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Au bout de dix heures de combat, quand j'ai vu la flotte du Chah flamber d'un bout à l'autre de l'horizon, je me suis dit : « Benvenuto, mon fagot, t'as encore tiré tes os d'un rude merdier. » Sous le commandement de mon patron, le podestat Leonide Ducatore, les galères de la République de Ciudalia venaient d'écraser les escadres du Sublime Souverain de Ressine. La victoire était arrachée, et je croyais que le gros de la tourmente était passé. Je me gourais sévère. Gagner une guerre, c'est bien joli, mais quand il faut partager le butin entre les vainqueurs, et quand ces triomphateurs sont des nobles pourris d'orgueil et d'ambition, le coup de grâce infligé à l'ennemi n'est qu'un amuse-gueule. C'est la curée qui commence. On en vient à regretter les bonnes vieilles batailles rangées et les tueries codifiées selon l'art militaire. Désormais, pour rafler le pactole, c'est au sein de la famille qu'on sort les couteaux. Et il se trouve que les couteaux, justement, c'est plutôt mon rayon.

1154 pages, Kindle Edition

First published March 5, 2009

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Jean-Philippe Jaworski

56 books296 followers

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1,559 (63%)
4 stars
605 (24%)
3 stars
197 (8%)
2 stars
59 (2%)
1 star
31 (1%)
Displaying 1 - 30 of 193 reviews
Profile Image for Suuanda.
26 reviews22 followers
May 19, 2013
Enfin terminé ! Je commençais à douter de venir à bout de ce pavé avant la fin de l'année. J'aurais aimé l'apprécier davantage, étant donné le temps qu'il m'aura fallu pour le lire, mais bon.
Rien à redire sur la qualité de l'écriture, mais selon moi l'histoire aurait gagné à être divisée en deux tomes, ou à être considérablement allégée. Je pense que l'auteur a trop cherché à ajouter des éléments de fantasy qui n'apportaient pas grand chose au récit. Je pense notamment à l'apparition des elfes : tout ce passage est d'un ennui profond et surtout d'aucune utilité pour l'avancement de l'intrigue. Tout ça tombe un peu comme un cheveu sur la soupe.
Finalement, malgré un récit à la première personne par le personnage ignoble mais néanmoins fascinant qu'est Benvenuto, et l'extrême richesse des expressions dont il fait usage, je n'ai pas réussi à m'attacher au personnage et à m'inquiéter réellement de son sort, ce qui a rendu la lecture un peu impersonnelle pour moi. Peut-être n'étais-je tout simplement pas le lectorat visé.
Je pense que c'est un roman ambitieux qui n'arrive pas au bout de ses promesses, mais qui a le mérite d'être merveilleusement écrit. Rien que pour le plaisir de lire un français de cette trempe, il vaut le coup d'être lu.
Si, dans son prochain roman, l'auteur pouvait perdre cet énervant côté macho et donner une place un légèrement plus glorieuse à ses personnages féminins, je pense qu'il arriverait à convaincre un public un peu plus large.
Profile Image for Nicolas.
1,396 reviews77 followers
September 19, 2011
Il était épais, ce bouquin !
Il mettait en oeuvre Benvenuto Gesufal, un personnage dont on pourrait dire qu'il était la main gauche de l'illustre Leonide Ducatore, podestat de son état. Autrement dit, l'assassin en chef du doge de la république de Ciudalia, qui s'inspire clairement de la Venise du quattrocento (à peu près, hein).
Cet assassin en chef nous raconte donc dans ce roman les mémoires des moments les plus fameux de sa vie, entre la fin de la guerre contre le chah de Ressine (un pays mauresque, sans aucun doute, amis tout aussi indéfini que notre Ciudala) et la victoire du podestat sur ses nombreux ennemis tant intérieurs qu'extérieurs.
Ce roman est assez contrasté, de mon point de vue, alors sans doute que cet avis vous apparaîtra assez décousu.
Pour commencer, l'auteur utilise donc le personnage bien connu de l'assassin, personnage ignoble s'il en est, au service d'un aristocrate faisant son possible pour apparaître de la plus divine noblesse. Evidement, le contraste entre la saleté visuelle du premier (surtout dans notre cas, puisque le bougre se fait salement amocher dès le début du récit) et la propreté et le maniérisme du second est censé nous apporter un contrepoint propre à nous élever l'âme. Autant le dire tout de suite, le procédé ne marche que moyennement : on comprend en effet très rapidement que l'honorable podestat ne vaut pas vraiment mieux que son assassin. Et du coup, on se retrouve plongé dans des intrigues qui ont tout de celles qu'on résoud le couteau à la main, en éventrant quasiment le premier venu, ce qu'évidement notre héros fait avec pas mal de talent. Ca n'est pas vraiment désagréaable, mais hélas, ça ne suffit pas forcément à remplir presque mille pages.
Et pourtant, l'auteur s'y essaye grâce à deux procédés particulièrement connus.
D'abord, le récit nous est raconté à la première personne par ce soudard, qui ne se prive pas de nous donner tous ses états d'âme, voire même parfois de nous lancer sur quelques fausses pistes (c'est pas forcément crédible, mais ça occupe le terrain).
Et puis bien sûr, l'auteur occupe le terrain avec des descriptions fort détaillées de l'ensemble des éléments du récit : de Ciudalia dont on comprend rapidement la géographie à Bourg-Preux - petite bourgade perdue dans les montagnes et dont le principal intérêt est d'être sur une faille magique - chaque lieu nous est détaillée avec un niveau de détail impressionant, qui (comme un auteur du XIXème siècle) remplit bien des pages, mais sans forcément donner plus d'âme au récit. En fait, pour le dire franchement, ça fait pavé.
Ca fait pavé au début, quand le héros visite les geôles.
Ca fait pavé au milieu, quand il revient de sa prison et occupe une place de plus en plus grande dans l'entourage du podestat.
Ca fait pavé même ensuite.
Pour être tout à fait honnête, je pense que l'auteur aurait pu faire un récit haletant d'à peine 400 pages en enlevant tout le fatras de décoration baroque qu'il a ajouté dans son bouquin. En l'état, hélas, c'est indigeste (de mon point de vue).
Profile Image for Karine Mon coin lecture.
1,719 reviews295 followers
July 31, 2020
J'ai adoré ce truc. Le personnage est détestable, mysogyne (etc. etc.) c'est sombre, très sombre, à la croisée de nombreux sous-genre de la fantasy. C'est bourré de descriptions, de jeu de langage, le style est hyper soutenu. Mais j'ai adoré. Trop lent pour certains, certes, mais pour moi, c'est épique.

