Dix-sept ans ont passé depuis la bataille d’Oqananga, où la coalition entre les Elfes et les Hommes a repoussé les Orcs par-delà les frontières. À l’approche des élections, Olangar est une capitale sous tension. Tandis que les trois candidats noircissent les journaux de leurs promesses, les accidents se multiplient sur les chantiers navals et la Confrérie des Nains menace d’engager un mouvement de grève d’une ampleur sans précédent.
Au même moment, Evyna d’Enguerrand débarque en ville pour chercher la vérité sur la mort de son frère, assassiné dans d’étranges circonstances. Pour l’aider, elle fait sortir de prison Torgend Aersellson, un Elfe banni par les siens et vieil ami de son père. Ensemble, ils se lancent dans une enquête acharnée qui les mènera des bas-fonds de la cité aux confins du royaume, là où l'ombre des orcs menace encore.
J'ai attaqué sans grand enthousiasme la lecture de ce roman en deux tomes, sans rien en savoir, et au final, c'est une très bonne surprise.
Nous avons à faire ici à un cas pas si courant dans la fantasy de récit se déroulant, non pas dans un monde médiéval, mais plutôt dans l'équivalent de notre 19ème siècle.
En effet, ici, nous sommes en pleine révolution industrielle : trains à vapeur, armes à poudre à répétition, télégraphe sont à l'ordre du jour. On y trouve cependant également les créatures classiques de la fantasy, Elfes, Nains et Orcs, qui vivent parmi les hommes (pour les Elfes et les Nains), ou aux frontières du royaume (pour les Orcs).
Dans ce contexte, nous allons suivre l'histoire de trois personnages, un elfe, une humaine et un nain, qui vont se lancer, chacun pour des raisons différentes, dans une enquête aux ramifications étendues.
L'ambiance du roman est très plaisante, et surtout très prenante. J'ai beaucoup aimé les dialogues, et le côté très vivant des différentes ambiances rencontrées. Le récit flirte beaucoup avec le milieu de la pègre, les milieux ouvriers et les syndicats nains (assez proches de la pègre), mais aussi avec le western (si, si !), auquel il emprunte plusieurs scènes et ambiances devenues des classiques de ce genre.
Mais l'aspect le plus intéressant du roman de mon point de vue, c'est bien sa composante sociale, avec toute une intrigue centrée sur les chantiers de construction navale et les dures conditions de vie des travailleurs, le tout sur fond de tensions raciales entre travailleurs nains et humains.
Ce premier tome ne manque pas de péripéties et de rebondissements, et un complot semble se dessiner, complot qui trouvera sa résolution dans le deuxième tome. Reste à le lire, donc.
Superbe divertissement que ce double tome de Bans et Barricades ! Le récit nous plonge dans un monde de fantasy qui se distingue par la période choisie, exit le monde médiéval et vive la révolution industrielle dans une sorte de Far west. Le triptyque classique : humains, elfes et nains, sans oublier les orcs, est revisité version lutte des classes avec des nains syndicalistes qui portent le récit. Bref, un récit politique qui assume ses choix et qui est franchement très fun, ne manquant pas d'intrigues, d'enjeux qui font que la lecture passe très vite et qu'on ne s'ennuie pas.
Quand Gimli le nain rencontre Karl Marx et Al Capone, le tout avec un poil de western spaghetti cela donne un livre épique. J'ai bien aimé l'écriture, les descriptions des villes et de ses composantes sociales. L'originalité de cet univers vous l'aurez compris c'est que la fantasy avec ses différentes races se retrouvent dans un monde industriel type 19ème siècle. L'intrigue tourne autour de la lutte des classes entre les différentes races. Ce fut une très bonne surprise car je n'en attendais pas grande chose au départ. Mais la densité du récit, la richesse du monde et l'épaisseur des personnages m'ont séduit.
J’arrive un peu après tout le monde, mais ça faisait un moment que je voulais découvrir l’univers fantasy d’Olangar par Clément Bouhélier. J’ai donc attaqué 2024 avec Bans et barricades que je vais chroniquer comme un seul roman (ce premier tome est divisé en 2 livres), je trouve que c’est pertinent et c’est comme ça que je l’ai lu. Sortez vos cartes de syndicats, ça va négocier dur.
