placer très en avant du GF1 en capacité théorique d'aller chercher des détails en faible luminosité sans ajouter trop de bruit à l'image. Un test que le X100 ne pouvait pas vraiment échouer.


J'ai commencé par quelques photos de détails architecturaux, pour lesquelles le X100 a remporté la palme, surtout pour celles où un fort contraste de luminosité était visible. Son grand senseur montrait enfin son potentiel.


Photo 14 : X100, f2 – Mur et contraste.


Photo 15 : GF1, f1.7 – Mur et contraste.


Je suis ensuite passé à une situation de luminosité complexe, où des zones d'ombres côtoyaient plusieurs sources d'éclairage. Cette fois, à ma grande surprise, le GF1 tient tête au X100 : malgré une grande différence quant au traitement des couleurs, la netteté des détails est à peu près identique. Et les couleurs, c'est facile à ajuster en post-production.


Photo 16 : X100, f2 – Escalier.


Photo 17 : GF1, f2 – Escalier.


Pour la dernière photo du comparatif, j'ai essayé une prise de vue de type paysage, qui permettait de bien évaluer la différence dans la qualité globale de l'image en comparant les détails de plusieurs zones de la photo. Cette fois, le grand senseur du X100 lui offre l'avantage, dont l'effet est surtout visible dans les zones sombres où l'absence de bruit est appréciée. Mais ce n'est pas une victoire écrasante, loin de là.


Photo 18 : X100, f2.8 – St-Roch by night.


Photo 19 : GF1, f2.8 – St-Roch by night.


Remarquez cependant la différence de qualité des zones très sombres, comme le ciel. Le senseur du X100 donne une raclée au M4/3 grâce à la quasi absence de bruit, appréciée pour la photo de nuit.


Il faut noter un détail important pour les photos prises en faible luminosité : pour la majorité des photos, le X100 a eu besoin de 2-3 fois plus de temps que le GF1 pour compléter la prise de vue, demandant 0,3 sec quand le GF1 se contentait de 0,1, ou encore 0,7 sec quand le GF1 en demandait 0,2 à la même valeur ISO (800). C'est très surprenant, et difficile à expliquer. Quand on pratique la photo en faible luminosité à la main (sans trépied), le temps d'exposition est un facteur important à considérer.


C'est donc une victoire de la qualité d'image pour le X100, mais de la commodité pour le GF1.


Quelques déceptions…

Mon excitante nouvelle maîtresse japonaise semble pleine de potentiel, mais elle est dotée de quelques caprices :



Sa lentille 35mm ne lui permet pas d'exceller dans le portrait ou le macro… justement les moments où son rendu très doux (presque flou) à f2 lui donnerait un certain caractère.
Son grand senseur devrait lui offrir un avantage net sur le système m4/3 qui est muni d'un senseur plus petit. Mais avec la lentille Panasonic 20mm à f1.7, le GF1 va chercher beaucoup plus de lumière que le X100 à f2.8 (première focale qui offre une netteté satisfaisante selon moi), compensant ainsi pour un senseur plus petit. Avec les autres lentilles moins sensibles cependant, l'avantage va au X100.
Les prises de vues à courtes distances demandent une manipulation pour placer l'appareil en mode macro, alors que le GF1 ne demande rien de tel. Encore faut-il noter que la courte distance, pour le X100, comprend tout ce qui est à moins d'environ 1,50m de son objectif. Oubliez le 10cm du marketing de Fujifilm, c'est du bidon. N'oubliez pas, cependant, d'exposer à f2.8 au moins, sinon votre rendu sera plutôt crémeux.
J'ai l'étrange impression que cet appareil n'excelle ni dans les portraits (lentille trop courte), ni dans les paysages (lentille trop douce sur les côtés) et demande trop de temps pour compléter ses expositions en faible luminosité, là où son plus grand senseur devrait pourtant l'avantager. Ce qui lui laisse le photoreportage où il peut exceller, à condition que vous acceptiez d'utiliser son focus automatique parce que le focus manuel est beaucoup, beaucoup trop lent. Et que vos sujets soient au moins à 1,50m de vous, parce que sinon la manipulation pour entrer en mode macro vous fera perdre votre opportunité.
Là où Panasonic a réussi à faire tous les bons compromis, on dirait que Fuji est toujours juste un tout petit peu à côté de la plaque. Aucun appareil n'est parfait, mais au prix du X100 (1299$), on s'attend à un mélange réussi, aux compromis bien choisis. Oui, je sais, le X100 n'a jamais eu la prétention d'être pour tout le monde, mais ses caprices souvent contradictoires (voir les 3 premiers points de cette liste) s'additionnent comme autant de restrictions.
Bien sûr, impossible de changer la lentille. Ce qui, pour moi, n'est pas un réel désavantage mais quand on le compare au GF1 qui offre un rendement similaire en plus des lentilles interchangeables, on est en droit de se questionner. Voir aussi les avantages à ce sujet.