Billet complet sur le blogue: http://moncoinlecture.com/gagner-la-g...
Profile Image for Mina.
1,138 reviews125 followers
February 22, 2016
Everything has a cost. No, really

The plot
This is not a novel, but two. The first 40-45% is intrigue, it's manipulation, murders and elegant domino falls. Machiavelli's Prince should be reread after this (teacheables are hard to assimilate without a lot of good examples) It's ruthless, elegantly amoral, but fairly clean. If Ducatore does anything, he attempts to avoid messiness.

Then, for a reason that seems retrospectively simplistic, this turns into Benvenuto jumping from a window at "maybe-maybe" height followed by a Bond-style chase through Ciudalia and from there on it's sword and sourcery. The thing is, we've been living in a decade of fantasy where, glaring exception asside, no important character who dies stays dead, magic is jolly intrinsic and time mends all wounds. The second half could have been a stereotype adventure tale until we found a reason to return to Ciudalia, but instead we're treated to Sassanos, or "what happens when you feel like taking the shortcut" which is hardly vanilla-acceptable, but then come the little revelations about how magic can be used against you. It was so beautifully draconically jarring. This is one of my first fantasy where there is an acceptable system of checks-and-balances on magic, where being a vampire, werewolf, wizard, etc. is not automatically the best choice.

The book is also beautifully intransigent in exchanges: there are no close escapes, there are no nigh-impossible successes; when Benvenuto tries to jostle a guy with a knife at his throat, he kills his enemies and finds his artery's been nicked. Moreover, when you try to kill someone, and then you travel together, eat together, face dangers together, he'll still make fun of you as you're about to be killed and you're missing half your teeth and literally give you horrible nightmares. There's no buddy-buddy on the road. He'll take it out of your skin for a week and after you do him a favour he might stop with the nightmares. Maybe

Let's just leave it here for now.

The characters
While the author has been acclaimed and... less acclaimed... for his extensive descriptive passages, that is only the more obvious proof of the amount of care put in the writing of this book. Consider the names, for a second. Benvenuto Gesufal, Leonide Ducatore, Clarissima, Sassanos the Sappientissime

But let's look at the leader of the family for a second: Leonide Ducatore is not merely "machiavellian" (marketing took over the word, folks), but he actually bears strong resemblances to both The Godfather and Tywin Lannister. On one hand, he is meticulous, charming and dedicated to obtaining power for his family and people. Among other similarities, his children Mucio, Cesarino (heir, technicality), Clara and Belisario bear a strong resemblance to Sonny, Freddie, Connie and Michael, respectively, . Hagen can alse be compared to Benvenuto to a certain degree.

Here the other comparison takes over. Leonide also took over his family from his feeble-minded father and feels horror at the thought of his family's future mediocrity. Unlike Corleone, he has few, if any, moral concerns. The poignant aspect of his rhetoric is that he doesn't use tactical advantage to justify his choices, he just makes them with the coldness of a chess player and takes pleasure in their efficiency. Leonide then surpasses both Corleone and Lannister with a calm, albeit sardonic, conviction that allows him to play a wide range of parts, depending on his objective, an interior strength that is perfectly controlled, indomitable, imminent.

It is this strength that makes the book, but most poignant of all, rather than the pleas of family, honor, redeptiom, it is this drive of Ducatore's that finally reveals Benvenuto's humanity in glaring contrast.
Profile Image for Robin.
620 reviews30 followers
March 6, 2024
Je pense que c'est un des 5 meilleurs livres que j'ai pu lire. C'est assez ironique parceque la littérature française qui méprise l'imaginaire a, ici, droit à l'un de ses chef d'oeuvre moderne et j'imagine sans peine tous ceux qui passeront à côté par mépris.
Profile Image for Babeth.
636 reviews6 followers
November 29, 2020
Gagner La Guerre est un livre flamboyant : Tout est réussi dans cette œuvre.

Son personnage principal, Don Benvenuto est une ordure, même pas un anti-héro non : Un personnage totalement amoral qui ne recule devant absolument RIEN pour sa survie et/ou sa satisfaction personnelle. Je le hais de toutes mes forces mais en refermant ce livre, je savais déjà qu'il allait me manquer: D'abord parce que ce livre est écrit à la première personne, raconté par Benvenuto, donc très inclusif et cela créé une certaine complicité, parfois malsaine mais contre laquelle il est difficile de se défendre. Ensuite parce que cette façon de s'accrocher à sa survie, à babines retroussés et à crocs soudés aux murs et avec une nonchalance grave, force l'admiration à défaut du respect...

L'histoire est captivante, pleines de rebonds, de circonvolutions, que le lecteur suit avec jubilation... Et avec une sorte de stupeur atterrée parfois, devant la perfidie de certains personnages: Il n'y a pas de place pour les naïfs à Ciudalia. Ciudalia, qui est un autre atout du récit, tant cette ville qui est au cœur de l'intrigue nous devient familière; Non seulement géographiquement mais aussi culturellement et sociologiquement.

Enfin tout ceci nous est livré par un auteur au style magnifique, fluide. Avec un vocabulaire riche qui s'adapte à la perfection à l'époque (proche de notre renaissance italienne) qui nous est conté. Les dialogues sont criant d'authenticité et souvent très drôles. Les combats sont relevés et toujours compréhensibles pour le lecteur, tout comme l'action globalement: Le film se déroule devant soi avec tant de clarté! Jaworski fait de la magie avec les mots! Ajoutez à cela que les informations sont transmises avec une foule de connaissances aussi intéressantes et hétéroclites qu'instructives...