Dix-sept ans après la bataille d’Oqananga où les humains et les elfes ont repoussé les orcs, la cité d’Olangar organise des élections pour choisir le prochain chancelier. Evyna d’Enguerrand débarque en ville, déterminée à découvrir la vérité sur la mort mystérieuse de son frère militaire. Pour l’aider dans sa quête, elle va faire sortir de prison le vieil ami de son père Torgend Aersellson, elfe paria et vétéran, et ensemble il vont secouer les bas-fonds d’Olangar pour découvrir la vérité, en remuant pas mal de caca qu’on voulait pas voir remonter à la surface, surtout en période d’élections.
Olangar a la particularité de transposer un bestiaire de fantasy classique dans un monde industrialisé qui s’inspire du XIXe siècle avec une cité où les grands patrons exploitent de plus en plus les travailleurs obligés de vivre en ville pour avoir du boulot, dans des conditions d’hygiène et de sécurité franchement pas ouf. Il y a un rapport de force constant entre les politiques, les patrons et les travailleurs, et on a la pègre qui fout son nez dans la soupe quand elle peut en tirer quelque-chose. La première chose qui frappe c’est que tout est cohérent et solide dans le roman, on est plongés dans un univers dense mais on comprend directement les enjeux, les bras-de-fer entre la chancellerie et la Confrérie des nains (un syndicat ultra bad-ass !), les jeux d’influence entre les différents candidats aux élections, etc… Et peut-être que si ça percute aussi bien chez nous, c’est que beaucoup de choses résonnent avec l’actualité politique et sociale, et ça fait un peu mal. Mais c’est aussi une preuve du grand talent de l’auteur qui nous plonge dans une trame complexe avec une facilité admirable.
Dans tout ça on va suivre Evyna et Torgend qui enquêtent pour suivre les traces du frère de la jeune femme, comprendre ce qu’il s’est passé sur le Mur qui protège encore les cités humaines des orcs qui se promènent à l’ouest. La progression de leur investigation est naturelle, je n’ai eu aucun souci à suivre la logique de leurs découvertes et le complot qu’ils vont mettre à jour est vraiment bien ficelé. De plus on s’attache beaucoup à eux parce que l’auteur nous fait ressentir leurs motivations et leur état d’esprit avec talent et subtilité, j’ai adoré ce duo. De plus on suit aussi le point de vue de Baldek le nain qui va croiser Evyna et Torgend, pour ensuite enquêter de son côté sur un aspect de leur enquête qui concerne directement ses collègues d’Olangar et en tant que représentant de la confrérie, il doit monter au front et demander des comptes aux puissants au nom des travailleuses et travailleurs, quitte à sortir les armes. On croisera plus tard d’autres protagonistes mais ici je vous pose juste la base, le roman est dense, y’a beaucoup d’autres personnages de tous les côtés de notre affaire, que ce soit la pègre de Iosef Mandrac, le pouvoir militaire mené par « La femme diable », etc…
Dans ces mille pages de récit dense mais passionnant, on va avoir une succession de grandes scènes marquantes qui ajoutent de l’épique dans une histoire déjà très équilibrée, on a un énorme affrontement entre la Confrérie et les forces de l’ordre, une attaque de train bluffante, de grands moments qui marquent des étapes dans la progression de lecture et nous frappent. On avance et on découvre de nouveaux environnements, de nouveaux détails de l’univers qui vont venir enrichir constamment notre lecture. C’est tellement bien fait qu’on jamais de sensation d’indigestion, de « ouais non, c’est un peu trop », tout est cohérent, fluide et naturel. Dans le second tome on découvre encore de nouveaux lieux et de nouvelles ambiances, cette ville bâtie sur une cascade monumentale pour se servir de l’énergie motrice pour alimenter les usines de métallurgie, empoisonnant au passage le cours d’eau en question (les travailleurs et travailleuses aussi) est une vision impressionnante et monumentale.