Mais aussi de bons côtés…

Le viseur optique/numérique est fantastique, lumineux et précis. Si vous n'aimez pas composer sur l'écran LCD au dos d'un appareil, vous adorerez cette particularité qui se rapproche de l'exploit technologique. Méfiez-vous cependant de l'erreur de parallaxe à courte distance quand vous utilisez le viseur optique.
La qualité des zones sombres en faible luminosité, presque sans bruit perceptible. La taille du senseur donne ici sa pleine mesure.
Sa taille restreinte, son poids raisonnable et la qualité potentielle des images vous donneront envie de l'emporter partout avec vous.
L'accessibilité des commandes manuelles est superbe. L'ouverture s'ajuste sur la lentille, la vitesse sur un gros bouton métallique sur le dessus du boîtier, à côté de celui qui offre la compensation de l'exposition. Heureusement, vous pourrez programmer l'ajustement de l'ISO sur le bouton "Fn" qui est facilement accessible, mais on aurait préféré un bouton dédié comme sur le Leica X1 et le GF1.
Le silence presque absolu dans lequel il opère. Pour ça, il fait passer le GF1 pour un gros balourd avec son "schlak!" tonitruant à chaque prise. La discrétion du X100 en fait l'appareil parfait pour les musées, les temples ou simplement le photoreportage quand vous souhaitez rester discret.
Un très beau rendu des zones hors-focus (bokeh), permettant d'isoler votre sujet de manière très esthétique.
Une lentille fixe à focale unique, et de très bonne qualité. Pour plusieurs ce sera un repoussoir, pour moi c'est merveilleux. Plus besoin de se demander quel bloc de verre on devra amener en voyage. Quand vous aurez trimballé 8 livres de matériel photo au sommet du Kilimanjaro, on rediscutera des plaisirs douteux des lentilles multiples… :)
Je sais que ça ne devrait pas faire partie des bonnes raisons de l'aimer, mais cet appareil est MA-GNI-FIQUE. Vous aurez envie de dormir avec.

En conclusion…

Alors, on la garde cette nouvelle maîtresse japonaise si sexy? Ça dépend.


Si on a toujours rêvé d'un Leica M9 sans avoir les 7000$ qu'il faut pour se le payer (et ça, c'est seulement pour le boîtier), on n'hésite pas une seule seconde et on devient amoureux fou;


Si l'absence de viseur intégré et le prix élevé du Leica X1 nous rebute, si on pratique surtout le photoreportage, que la focale classique 35mm nous plaît et que notre ouverture de prédilection est supérieure à f2.8, on fonce;


Si on est fatigué de transporter un gros SLR et qu'on cherche un appareil de qualité comparable, on la considère sérieusement mais on devrait aussi penser au système M4/3, principalement le Panasonic GF1, GF2 ou les Olympus Pen, ou encore la série Nex de Sony, qui offre aussi un senseur APS-C. Le rendu du X100 est un peu supérieur au m4/3 à partir de f2.8, mais on peut se demander si cette différence en vaut le prix.