Bref, quand vous réunissez tout ceci dans un seul roman, inévitablement, vous obtenez un chef-d’œuvre.
Profile Image for Martin Mercure.
Author 4 books8 followers
December 4, 2013
GÉ-NI-AL !!!
Absolument génial!
Ça, c'est mon genre de fantasy. De la fantasy «réaliste», sombre et violente, mais intelligente aussi. Pas de la fantasy pour enfant, loin de là. Le monde est cruel et méchant. Il faut survivre et tous les coups sont permis. Les coeurs purs et les nobles sont rares, ils meurent ou changent.
Ne vous laissez pas rebuter par la grosseur du roman (près de 1000 pages) et les petites écritures. Il est délicieux et se dévore tout seul.
Je n'avais rien lu d'aussi bon depuis... Depuis Janua Vera du même auteur!
Profile Image for Z3d.
32 reviews4 followers
September 28, 2017
Suis-je définitivement perdu pour la littérature française ? A force de ne lire que des auteurs anglosaxons, aurais-je perdu le plaisir d'une écriture Proustienne où les mots et les phrases s'étirent à perte de vue ?
Il y a peut-être un peu de cela mais je ne pense pas que ce soit la seule et unique raison. J'avais confiance en ce livre, j'espérais retrouver le frisson de la Horde du contrevent à travers un autre auteur de fantasy française. Toutes les critiques dithyrambiques n'avaient fait que m'encourager dans ce rêve. Hélas, les rêves ne sont pas fait pour durer. Le réveil est toujours très difficile lorsque la réalité s'en éloigne trop.

Autant crever l’abcès tout de suite, je n'ai pas aimé ce livre, j'ai même abandonné ce livre. Au tiers du livre, je savais que je ne l'aimerais pas, j'ai même hésité à l'arrêter à ce stade là. J'ai poussé jusqu'à la moitié, en me disant que je devais le finir. Je voulais être légitime dans mon avis face aux nombreuses critiques qui l'encensent. Et puis patatraque, ma motivation s'est envolée au détours d'un toit, au détours d'une énième description, au détours d'un début de rythme que l'auteur adore plomber de ses mots.
Que faire d'autre qu'abandonner quand l'histoire, les personnages, l'atmosphère et le style narratif ne nous conviennent pas ?

Parlons-en du style narratif tant loué par la critique. Je suis d'accord pour qu'un livre se démarque par son vocabulaire, son style grammatical pour essayer de donner un genre à un personnage ou une ambiance mais lorsque c'est trop, nous atteignons ce que j'appelle de la masturbation littéraire. Je ne pense pas avoir un mauvais niveau de vocabulaire, j'ai lu beaucoup de livre de différents styles, mais franchement, j'avais des fois l'impression que l'auteur utilisait un dictionnaire des synonymes désuets et prenait le 10eme mots pour être sûr que personne ne le connaisse. Lorsque, sur une page, tu as 3 mots inconnus dans ta propre langue, cela fait beaucoup, je trouve. Ça tourne un peu à la démonstration de l'auteur qui pour moi s'écoute écrire ! Si au moins ce style collait au personnage principal mais ce n'est pas le cas. L'histoire est écrit comme les mémoires de Benvenuto, tueur de sa majesté. Ce type est un tueur, pas un agrégée de lettres !
J'ai parlé du rythme de lecture gâché par tout un tas de vocabulaires et de tournures alambiquées mais j'ai oublié de mentionner les sempiternelles suites de noms de personnes et de lieux qui alourdissent les descriptions de détails que personne ne peut retenir. Si encore, il y avait une carte (pas en version de poche) de la ville pour pouvoir se repérer, cela pourrait aider un peu.

Parmi tous ces descriptions et ces noms, difficile de mettre une histoire et un rythme. Pire lorsqu'il y a un peu d'action, notamment lors de la course poursuite de Benvenuto sur les toit de Ciudalia, celui-ci pourchasser par une horde de tueurs reste percher à décrire les maisons et les toits de la ville pendant une page. A quoi sert cette description ici hormis à tuer l'action et à rappeler aux lecteurs que l'écrivain sait faire de jolies phrase…

Pour finir j'aborderais les personnages tous aussi pourris les uns que les autres. Je ne parle pas de leur caractérisation, les personnages sont bien dépeints mais j'ai beaucoup de mal avec les histoires où il n'y a aucun vrai gentil. Ils sont tous tordus, vicieux, manipulateurs et calculateurs ce qui entraînent une atmosphère délétère que je ne goûte pas vraiment. Je ne souhaite pas lire que les livres des bisounours mais un peu de répit dans un roman n'est pas inutile, un peu de sentiments bordel de m… !

Je conclurais par une absence de rôle féminin digne d'intérêt. Pire les seules femmes présentent sont soient idiotes, soient des putes, soient des grosses vaches ! Cette absence de touche féminine participe à cette atmosphère viciées dont je parlais.
Donc non, définitivement, ce livre n'était pas bon pour moi mais à l'instar d'un Game of Throne qui cartonne (et que je n'ai pas aimé non plus), la violence verbale, physique et sexuelle ont leur public et ce livre l'a aussi.
Profile Image for L'ours inculte.
465 reviews8 followers
January 30, 2015
Moi quand je lis l’histoire d’un assassin à capuche dans un environnement typé « renaissance italienne », évidemment mon petit cerveau va faire le rapprochement avec Ezzio d’Assassin’s creed… Mais comme mon titre le fait si subtilement remarquer, Gagner la guerre ne raconte pas l’histoire d’un jeune gentilhomme au grand cœur, non… Benvenuto Gesufal est une racaille, un produit des bas-quartiers de Ciudalia, un tueur pur jus sans trop de morale.

Nous faisons la connaissance de ce doux énergumène sur un navire, Ciudalia vient d’écraser la flotte de Ressine et les dernières escarmouches navales mettent un point final à cette guerre. Mais Benvenuto n’est pas là pour taper du vaincu, son patron est un des hommes politiques influents de Ciudalia et considère que la victoire serait plus profitable avec moins de confrères politiciens, donc notre homme va sortir ses balais aiguisés pour faire du ménage et négocier quelques avantages avec l’ennemi, ni vu ni connu. Bon, tout ne se passe pas exactement comme prévu et notre ami y perd quelques plumes, et le voilà trimballé de tous les côtés de l’échiquier politique, atout maître ou fusible encombrant, il va devoir la jouer fine pour se sortir de ce merdier.

