Dans une petite église de Saône-et-Loire, on enterre Serge Blondeau et ils ne sont pas nombreux à avoir fait le déplacement. Il y a Gilberte, sa mère, qui s’apprête à faire une annonce importante, Brigitte, sa sœur, qui compte les heures avant son retour en région parisienne, Bernard, son beau-frère, qui aimerait récupérer les quatre cents francs qu’il a prêtés au défunt en 1998, et une poignée d’autres. Il faut dire que Serge n’avait rien d’inspirant. Un homme qui habite un mobile home et gagne sa vie en conduisant le minibus d’un Ehpad ne peut pas espérer des obsèques grandioses. Celles-ci seront pourtant inoubliables...
Après une hypokhâgne et une maîtrise d'Histoire à Paris IV, il est pigiste dans diverses rédactions parisiennes (France-Soir, Gala, L'Express). En 1996, il entre au ministère des Affaires étrangères qui l'affecte aux Etats-Unis, où il passe dix ans (New York, Los Angeles, Palm Springs) puis en Inde, à New Delhi. A son retour, il passe deux ans à Lisbonne avant de s'installer en Bourgogne, où il réside aujourd'hui.
Afin que son patronyme n'influence pas les éditeurs, il signe son premier roman « Antoine Jasper » et l'envoie par la poste, depuis Los Angeles, où il vit à l'époque. Sylvie Genevoix, alors éditrice chez Albin Michel, est la première à le contacter.
Son troisième roman Les gens sont les gens, paru en 2013, est sélectionné pour le Prix Orange du Livre. Tenant compte des remarques de ses lecteurs à la sortie de ce roman, Stéphane Carlier a ajouté des passages à l'édition de poche afin que la fin paraisse moins abrupte. Les droits du livre sont optionnés pour le cinéma, tout comme ceux des Perles noires de Jackie O. et d'Amuse-bouche.
Il envoie Le Chien de Madame Halberstadt aux éditeurs par la poste, sous le nom de Baptiste Roy. Quatre d'entre eux se montrent intéressés, dont le Tripode, qui le publie en 2019 avec un certain succès (17 000 exemplaires écoulés).
Son huitième roman, Clara lit Proust (également envoyé par la poste) est publié par Gallimard, dans la collection blanche, en septembre 2022. Fin janvier 2023, plus de 30 000 exemplaires sont écoulés et huit traductions sont en cours (Italie, Allemagne, Royaume-Uni, Espagne, Brésil, Grèce, Roumanie, Bulgarie).
Stéphane Carlier raconte L‘Enterrement de Serge avec humour dans un roman choral où chaque protagoniste va présenter sa vue particulière de cette dernière réunion de famille.
Car, évidemment il s’agit de conduire Serge Blondeau en sa dernière demeure, comme on dit dans ses moments là ! On s’attend à ce que chacun puisse adopter une attitude toute en retenue et compassion. Seulement, voilà, découvrir les vrais pensées de chacun ne pousse pas à ce recueillement que l’événement demande.
Entre un Picsou à l’haleine fétide et une nymphomane, on rencontre un prêtre, au profil de Brad Pitt (bon, ce sont peut-être un peu mes fantasmes !), en tout cas beau comme …un Dieu ! Il y a aussi une compagne qui en trois mots crie son amour. Mais aussi une mère qui découvre sa vraie personnalité à plus de quatre-vingts ans. Etc. Cet enterrement ne se déroule pas comme on l’imagine !
3,5 ⭐️ On retrouve dans ce roman un peu de ce que j’ai aimé de « Le chien de madame Halberstadt ». C’est à dire l’humour magnifié presque caricatural, les personnages tellement insignifiants et pathétiques qu’ils en deviennent touchant et le cerveau qui se met à « off » pendant la lecture.
J’avais l’impression de regarder un film français du type « Le dîner de cons ». (Mes références en cinéma français s’arrêtent ici, désolé 🤷🏼♀️) on ne s’ennuie pas, les rebondissements s’enchaînent sans nous laisser le temps de reprendre notre souffle.
C’est un bon divertissement, je le recommanderai, mais j’ai préféré le précédent roman de l’auteur.
Une lecture détente parfaite pour les vacances ! L'enterrement de Serge m'a davantage amusée qu'attristée (pardon !). Le style est léger, truculent. A l'instar de Blandine Le Callet racontant dans Une Pièce montée un mariage selon différents points de vue de personnages, Stéphane Carlier fait le récit d'un enterrement à travers les yeux de la veuve, la sœur et le beau-frère, la nièce, la mère du défunt, son ami, l'employé des pompes funèbres,... Et la journée ne va pas vraiment se dérouler comme prévu ! Le dénouement réserve aussi une belle surprise.
Je n’ai pas apprécié plus que cela. L’idée de base était très intéressante, mais sur la forme, le style, le rythme, les personnages, rien ne m’a vraiment plus ou accroché. Pas mauvais, mais un peu trop terne à mon goût!
La mort de Serge (enfin Georges pour les intimes…) est prétexte à un déferlement totalement absurde : l'auteur, Stéphane Carlier, nous fait entrer dans les pensées, les petits secrets perfides de ses protagonistes et c'est sans concessions !
On est presque au théâtre de boulevard, où chacun leur tour, les personnages de cette ubuesque tragédie se pressent sur le devant de la scène.