Si on possède déjà un appareil de type M4/3, on devrait réfléchir sérieusement avant de briser son mariage… La maîtresse a ses caprices et n'offre pas tellement plus que votre douce moitié actuelle… mais elle est tellement belle que je vous comprendrais de tomber sous le charme! Assurez-vous cependant que ce soit pour les bonnes raisons, parce que sinon vous risquez de vous retrouver avec un superbe bibelot un peu dispendieux, pendant que votre m4/3 plus souple, plus rapide et pouvant utiliser plusieurs lentilles continuera à se taper le vrai boulot, sauf pour quelques occasions bien spéciales.


– — –


Pour ma part, je me laisse encore quelques jours pour décider. Mon plan initial était de conserver le GF1 pour les voyages, et d'utiliser le X100 pour les photos plus artistiques ou le noir et blanc. Après mes essais initiaux, je constate que la différence de qualité d'image entre les deux appareils, surtout à grande ouverture, n'est pas aussi grande que je l'attendais. Peut-être est-ce une question d'habitude, mais la faible netteté de la lentille à f2.0 m'agace, alors que d'autres apprécieront ce type de rendu.


J'ai néanmoins du plaisir à utiliser le X100 en raison de son viseur intégré, de la qualité générale de ses images en faible luminosité, de sa discrétion et du potentiel qui reste à explorer quand les fichiers en format RAW pourront être utilisés.


Si je ne possédais pas aussi un GF1 et sa redoutable lentille 20mm f1.7, nul doute que ce serait le parfait bonheur. Seulement, je me demande si le ménage à trois avec deux appareils qui se ressemblent autant a beaucoup de sens…


– — –


Pour ceux que le sujet intéresse, Michael Reichmann de Luminous Landscape vient de publier une excellente critique sur le X100. Ses commentaires sont élogieux, mais il remarque la même chose que moi au sujet des compromis mal choisis :


'

"I hate anything that gets in the way of my being able to change a camera's settings quickly and transparently when the situations demands. If I'm using a technical or view camera I have endless patience for slow setting controls. But not on a camera designed for street or documentary style shooting. Even one extra button press, or needing to scroll down a menu to find a needed setting can cause the shot to be lost, and that's unacceptable. I suppose that it's my background as a photojournalist that brings out this frustration."… "The issue is relevant though because the X100 is clearly designed specifically as a camera for documentary style street shooting. For it to do anything to impede the photographer (as it does) because of some poor user interface choices, is all the more disappointing."


Mais au bout du compte, il apprécie tellement la qualité globale de la caméra qu'il s'en est acheté une. À lire pour compléter votre réflexion!



MAJ : autre critique élogieuse par Steve Huff, un enthousiaste de Leica qui le compare avantageusement au X1.

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Published on April 03, 2011 06:00

March 26, 2011

Bienvenue aux auditeurs de Radio-Canada

Samedi le 26 mars à 08h30, je serai en interview à la radio de Radio-Canada lors de l'émission "Samedi de prendre le temps", animée par Catherine Lachaussée.


Les auditeurs qui seront curieux d'en apprendre davantage sur notre expérience à SXSW trouveront plusieurs billets à ce sujet sur le blogue professionnel de Zengo : Les bonnes fréquentations, nos billets à propos de SXSW.


Pour les autres, le résumé des fortes tendances identifiées à Austin :


Le Web social est toujours aussi fort…

…mais on commence à parler davantage de la mesure des résultats et de l'absolue nécessité de lier vos initiatives sur le Web social à une stratégie plus globale. On a aussi fait état de l'importance de se méfier des gourous, parce que selon l'aveu des meilleurs conférenciers (dont un des responsables des interfaces chez facebook), il n'existe PAS de bonnes pratiques définies qu'on peut recopier pour assurer un succès. Expérimentez, mesurez, ajustez.


Le Web mobile est devenu un sujet incontournable…

… et il est à noter qu'il s'est vendu davantage de téléphones intelligents que d'ordinateurs traditionnels aux USA en 2010. Le mobile est donc en position de devenir sous peu LA principale manière d'accéder au contenu sur le Web, contenu qui gagnerait souvent à être optimisé pour des appareils plus petits et aux interfaces différentes.