Gagner la guerre parle beaucoup de politique, une politique bien manipulatrice et perverse. Le livre et d’une efficacité redoutable de ce côté-là, la partition est précise et surprend le lecteur, les personnages trahissent, tuent, et le plateau de jeu change sans cesse. Mais cette histoire nous est racontée du point de vue de Benvenuto, à la première personne, le ton du récit est vraiment agréable grâce à ça, l’homme a un langage fleuri absolument délicieux et un humour noir très appréciable. Le ton du livre est une autre de ses grandes qualités et on a vraiment l’impression de papoter avec un tueur froid, calculateur, mais plein d’esprit et d’humour tranchant.

La contre-partie qui m’a quelque peu fait sortir du récit, c’est qu’il provoque rarement une vraie empathie avec le lecteur car c’est effectivement un beau salaud. Alors oui, c’est du coup très réaliste et cohérent avec le personnage mais je me suis moins impliqué dans son aventure, je suis resté un peu en retrait niveau immersion, notamment après une certaine scène un peu borderline niveau moral avec une certaine demoiselle (tous ceux qui ont lu le livre sauront de laquelle je parle).

Mais malgré quelques longueurs, l’intrigue est très bien ficelée et rythmée par des scènes d’action vraiment pêchues. Certaines de ces scènes m’ont effectivement rappelé des passages types d’Assassin’s Creed car tel Ezzio, notre tueur fuit par les toits en jouant les yamakazis, profite d’une bataille rangée pour poignarder sa cible, s’attaque seul à une maison sur-protégée, se faufile dans des bâtiments en glissant parmi les ombres… On a à peu près tous les moments-clés typiques des tueurs à capuche qu’on connait bien, mais fort heureusement c’est ici très bien exécuté.

Gagner la guerre est un bonne histoire d’aventure, de complots et d’action, à la construction remarquable et au ton délicieusement cynique mais qui pour moi loupe l’excellence à cause de la froideur générale que j’ai ressenti à sa lecture, sans doute à cause de ce héros détestable mais Jean-Philippe Jaworski l’a écrit spécifiquement comme ça, je vais pas le lui reprocher, c’est juste que j’accroche moins à ce genre de héros personnellement.

Lire la critique sur mon site
Profile Image for Trouillet.
27 reviews8 followers
October 26, 2024
L’assassin royal si l’assassin était un assassin et qu’il était royal
Profile Image for La licorne bibliophile.
604 reviews19 followers
May 19, 2023
Après une victoire maritime éclatante de la République de Ciudalia contre le royaume de Ressine, l'heure est désormais aux négociations. Qui profitera le plus de cette victoire ? Leonide Ducatore compte bien être celui-ci et dispose à cette fin d'un atout : Benvenuto Gesufal, son maître-assassin.

Il est de ces livres qui, pour une raison ou une autre, vous marquent lors de leur lecture : ce fut le cas me concernant pour Gagner la guerre, à tel point que ce dernier a réussi à me provoquer une panne de lecture la semaine ayant suivi sa conclusion et qu'il m'est difficile de rédiger cette review, ne sachant comment l'ordonner.

Nous y retrouvons l'assassin Benvenuto Gesufal, déjà aperçu dans Mauvaise donne, assassin au service de la maison Ducatore, famille influente de la République de Ciudalia. Commençons par cette dernière : Ciudalia est un habile mélange de Florence et de Venise durant la Renaissance, à la fois dans son système politique très florentin avec une référence plus qu'évidente à la Salle des Cinq-Cents du Palazzio Vecchio et avec ses Podestats, mais également par son statut de République maritime comme le fut Venise. Cela nous donne un aspect historique très agréable si comme moi vous êtes particulièrement passionné par cette période. Tout y est crédible, la magie restant peu présente à Ciudalia, et c'est un véritable régal de s'imaginer l'architecture ciudalienne et de suivre les intrigues politiques qui s'y nouent. Je suis tout simplement tombé sous le charme de cet univers dès que notre narrateur est rentré à Ciudalia après les quelques chapitres d'introduction.

Notre narrateur, justement, parlons-en. Benvenuto Gesufal est un salaud. Jaworski ne nous vend pas le poncif de l'assassin propre sur lui avec des cas de conscience qui plait généralement au lecteur, permettant d'occulter que le héros auquel s'attache le lecteur retire des vies. Nous avons ici un assassin dans la forme la plus simple de sa fonction. Benvenuto tue car il est payé pour cela, et à aucun moment sa conscience ne vient le travailler, excepté si cela met sa vie en jeu. Il n'est d'ailleurs pas infaillible, et prendra sa part de souffrance tout au long de l'intrigue. De ce fait, attendez-vous à voir notre narrateur commettre des actes particulièrement condamnables, pas seulement des assassinats, tout au long de son périple et à vous les raconter sans gêne aucune. Je sais que cet aspect, suivre une ordure, a pu poser problème à certains lecteurs. Je ne peux pour ma part que vous encourager à poursuivre votre lecture malgré tout. Il est d'ailleurs intéressant de noter que beaucoup de détracteurs de Benvenuto Gesufal semblent oublier que notre narrateur n'est qu'un homme de main, et que sous des dehors plus respectables en apparence, son employeur est probablement encore plus un salaud que lui. Notez que les hommes vertueux ne sont effectivement guère nombreux dans Gagner la guerre : nous sommes dans un conflit politique, et en politique, tous les coups sont permis...