Il y a un équilibre vraiment bon à mon avis dans ce Bans et barricades, puisque l’aspect social est évident, multi-factoriel et subtil, mais il ne prend jamais le pas sur l’aventure première, la quête reste le moteur du bouquin. On va découvrir des choses, mettre à jour des injustices, mener des luttes, mais on est jamais dans le tract politique, on est dans le constat social, documenté, qui sert à nourrir un univers, sans pour autant gommer les conséquences de la politique sur la vie des gens. C’est fort, c’est marquant, c’est porteur de sens, et c’est aussi rudement divertissant. En plus Clément Bouhélier nuance pas mal de choses, tous les politiques ne sont pas des salauds, tous les ouvriers ne sont pas de braves héros du quotidien, l’aspect humain va nuancer tout ça, chacun a son histoire, ses motivations, son éducation qui va le mener sur son chemin. C’est une trame dense de trajectoires humaines (ou elfe, ou naine), de décisions et de motivations qui constituent cette excellente histoire.
C’est avec plaisir que je continuerai la découverte de l’univers d’Olangar, j’ai adoré ce premier (double) roman, de la fantasy qui a tout ce qu’il me faut, un univers, de l’action, des personnages, du sens et du rythme. Hop, un incontournable de plus dans la liste, on commence bien l’année !
J'avais entendu beaucoup de bien d'Olangar dans un podcast que j'écoutais récemment, je m'étais renseigné et je dois dire que le résumé m'avait alléché. Je n'ai pas été déçu : Clément Bouhélier propose de la fantasy comme je l'aime, avec des thématiques sociales et politiques.
Pourtant, le tout début rassemble tous les clichés de la fantasy, avec des nains ouvriers et le récit d'une grande bataille entre l'alliance des humains et des elfes face aux envahisseurs orcs. Heureuseument, après avoir installé ces clichés, l'auteur s'en éloigne habilement en révélant progressivement le cadre de son récit : un univers de fantasy qui semble classique, avec des nains, des elfes et des orcs, mais un univers de fantasy inspiré de notre XIXe siècle.
On y retrouve des marqueurs du contexte industriel, social et politique de ce siècle fondateur de notre histoire contemporaire : une monarchie constitutionnelle instaurée après une révolution, une bourgeoisie qui conteste de plus en plus le pouvoir de l'aristocratie, l'essor des grandes compagnies privées, la naissance des partis politiques en tant que forces électorales, l'éveil de la classe ouvrière et le rôle des syndicats dans les luttes populaires. Tout cela ne pouvait que plaire à l'amateur du XIXe siècle que je suis.
Autour de ce décor que j'ai beaucoup apprécié, le récit est plaisant et rythmé. Nous suivons principalement trois personnages : une jeune noble humaine qui vient à la capitale pour enquêter sur la mort de son frère, un soldat tué dans ces circonstances troubles ; un elfe, vétéran de la grande guerre contre les orcs, banni par son peuple pour des raisons qui restent mystérieuses pour le lecteur ; un nain, leader syndical aux chantiers navals, qui s'intéresse de près aux agissements troubles de la compagnie qui emploie ses camarades. Autour de ce trio gravitent quelques personnages secondaires que l'auteur nous propose de suivre dans quelques chapitres plus rares.
J'ai beaucoup aimé ce roman, même s'il ne constitue finalement que la moitié d'un roman complet. Si le récit s'achève sur de grandes scènes spectaculaires, il n'offre pas vraiment de conclusion aux enjeux ouverts au début du roman, et on sent bien que le roman a été découpé en deux livres qui ne peuvent pas se lire indépendamment. Je vais donc poursuivre ma lecture avec le second volume, en espérant qu'il soit aussi passionnant que celui-ci.