Le Web mobile ET social est une tendance à surveiller…

… qui est pleine de promesses mais aussi d'erreurs de jeunesse prévisibles. Encore une fois, il est essentiel d'avoir une stratégie bien définie et en lien avec votre contexte unique pour éviter de tomber dans le n'importe quoi.


La "ludologie" ou "ludification" des apprentissages…

… qu'ils soient faits à l'âge de l'enfance, mais aussi -et surtout- à l'âge adulte ou encore dans les relations institutions/citoyens pour expliquer des concepts complexes. Plusieurs redoutent une certaine infantilisation de l'audience, j'y vois plutôt avec bonheur le retour du jeu comme mécanisme naturel d'apprentissage.


Les gens les plus créatifs sont généralement ceux qui n'arrêtent jamais de jouer : ne sont-ils pas souvent qualifiés, à tort, de grands enfants? Ne serait-ce pas plutôt les autres qui devraient s'ouvrir davantage, ceux qui font des choses dites sérieuses, qui se ferment aux apprentissages une fois les bancs de l'école laissés derrière eux, choisissant une certaine conformité et un refus d'envisager des solutions novatrices?


Mon collègue Mario en a parlé lors d'une entrevue avec La Presse, voici la suite de sa réflexion à ce sujet.


Les gouvernements s'ouvrent de plus en plus à l'utilisation pertinente et intelligente du Web social…

… mais l'aspect social est le plus souvent utilisé à des fins partisanes, et pas pour communiquer avec les citoyens en période d'opérations normales.


On commence donc à faire la différence entre l'utilisation du Web social par les partis politiques et le gouvernement lui-même, et on a bien hâte d'avoir un peu moins du premier et beaucoup plus du second.


L'ouverture et la publication libre des données gouvernementales…

… et au lieu d'essayer de créer eux-mêmes toutes les applications qui permettent de présenter les données (créant ainsi un doute sur leur objectivité et amenant des coûts supplémentaires), les gouvernements qui sont en tête du peloton préfèrent publier toutes les données gouvernementales et laisser les citoyens créer les outils permettant leur interprétation. On parle ici aussi bien des données concernant les horaires du transport en commun que l'état des lieux des projets gouvernementaux en cours.


Les résultats? Une plus grande confiance des citoyens, une meilleure offre d'applications/sites qui utilisent ces données et des coûts plus faibles pour l'État, qui se concentre ainsi sur sa mission première.


On y reviendra.


 

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Published on March 26, 2011 00:12

March 20, 2011

Rafraîchissement.

J'ai décidé de dépoussiérer l'apparence de ce site.


Pourquoi?

Au cours des derniers mois, j'ai remarqué que mes billets les plus populaires sont ceux qui comportent les plus longs textes. Que ce sont ceux qui suscitent les commentaires les plus pertinents, et sur lesquels vous passez le plus de temps. Les gens ne lisent pas sur le Web? Bien sûr qu'ils lisent (1). Ils le font différemment, c'est tout.


En cette ère de SMS, courriels qui vous suivent partout, téléphones qui essaient d'être intelligents, surabondance de messages, publicités intrusives, photos de chats jouant du clavier et vidéos de castors dansant la polka sur du trash métal néerlandais, j'ai choisi de réduire le bruit et d'améliorer la qualité du signal.


Pourquoi (part II)?

Parce que je crois que l'avenir n'est plus à l'augmentation du volume des messages envoyés, mais à la compréhension de ceux qui seront reçus.


Parce que les technologies de publication dépassent maintenant la capacité de nos cerveaux à tout capter. Nous sommes submergés, et nous ne pouvons même plus compter sur le mythe du multitasking pour nous tirer d'affaire (2) & (3). Goddammit et toutes ces sortes de choses.


Je fais donc le pari qu'au cours des prochaines années, les filtres qui nous permettront de séparer l'essentiel du superficiel et de passer aisément de l'un à l'autre QUAND nous le choisirons prendront de plus en plus d'importance.