Réduire Benvenuto Gesufal à son rôle d'homme de main immoral serait cependant occulter un des aspects qui m'a le plus séduit dans ce roman : le style de Jean-Philippe Jaworski. Benvenuto Gesufal, c'est également une gouaille incomparable dans ses saillies, ce qui le rendra toujours plus cynique à chacune de ses remarques. Là réside selon moi toute la force de Jaworski : je sais que je suis en train de suivre la pire des ordures et cependant, je ne peux m'empêcher de m'attacher à ce dernier grâce au style employé ! Je n'insisterai jamais assez là-dessus mais Jean-Philippe Jaworski est une plume exceptionnelle pour qui aime les romans d'inspiration médiévale. L'ayant découvert avec appréhension, suite à la réputation d'auteur "difficile" que l'on m'en avait fait, lors de la lecture de son Janua Vera, j'étais déjà alors tombé amoureux du style de l'auteur. Gagner la guerre a transcendé cette expérience grâce au tempérament de son narrateur. Certains pourront vous dire qu'ils trouvent Jaworski précieux, utilisant des mots surannés pour le plaisir. Je vous répondrais simplement qu'il utilise des mots justes, en adéquation avec l'époque qu'il dépeint dans son roman et que c'est cette justesse de ton qui lui donne toute son authenticité. Il ne vous facilitera donc certes pas la tâche en vous parlant de "cartes" pour la navigation mais tout simplement car le réalisme de l'Italie de la Renaissance pousse plutôt à parler de "portulans" qui sont les cartes typique de cette période. Oh bien sûr, j'entends déjà les détracteurs rappeler que "oui mais c'est un univers fictif et on y trouve même des elfes donc on peut très bien imaginer un vocabulaire contemporain". Certes. Mais le propre du roman de Fantasy historique est tout de même avant tout de s'ancrer dans une époque et de la rendre la plus crédible possible. C'est selon moi toute cette exigence qui rend le style de Jaworski si excellent à lire. J'évoquais d'ailleurs une panne de lecture provoquée par ce roman : ne pensez pas que le livre suivant était mauvais, son style était tout simplement...trop basique, paraissant de ce fait trop fade pour pouvoir me plonger dedans avec délice après les attentes provoquée par la lecture de Gagner la guerre. Je terminerai par souligner un point : Jean-Philippe Jaworski est français et il me semble important de souligner à quel point c'est une chance de profiter d'une telle œuvre en langue originale, sans les infidélités et concessions inhérentes à la traduction.

Nous avons évoqué l'univers, le style, les personnages... mais qu'en est-il de l'intrigue ? Je l'ai trouvée particulièrement sympathique à suivre, avec plusieurs moments intéressants, tels que le premier chapitre dont je n'avais pas du tout anticipé la fin ou bien un quiproquo des plus savoureux lors d'une discussion entre Benvenuto et Leonide, chacun pensant parler d'autre chose, des combats d'escrime... Nous y suivons concrètement la fin de la guerre entre Ciudalia et Ressine mais surtout l'après-guerre, qui est en elle-même une guerre : celle pour se disputer le pouvoir après la victoire entre les différentes familles influentes. C'est donc par le prisme de la famille Ducatore que nous saisissons les différentes intrigues nouées, Leonide Ducatore, tel un parrain de la mafia, échafaudant ses plans pour prendre le pouvoir. Le livre est globalement découpé en quatre parties non-officielles pour ce qui concerne l'intrigue. Si j'ai personnellement adoré l'ensemble de l'intrigue, il convient de noter une rupture assez nette en terme d'ambiance et d'univers à la moitié du roman (ce que j'appelle la troisième partie) permettant de découvrir un peu plus le Vieux Royaume inventé par Jaworski mais qui semble avoir été un creux pour pas mal de lecteurs ; une partie qui parlera beaucoup plus aux lecteurs de Janua Vera. Si la lecture préalable de ce recueil de nouvelles n'est à ce propos pas indispensable, je la recommande tout de même afin de saisir les très nombreuses références présentes envers ce dernier.

J'espère vous avoir convaincu à travers cette review assez brouillonne de vous lancer dans Gagner la guerre et de tester le style de Jean-Philippe Jaworski. Probablement une de mes meilleures découvertes de 2023 !
Profile Image for Cécile.
236 reviews37 followers
December 11, 2018
On ne peut pas enlever à Jaworski qu'il écrit très bien, un style très travaillé du littéraire à l'argot. L'intrigue rocambolesque est prenante, le monde foisonnant, le personnage principal parfaitement détestable mais néanmoins charismatique. C'est un livre qui peut se dévorer de la première à la dernière page, un univers (inspiré de l'Italie du XVème siècle) dans lequel on a envie de s'immerger. Cela pourrait être un grand roman de fantasy.

Le problème est l'arrière-goût qu'il laisse, au début discret, puis de plus en plus agaçant au fur et à mesure de la lecture, jusqu'à devenir franchement pénible à la fin. Le héros, donc, est un personnage détestable, mesquin, psychopathe, et bien sûr, raciste et sexiste à souhait, cela va avec. Jusqu'ici tout va bien (à la limite, un livre qui associe "raciste/sexiste" et "détestable," ça reste bon signe). Le problème est que cette vision du monde du héros en vient à déteindre sur l'univers entier. Il méprise les Orientaux (à défaut de trouver un meilleur terme... disons, les habitants d'un empire fortement inspiré de la perse ou de l'empire Ottoman) ? Il se trouve que ceux-ci apparaissent justement, aux yeux du lecteur, comme veules, décadents, incapables de pensée individuelle. Il méprise les femmes ? Justement, celles-ci ne jouent aucun rôle dans le livre, à part prostituées et autres victimes de viol. Bref, le mauvais goût, qui est censé au départ n'être que celui du personnage, finit par gagner la perception du lecteur à chaque page. Et on finit par se demander pourquoi... Pour choquer, dans l'esprit réalisme sombre ? Pour jouer des clichés ? Dans les deux cas, cela paraît franchement trop facile. Dommage qu'un manifestement bon écrivain ne prenne pas le temps de distancier un peu plus son personnage de l'univers qu'il habite. Le parfum de complaisance finit par prendre aux narines.
Profile Image for Math le maudit.
1,376 reviews45 followers
July 23, 2019
Alors là, chapeau bas !

Quelle plume, et quel roman ! Je ne sais même pas par quoi commencer. Ce livre, c'est l'histoire de Benvenuto Gesufal, maître espion du podestat de la République de Ciudalia, sise dans le Vieux Royaume.

