Manu Larcenet's Blog, page 47

War inside my head.

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Message perso: Tiens, Dédé, un bon coup de Cyco Mike dans tes oreilles. Ça comblera le vide.

J’ai fini.

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J’ai fini.

J’ai fini et j’ai peur. Que faire, maintenant? Dans quel sens prendre tout ce qu’il me reste à faire sans devenir fou? Toutes ces choses que j’ai accepté pour » tenter l’expérience »… Parce qu’aujourd’hui, on me propose 1001 choses intéressantes en même temps… 30 ans à s’emmerder comme un rat mort et 10 à être noyé sous les propositions! Quel mauvais timing!

Que faire, alors? Dire résolument « non » à tout ce qui dépasse le pur travail artistique ou tout faire, parce que c’est un joyeux tourbillon dans lequel il fait bon se perdre pour un temps, avec son ego chéri? Et si je laisse tomber, ne serait-ce que pour un temps, la table à dessin, suis-je bien certain d’avoir envie d’y revenir plus tard?

Des emmerdes de riche, diront les cons. Bien sûr. Mais des emmerdes quand même.

J’ai fini, mais je ne suis pas meilleur. Ou pas assez. La douleur de construire et d’avoir construit. Le vide qui m’accable à la fin de de mes livres est dérangeant, comme si je venais de faire une monumentale bêtise et que je restai là, hébété, paniqué, à attendre la trempe.

Et puisque c’était dur, pourquoi recommencer?

Autant le dire, il y a indubitablement l’âge. L’âge qui me rend feignant, lent, lourd, distrait, moins réactif… L’âge qui me pèse sur la concentration, sur la capacité à rester en éveil. L’âge qui me fait redouter d’un jour, préférer le confort de la certitude  aux dangers du doute.

J’ai fini. Mais rien n’est résolu. Ça se passera entre vous et moi, maintenant… Et vous m’avez beaucoup gâté, jusqu’ici. C’est le « jusqu’ici » qui me rend fou. Rien n’est acquis, jamais, à, personne, contrairement à ce que j’entends autour de moi.

J’ai fini.

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Le mariachi de Ferri.

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Souvent, je me colle un dessin de Ferri en fond d’écran, pour me rappeler de garder une humilité de bon aloi, en ce qui concerne mes capacités en dessin.

Homme libre, toujours tu chériras ton potager.

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Peut-on extrapoler la personnalité du jardinier, simplement en observant son potager? La réponse est, bien sûr, « oui ». Comme le disait si bien D. Strauss-Kahn: « Montre-moi ton potager, je te dirai qui tu es. Puis après, nous ferons le sexe. »

Pour étayer ma théorie, je prendrai deux exemple, le potager témoin A, celui de Ferri…

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… et le potager témoin B, le mien.

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On pourra noter que celui de Ferri a toutes les caractéristiques de celui d’un homme libre. Les oignons sont semés à la volée, les courges sont épanouies, belles, éclatantes de liberté dans le soleil couchant, comme Ferri lui-même, qui est bel homme, dans le soleil couchant. Nous avons ici la marque d’un esprit libre, insoumis, original et unique.

Le mien est à mon image, aussi : profondément névrosé, avec une composition qui n’est pas sans rappeler le rigorisme architectural des camps de concentration ou des grandes villes staliniennes.

Les femmes à poil sont partout.

Tardi

Souvent, j’oublie de préciser que Tardi est un des meilleurs. Je ne sais pas à quoi c’est dû. Peut être à cause de sa féroce absence médiatique (qui force mon admiration), de son mépris pour les mondanités (qui force mon admiration) ou, simplement par l’habituelle qualité de ses livres (qui force mon admiration) qui fait que je ne pense plus à dire « ooooh, bordel, qu’il est fort, ce Tardi, ça m’énerve! », tant il est vrai que, pour moi, chacun de ses livres est un émerveillement.

Récemment, j’ai acheté « La position du tireur couché » et « Ô dingos, Ô châteaux », deux adaptations des bouquins de Manchette.

Je dois préciser que je déteste le polar ou le roman noir. Ça me semble toujours plein de clichés éculés, d’émotions caricaturales et d’histoires imbitables aux rebondissements ridicules. Eh bin là, non. Je ne me suis pas posé de questions, j’ai plongé dedans sans réfléchir plus avant, comme on retrouve un pote qui vous a manqué. Quel plaisir de trouver, encore, des livres de ce niveau, au milieu des tonnes de trucs débiles qui embarrassent l’étale des libraires. Quel plaisir que de voyager avec lui dans ses décors humides, sombres, sordides, ses ciels plombés, ses nuits de désespoir. Je n’avais plus lu avec autant de ferveur et d’admiration depuis quelques temps, déjà.

C’est fou, tout de même, comme Tardi me fascine.

Tiens, pas plus tard qu’il y a 15 ans, j’ai lu « le voyage au bout de la nuit », de Céline. Mais la version du premier FUTUROPOLIS, celle illustrée par Tardi, bien sûr. Je l’avais achetée pour les dessins au fusain et, à force de les contempler, je m’étais mis à lire machinalement les textes qui les illustraient  et… Le choc. Le traumatisme. La mort de la lecture de divertissement, en ce qui me concerne, et l’accès à la littérature.Grâce à Tardi.

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Arts plastiques, leçon 1.1: le contraste.

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Tiens, sans rapport aucun… Il est des jours où je me sens moins seul. Lisez donc, ce que Neil Gaiman répond à Gareth, gentil internaute 2.0… Quelle douce musique à mes oreilles, surtout que c’est en faisant ce genre de constat que je me suis mis à dos bon nombre de journalistes, webmasters, lecteurs, internautes, auteurs, etc… Il ne fait jamais bon aller contre la meute, contre la majorité. La majorité ne prend pas le temps d’écouter ou de réfléchir, elle n’en a pas besoin, elle a la certitude inébranlable de sa justesse intellectuelle.

Le plus comique, c’est que ce texte circule sur le Net, encensé par certains internautes qui, en temps normal, agissent exactement comme le désormais fameux Gareth!! Et ces gens-là n’ont pas honte, à supposer – ce dont je doute – qu’ils en perçoivent l’ironie! Incroyable…

Dorénavant, lorsque l’incommunicabilité avec les imbéciles me mettra au désespoir, je relirai le texte de Gaiman.

La malédiction des manteaux.

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Quand je dessine un manteau, ça ressemble souvent d’avantage à une bâche, une couverture, une couette, ou une toile de tente. Et ce matin, comme ça, sans que j’y pense vraiment, paf! … je réussis un manteau qui ressemble à un manteau. Comme quoi, rien n’est encore perdu.

Page automnale aux études documentaires un peu lourdingues, mais bon..

Moaï de bois.