Enfin terminé ! Après deux ans et demi de lecture avec de multiples pauses, j'ai terminé le tome 1 d'Olangar ! Que dire, que dire... Les personnages sont passionnants bien que trop nombreux ; j'ai trouvé que l'on apprenait beaucoup trop de choses pour un personnage qui n'apparaissait que le temps d'un chapitre, pour finalement faire de l'ombre à des personnages comme Torgend, Evyna et Baldek qui semblaient mériter une place sous les projecteurs sans jamais l'obtenir. L'intrigue est exclusivement politique, ponctuée de quelques enjeux sociaux. C'est intéressant et complexe, cependant il est possible que cela ne plaise pas à tout le monde. Le roman n'est pas complet en un seul tome, il faut bel et bien lire la suite pour avoir une histoire complète, on est clairement forcés de lire la suite (je suis personnellement friande des auteurs et autrices qui nous donnent envie de lire le tome suivant sans nous y forcer). L'univers est captivant, malgré l'absence concrète de fantasy (la géographie et les différentes races sont les uniques éléments de fantasy). Le suspense et les émotions étaient totalement absents. Je n'ai ressenti aucune empathie, aucun stress, aucune angoisse ; ce roman n'est pas un page turner. On lit le chapitre suivant pour l'intrigue, et c'est absolument tout. Comme une lecture tranquille, comme si on lisait des anciennes chroniques d'un monde perdu depuis des siècles.
Dès les premières pages, Clément Bouhélier nous plonge dans l'action et autant vous prévenir, cela ne s'arrête jamais.
Nous sommes sur de la Fantasy tout ce qu'il y a de plus classique de prime abord, un elfe rejeté par les siens, une jeune bourgeoise élevée à la dure et qui nous surprend tout du long, un nain influent dans le milieu ouvrier, un brigand prêt à tout pour gagner de l'argent, une chef de guerre essayant de manipuler ses supérieurs etc...
Mais attention, le côté classique s'évapore très vite pour mettre en place une fresque politico sociale dans une ville sombre, une grève et un soulèvement, un combat pour la justice, un autre pour la vérité, et des personnages vraiment fort développés et intéressants.
De la sueur et du sang, de la loyauté et des trahisons, des pièges stratégiques étonnants jusque dans les derniers instants.
Vivement que je lise le deuxième volet !
Les amateurs de Fantasy se doivent de lire ce récit très actuel possédant bien des parallèles avec notre réalité.
Très bien écrit. Très français aussi, ça rappelle beaucoup la révolution industrielle en France (et la guerre de 14-18) mais avec des elfes et des nains. Je pense que c'est un roman de fantasy historique (je me demande si on a déjà trouvé un nom pour ça ? Romantasy m'avait déjà surpris...) basé sur les premières années de la République française. C'est très réussi ! Malheureusement, il y a des moments de cape et d'épée qui m’énervent ( j'ai signé pour de la politique et des complots, moi !) et même si je me rends bien compte que ça reste fidèle à l'esprit des Trois mousquetaires... j'ai pas pu le finir. Un jour peut-être. Je le recommande, par contre ! J'ai déjà filé le livre à quelqu'un d'autre...
Un livre excellent. Par contre, je ne pense pas que ce soit de la fantasy comme on l'entend généralement : remplacez nains par "gueules noires", elfes par "alsaciens" peut-être et orques par "allemands" et vous avez un reflet de la France entre 14-18 et 39-45, avec révolution industrielle et syndicats à gogo. Ce n'est peut-être pas un roman historique mais c'est clairement une fantasy historique. Pas de magie, de la politique, ça surprend mais c'est vraiment très prenant. Dommage que ce soit une série, j'ai horreur de devoir acheter un tome après l'autre...
Premier tome sympa, mais j’attends de voir la suite avant de vraiment me prononcer. C’est vendu comme de la fantasy en révolution industrielle, mais la seule chose de fantasy présente dans ce premier tome sont les différentes races. On aurait pu remplacer les orcs, elfes et nains par des humains, et il ne resterait plus rien de fantasy dans le bouquin. J’espère voir plus d’éléments de fantasy dans le tome suivant 🙂
Le premier chapitre est dense. Beaucoup d'informations pour poser un contexte en plusieurs ère qui est extrêmement bien fait. Des personnages qui ont vécu : que ce soit en quelques lignes ou en les suivant à travers l'histoire, on ne cesse de s'attacher aux personnages.
Énorme coup de cœur quant à l'univers et à la plume de Clément Bouhélier !
Bien des personnages mais pas trop. Je vous suggère de les annoter sur une feuille pour le 1er volume en les divisants ainsi: nains, elfes, parti unioniste, parti régionaliste, pègre.
Le 1er chapitre en est un à part car il se déroule dans une époque antérieure au reste du volume.
Originalités certaines avec ce côté politicaillerie et syndicats dans une ambiance fantastique.