Une histoire contée par le sieur Benvenuto, un type louche, un assassin, un soudard, un cynique sans cœur (pléonasme ?), bref, une ordure, mais qui fait preuve d'une certaine verve et qui, malgré ces travers, est attachant.

Jean-Philippe Jaworski arrive à donner vie à ce monde, à cette cité (qui rappelle Venise), ces personnages et leur donne une consistance étonnante.

On retrouve, au fil des pages, de nombreux personnages du Vieux Royaume que l'on avait déjà pu croiser dans l'excellent recueil de nouvelles : Janua Vera (du même Jaworski). Tout cela conforte l'impression de familiarité qui m'a prise à la lecture de ce pavé très digeste.

Un sans faute littéraire. Pas de longueurs, un vocabulaire pointu sans être pédant, des personnages justes, des situations trépidantes, juste ce qu'il faut de scènes méditatives et posées... rien à jeter !

Sans aucun doute le livre de Fantasy français le plus abouti que j'ai pu lire à ce jour.
Profile Image for Pierre-emmanuel.
318 reviews12 followers
June 12, 2012
J'aurai aimé mettre une meilleure évaluation car j'ai dévoré ce gros pavé. C'est prenant avec un marque originale et bien identifiable, marchant dans les pas de Janua Vera, mais il y a trois gros points qui me bloquent :
- c'est bavard à n'en plus finir, je ne compte pas le nombre de passages sautés pour éviter les accumulations intempestives. On pourrait le justifier par le thème et l'ambiance, mais en tant que lecteur on se lasse...
- les éléments de fantasy —à part la magie— sont plutôt inutiles, elfes et nains étaient les bienvenus dans Janua Vera pour ajouter une touche de conte, mais jurent pas mal avec l'ambiance de Gagner la guerre, encore des passages qui ne changeraient pas grands chose s'ils disparaissaient.
- il y a un certain épuisement à avoir un personnage méchant qui s'en prend toujours plein la gueule avec son patron vraiment très très rusé. Finalement entre le début et la fin du livre, rien ne change dans la situation ou pour les personnages importants. Et suivre les saloperies d'un type violent et sans scrupule, c'est pas toujours passionnant...
Profile Image for PoisonFanny.
122 reviews15 followers
December 25, 2020
J'ai détesté lire le point de vue d'un pur connard. La vie est trop courte pour se taper des livres qui ne nous plaisent pas !
Profile Image for Fei.
542 reviews60 followers
November 18, 2018
J'ai presque autant détesté le personnage principal que j'ai adoré la plume de l'auteur. Cela reste un excellent bouquin qui ne laissera pas indifférent. Je n'arrive juste pas encore a décider si le malaise que ma apporté cette lecture était justifié ou non.
Profile Image for Delph.
84 reviews
November 24, 2025
En soi magnifiquement écrit, dense, stratégique..
j’aurais aimé aimer
Mais : pas le type de fantasy que j’aime, on a pas du tout le côté « roman initiatique », ici c’est plutôt un personnage dans toute sa complexité qui nous permet de saisir les intrigues d’un royaume
Et 0 pointé pour les personnages féminins (et la scène de viol sur mineure, est ce nécessaire ?)
Profile Image for Charlotte.
61 reviews
December 3, 2023
DNF

J'ai quand même tenu 340 pages avant d'abandonner ce torchon (je l'aurais abandonné dès le premier chapitre si je n'avais pas été dans un train, avec 6h de route et aucune autre option de lecture sous la main).

Une expérience de lecture parmi les plus malaisantes de ma vie. Je ne sais pas si c'était l'intention de l'auteur (mon petit doigt me dit que non) mais je n'ai pas l'intention de me farcir encore 500 pages rances pour en avoir le cœur net, je ne suis pas venue ici pour souffrir, merci.

Quand on écrit un roman à la première personne, on est censé épouser le point de vue du personnage, ce qui suppose un minimum d'empathie (même si le personnage en question est peu recommandable). Ici, c'est tout bonnement impossible : entre les remarques sexistes, racistes, grossophobes et homophobes, on a l'impression de manger du vomi tout le long de la lecture.

Je suppose que l'intention de base était de faire un personnage "edgy", mais c'est insupportable à lire. Pour un livre écrit en 2009, il n'y a aucune excuse. On a l'impression de suivre un rêve mouillé d'Eric Zemmour : une nation qui repousse les "métèques" et autres vilains étrangers à "face de singe" (oui, ces termes sont utilisés tels quels dans le livre - écrit en DEUX MILLE NEUF - si ça vous choque, vous n'êtes pas au bout de vos peines), et où le héros est un anticonformiste qui méprise la noblesse et ses flagorneries, mais est tout de même bien content de profiter de leur argent et de violer leurs enfants (ah oui, le personnage point de vue viole une enfant de 15 ans, mais faut le comprendre, "la garce était aguichante") (laissez-moi vomir dans ma bouche) (ou plutôt, laissez-moi trouver l'auteur et vomir dans SA bouche).

La puanteur des propos tenus mis à part, il n'y a malheureusement rien d'autre à sauver dans ce pavé de purin (et pourtant, j'ai cherché !). Une intrigue lourdingue, des personnages unidimensionnels, un style qui se veut recherché (et est clairement le fruit de quelqu'un qui bande au son de sa propre voix) et la tenace impression que personne n'est passé derrière l'auteur pour éditer ce manuscrit qui s'étale en mille détails sans queue ni tête.