Comment?

J'ai décidé de vous simplifier la vie et d'enlever le superflu. Exit les extras visibles sur les côtés de l'ancien site, photos, derniers livres lus et autres gadgets, vous ne venez pas ici pour ça.
J'ai choisi un thème qui offre une typo agréable à lire et une largeur de colonne qui facilite le balayage et la lecture rapide.
Je vais placer les liens non essentiels à la compréhension immédiate en référence, en fin de texte. Cela rendra le flux de la lecture plus agréable. Quand ce sera préférable, je placerai bien sûr les liens dans le texte. Rangez vos fourches citoyens, tout est sous contrôle.

Oui, je sais…

Les caractères sont jolis, mais petits.
Les dates sont en anglais.
Un gris plus soutenu améliorerait la lisibilité des textes.
La barre du bas a un comportement étrange sur iPad/iPhone.

On y travaille.


Merci de me lire. L'année 2011 sera remplie de surprises et de péripéties! :)



(1) "How tweets and texts nurture in-depth analysis", Clive Thompson, Wired Magazine.


(2) "How (and why) to stop multitasking", Peter Bregman, HBR.


(3) "You can't multitask, so stop trying", Paul Atchley, HBR.

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Published on March 20, 2011 03:19

February 17, 2011

Gagner du temps avec les appels d'offres gouvernementaux basés sur les prix.

J'ai aujourd'hui découvert une magnifique façon de gagner du temps avec certains appels d'offres gouvernementaux.


J'ai reçu, pour la troisième fois en 2 mois, un appel d'offres portant la mention suivante sur la page 1 du document : "Appel d'offres sur invitation fondé uniquement sur un prix".


Même si le document compte 24 pages (et que quelqu'un, quelque part, a été payé pour le rédiger), ma lecture s'est arrêtée là.


Et pour la 3e fois en 2 mois, ma réponse fut aussi brève et efficace que ma lecture :


'
Bonjour,
Merci de nous solliciter pour ce mandat.
Nous ne répondons malheureusement pas aux appels d'offres basés uniquement sur les prix, parce qu'ils font abstraction de la principale raison pour laquelle vous devriez choisir un consultant : la qualité du service.
Au plaisir,

Michael Carpentier

J'aurais pu argumenter, expliquer, etc. Je l'ai déjà fait, ça n'a jamais rien donné. On n'achète pas un service comme on achète un produit, et si je dois l'expliquer à un acheteur, il y a déjà un gros problème.


Si je comprends l'argumentaire de l'appel d'offres basé uniquement sur les prix dans l'achat de matériel ("On cherche un fournisseur pour nous procurer un frigo de marque xxx et de modèle yyy au meilleur prix"), les services de consultation (je n'ai pas parlé de placement de personnel ici, attention) demandent des qualités de compréhension, d'expertise, d'expérience et de capacité à gérer les relations avec la clientèle qui dépassent le simple prix.


Qu'on me parle du rapport qualité/prix, j'embarque. D'accorder le mandat à la firme la moins chère mais possédant un niveau d'expertise jugé acceptable (par des gens ayant la compétence de juger de ladite expertise), j'embarque aussi avec plaisir. C'est normal, tous les clients en veulent pour leur argent. Mais du prix seulement? Désolé, ce sera sans moi.


Si vous n'êtes pas d'accord, je vous réfère à ce billet avant de prononcer votre jugement.


Si vous pensez que payer moins cher est toujours synonyme d'économie, je vous rappellerai que, parfois, il est préférable de choisir un fournisseur qui vous offre une bonne valeur à long terme plutôt qu'un bon prix initial. Ainsi, vous ne serez pas obligé de recommencer le boulot 3 fois par la suite (et donc de payer 3 fois le prix initial pour éviter de payer 20% plus cher au départ…)


Vous roulez tous les jours sur des routes dont la construction a été confiée au plus bas soumissionnaire. En êtes-vous grandement satisfaits?

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Published on February 17, 2011 16:05