Une purge insauvable. Fuyez.
Profile Image for Clara Giroux.
40 reviews
August 29, 2024
C'était interminable, avec une ambiance vraiment désagréable. On ne s'attache à aucun personnage parce qu'ils sont tous fondamentalement méchants. Les rares personnages féminins sont écrits de façon macho et c'était frustrant à lire.
Profile Image for K.
47 reviews2 followers
May 27, 2022
Quelle fin …
Je veux la suite !
Profile Image for Manylecookie.
34 reviews
June 7, 2023
Un classique du genre pour de la fantasy politique de haut vol ! Notre narrateur Benvenuto Gesufal, assassin et espion de son état nous raconte ses déboires. Pas facile de servir un patron ambitieux tout en sauvant sa carcasse au milieu d'une guerre.
Porté par la gouaille toute ironique de notre serviteur, on finit par s'attacher à ce "charmant" personnage.
Profile Image for LaTeigne Du Cosmos.
120 reviews10 followers
January 24, 2025
Attention avis subjectif :) ! Bon... c'est un échec pour moi, je n'ai pas réussi à intégrer l'histoire. Je ne veux pas me faire d'ennemi car TOUT LE MONDE A ADORE LE BOUQUIN mais c'est ainsi, j'ai détesté le personnage principal, et pas mieux apprécié les autres !
Un héro - beaucoup, mais vraiment - trop gouailleur à mon goût, s'adresse à toi, lecteur, directement, et te prend à témoin. Il survit à tout, il n'a aucune morale, il est méchant, il est vicieux, il est violent (c'est son métier), il est raciste, il est homophobe, bref ...
La présence et rôles des femmes, on en parle ? C'est la peste, la grosse (et il insiste), et j'en passe. ça m'a refroidie, j'avoue. Oui, je sais, c'est pour rigoler, faut prendre de la distance, c'est de la dark fantasy, bla bla bla... Dark Fantasy, dans ce cas, lire Servir Froid, de Joe Abercrombie. Ils sont méchants, tordus, violents, mais j'ai préféré.
12 reviews
November 7, 2025
Une première partie qui donne immédiatement envie d en savoir plus, le rythme est là et le langage souvent fleuri est inimitable ! Ce livre nous emmène dans une aventure pleine de rebondissements, malgré une petite lenteur à mi-chemin. Très belle découverte de cet auteur !
153 reviews
August 13, 2021
Abandon à 340 pages ou 35%.

J'avais eu l'occasion de lire le recueil de nouvelles Janua Vera il y a quelques années et j'étais à l'époque tombée amoureuse de l'écriture de Jaworsky. Néanmoins, la nouvelle "Nouvelle Donne" préquelle à "Gagner la guerre" avait été de loin celle que j'avais le moins aimé. Tout simplement parce que je la trouvais la moins originale : la figure du tueur à gage/ la crapule cynique sans scrupules qui est devenue un énorme cliché de la fantasy de ces dernières années, et cela couplé à une bonne dose de misogynie.

C'est certainement pour cela que j'ai mis quelques années à attaquer le pavé de Jaworsky : Gagner la guerre. Grosso modo l'intrigue est un complot politique entre des hommes de pouvoir suivant à la lettre les principes de Machiavel et dont le personnage principal, Benvenuto, tueur à gage, est l'outil. Alors bien-sûr l'intrigue est très bien ficelée et la prose de Jaworsky est excellente mais en dehors de ça, il y a deux gros défauts :

- le premier, et le plus mineur, est que le livre est loooooong, c'est un pavé avec énormément de passages tout à fait superflus que ce soit au niveau des descriptions surabondantes du décor qu'aux états d'âmes bien trop détaillés du personnage principal. Néanmoins cela aurait pu être digeste si on en arrivait pas au deuxième point.

- le personnage de Benvenuto est probablement le personnage le plus rebutant qui m'ait été donné de lire. Comme je l'ai dit des antihéros sans foi ni loi, j'en ai lu en fantasy, mais Benvenuto ne peut provoquer que le dégout. Il n'a aucune qualité qui peut le rendre plus sympathique auprès du lecteur, au contraire. Il collectionne tout : misogyne, raciste, grossophobe, anti-eunuque aussi ? (j'ai le souvenir d'une scène très vivace au début du livre où il refuse d'être touché par "une moitié d'homme") enfin bref le cocktail parfait. Il y a pas mal de cynisme et d'humour noir que d'habitude j'apprécie mais venant d'un tel personnage, impossible d'être autre chose qu’écœurée. Bien sûr, le récit étant à la première personne, la vision du monde de ce cher Benvenuto colore le livre, et cela devient vite insupportable. Par exemple : description de la ville par une métaphore très douteuse sur la femme.
D'ailleurs, voici l'une des citations qui a été choisi en épigraphe qui annonce tout de suite la couleur : "Il est meilleur d'être impétueux que circonspect, car la fortune est femme, et il est nécessaire, à qui veut la soumettre, de la battre de de la rudoyer. " (Nicolas Machiavel)

Je crois que si ce n'était pas pour la prose de Jaworsky, j'aurais abandonné le livre dès le deuxième chapitre. J'ai cependant tenu jusqu'à une certaine scène concernant une jeune demoiselle (les lecteurs sauront laquelle) qui a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Après tout peut-être que je devrais remercier cette scène, je pense que je me serais forcée à continuer sans cette dernière.

Je suis quand même sympa et note 2/5 pour la qualité de l'intrigue et l'écriture.
Profile Image for GKar.
11 reviews1 follower
September 17, 2015
J'ai découvert Jaworski avec Janua Vera et Gesufal avec la nouvelle Mauvaise donne, que j'ai dévoré pratiquement d'un seul tenant. Je n'avais jamais été autant accro à un bouquin.

Quand j'ai su que l'auteur avait également écrit un pavé mettant en scène ce tueur professionnel, je me suis empressé d'acheter Gagner la guerre.

Maintenant que je l'ai lu, je dois avouer que c'est l'une des pires déceptions de ma vie de lecteur. Peut être en attendais je trop après avoir lu des avis ici ou là mais je dois avouer que la sauce n'a jamais pris avec moi.

Certes, je suis allé au bout des quelques 980 pages mais c'était dans le secret espoir d'être happé par le récit au fil des paragraphes. Il n'en est rien :

- le style narratif est lent. Les descriptions sont trop nombreuses et trop longues. On se noie dans des détails qui n'apportent rien à l'histoire : c'est bien simple, j'ai eu l'impression de relire Salammbo !

- les références à la fantasy (sorciers, elfes etc...) sont en complet déphasage avec le background de l'histoire (Ciudalia fait plutôt penser à la Venise des doges).

- on est noyé dans des intrigues politiques à n'en plus finir.

Finalement, seul le premier paragraphe vaut le coup d'être lu.
2 reviews
October 23, 2024
Ce livre était le dernier clou dans le cercueil de mon exploration du genre qu’on appelle en anglais « grimdark ». Voilà. J’aime pas le grimdark, le grimdark me pompe, le grimdark me gâche ce qui pourrait par ailleurs être une excellente prose en français et une très bonne histoire politique.

Le principal point positif de « Gagner la guerre », c’est la façon dont il est écrit. On pourrait le trouver verbeux mais ce n’est pas mon cas : je trouve que malgré l’avalanche de mots rares et spécialisés; l’abus de ponctuation à base de points et de virgules; et le langage en général fleuri, on a un texte précis et évocateur, où chaque mot est utilisé à bon escient et à la bonne place.
En plus du verbe, j’ai aussi beaucoup aimé le premier tiers du livre, son exploration des tenants et aboutissants de la politique ciudalienne et des tractations qui maintiennent la cité plus ou moins à flots.

Le principal point négatif de « Gagner la guerre », c’est son appartenance au genre grimdark, un genre qui se réclame du réalisme alors qu’il est d’après moi principalement motivé par le nihilisme, la violence et la dépression chronique.

Je n’ai rien contre un ou des protagonistes à la morale discutable. Mais de deux choses l’une : soit il est possible à sauver, se questionne sur ses agissements, évolue et change après s’être rendu compte de l’impact de ses actes, etc… Soit il est irrécupérable mais les événements qui tournent autour de lui sont fascinants ET il en est partie prenante.

Mais voilà : trois des piliers du grimdark sont les concepts de répétition de l’Histoire, de l’impossibilité d’exercer une influence sur le cours des choses en tant qu’individu et l’inexistence de héros (ou même de gens simplement décents) et de justice. Et c’est ce qui se passe dans « Gagner la guerre », qui tourne autour de Benvenuto Gesufal, homme de main et ordure irrémédiable.

Dans le premier tiers du livre, Benvenuto est un salaud loyal, qui agit mal sur ordre et pèse de manière importante sur les rebondissements de l’histoire. Ce n’est pas un hasard si j’ai beaucoup aimé cette partie. Le problème, c’est qu’à partir d’un certain point, Benvenuto n’est plus seulement un exécutant sans foi ni loi : c’est une merde sans nom qui commet un acte inexcusable sur un coup de sang.

Pourquoi pas. Mais bien entendu, on peut difficilement demander au lecteur de se préoccuper de son sort ensuite. Malheureusement, rien ne vient compenser cette perte d’intérêt. Benvenuto est relégué en marge de la trame principale, se fait balader le long du fil de l’histoire et n’a quasiment plus aucune influence sur celle-ci. Pire, juste après son acte odieux, plusieurs scènes essaient de faire monter le suspense en mettant sa survie dans la balance. En oubliant un instant le manque d’enjeu dû au format du récit en forme de journal/confession : je m’en fous royalement de savoir si Benvenuto va s’en sortir ou pour être plus précis, j’aurais beaucoup aimé qu’il crève la bouche ouverte. On pourrait éventuellement trouver une sorte de plaisir malsain à le voir en baver mais il s’en sort en général plutôt bien, bien mieux en tout cas qu’au début du livre. Finalement, Ciudalia elle-même pourrait être la protagoniste à laquelle on pourrait se raccrocher pour trouver un fil conducteur intéressant au récit. La cité va-t-elle perdurer, qui va en prendre les rênes? Mais non, l’histoire elle-même se désintéresse de la ville pendant une grosse partie du livre et elle finit même par être décrite comme un furoncle pourri, remplie de gens pourris et impossible à sauver.

La dernière ligne droite du livre est typique du genre. Un baroud inutile, où l’on apprend en vrac que les méchants sont encore plus méchants qu’on pensait, que le protagoniste l’a dans l’os, que tout était joué depuis le départ tellement les méchants avaient de carte dans la manche en plus de leur chance insolente, que rien de ce qu’on vient de lire n’a servi à quoi que ce soit puisque qu’on est revenu à la case départ, autant à un niveau général que du point de vue de la non-évolution des personnages.

Cool.

En résumé : texte très agréable à lire, histoire sans intérêt pour moi.

Et pour les gens qui me l'ont conseillé: je vous aime pareil.
18 reviews2 followers
October 26, 2021
Il y aurait tellement à dire sur cette œuvre que je suis obligée de me montrer concise pour que ce post reste lisible. Je vais donc être très brève et énumérer les points forts et les points faibles de ce livre. Juste après je vous livrerai mon opinion générale.

Les points forts :

- Une plume formidable, je suis fan du style de l'auteur, c'est recherché sans être pompeux, le dosage parfait, j'aimerais savoir écrire comme lui.

- L'humour : certains passages m'ont fait sourire et d'autres où j'ai franchement ri.

- Les intrigues politiques, les retournements de situation, bref, la complexité de l'intrigue.

- Le protagoniste. Une ordure qu'on aime détester. L'auteur a su brosser un portrait de monstre tout en finesse et on arriverait presque à s'attacher à lui si on oublie un instant que c'est une pourriture.

- Les dialogues sont intéressants et apportent vraiment quelque chose.

- L'univers où se déroule l'histoire est bien développé et j'ai adoré.

- Le système de magie est génial.

- Les personnages sont intéressants (coup de cœur pour Sassanos)

- Les scènes d'action à couper le souffle.

Je m'arrête ici mais il y aurait encore beaucoup à dire. Passons aux points faibles.

- Misogyne... Je ne développerai pas plus mais voilà...

- Des longueurs vers le milieu.

- Des explications parfois un peu longuettes sur le contexte ou les intrigues politiques. J'avoue que parfois je lisais en diagonale certains passages.

C'est à peu près tout !

Ce livre à failli être un coup de cœur mais pour les raisons évoquées ci-dessus, je n'ai pas été convaincue complètement mais ça reste une de mes meilleures lectures de l'année ! Je vais bien sûr continuer à lire cet auteur ! ✨
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