Le ton est donné dès les premières lignes : un instant volé sur une aire d'autoroute, un homme assis à la table de pique-nique observe une famille (qui de toute évidence se rend à l'enterrement de Serge), la femme passe un coup de fil discret à son amant… Il a bien envie de les suivre pour connaître la suite de l'histoire…
"Mais, bon, la vie ne marche pas comme ça. Un homme dans la force de l’âge ne peut pas dire à une famille croisée sur une aire d’autoroute Prenez-moi avec vous, je suis vraiment seul et vous ne m’inspirez que de l’amour. Quand on écrit un livre, oui, on peut s’approprier la vie des autres, c’est même encouragé. Mais, dans la vie, c’est plus délicat. Allez, mon gros, a-t-il dit à son chien, en se levant. Et il a souri à l’idée que, s’il était dans un film, il apparaîtrait au générique de fin comme l’homme assis à la table de pique-nique, ou quelque chose comme ça."
Cette parodie d'enterrement est savoureuse (toute ressemblance avec des personnages existants serait évidemment fortuite…).
Aujourd’hui, c'est l'enterrement de Serge dans une petite église de Saône et Loire. Peu de personnes se sont déplacées, il faut dire que les conditions sont contraires... jour de grève et météo déprimante. Dans l'assemblée, sont réunis sa mère Gilberte qui a une annonce à faire ! Brigitte, sa sœur et son mari dont l'aisance financière est en parfait contraste avec le "raté" qu'est devenu Serge, sa compagne Arlette, une femme simple et son chien Elvis...et quelques anonymes...
Par le jeu des points de vue variant à chaque chapitre, Stéphane Carlier nous fait découvrir les dessous d'une sépulture. D'une cérémonie terne, on passe à la découverte des motivations profondes de chacun des acteurs du "spectacle", y compris les employés du service funéraire. De plus, rien ne se passe comme prévu...il faut s'adapter et cela tourne en un huis-clos réjouissant quand les masques tombent. Ce récit est fait avec un ton humoristique, les personnages sont attachants et les héros ne sont pas ceux qu'on croit.
Ce roman m'a fait penser à un autre construit un peu sur le même modèle, Une pièce montée de B. Le Callet. Je l'ai lu, le sourire aux lèvres. C'est un scénario parfait pour l'adaptation filmée d'une comédie grinçante.
Plein d'humour et de simplicité. Le livre est court, il se lit vite. J'ai bien aimé car il n'est pas trop romancé, on dirait que l'auteure suit tous ces personnages exactement tels qu'ils fonctionnent. Leurs actes se mélangent à leur pensées qui peuvent être contradictoires. Cette liberté dans l'écriture, passant d'un sujet à l'autre tel que le font los pensées, qui n'ont ni début ni fin, aucun sens conscient... Je ne sais pas si j'arrive à bien m'exprimer, mais j'ai adoré le ressentir. Aussi, c'était fun de découvrir tous ces personnages. Et justement la manière dont chacun d'eux pensent, leurs réactions face à l'enterrement. Avec une grande diversité de personnages dans ce petit groupe !
Au final, l'histoire n'est pas incroyable, mais c'est dans sa simplicité qu'elle est belle. Et tout cet amour !
Je viens de terminer ce bouquin dans le train et c'est justement ce qu'il me laisse comme impression. C'est un bouquin à lire dans un train. Rien à voir avec l'histoire bien sûr mais ça fait le job. C'est drôle, un peu gros parfois, un peu émouvant. Bref, j'ai passé un bon moment et ça m'a permis de passer le temps. J'aime bien l'auteur mais cette histoire est loin d'être celle qui me restera à l'esprit
Livre très feel good qui donne le sourire au fur et à mesure de la lecture, j'aime beaucoup suivre les différents points de vue des personnages à travers les chapitres, chacun a une petite histoire et une petite intrigue à l'intérieur de l'histoire. J'ai hâte de lire Clara lit Proust pour continuer à découvrir l'univers de Stéphane Carlier, en plus étant souvent du côté de Montchanin et de Chalon c'est trop chouette de retrouver des petits noms de villages du coin :)
Si j'ai déjà apprécié quelques livres de l'auteur, ce ne sera donc pas celui-ci qui en fera parti. Je trouve le livre pas suffisamment profond, juste des perceptions superficielles de chacun d'eux. Je n'ai peut-être tout simplement pas accroché.
Cet auteur possède un réel talent pour dépeindre des personnages attachants malgré leurs failles. Lors de funérailles, on y découvre l’entourage d’un homme, Serge, dont la vie a été jalonnée de malchances et de mauvais choix. Or, Serge finira par en surprendre plus d’un.
Douze personnes sont réunis pour l’enterrement de Serge en comptant les croque morts (ça ne fait pas lourd). Pourtant, c’était un chouette gars Serge. Rien ne va pas se passer comme prévu dans cette comédie douce amère, de rebondissements en rebondissements on passe du rire aux larmes en un tour de page.
Une satire sociale hilarante qui se dévore d’une traite, peuplée de personnages hauts en couleur et pas toujours très sympathiques. Des radins, des vénaux, des libidineux et des cupides, mais aussi des maladroits, des généreux ou des bienveillants. Et aussi des belles personnes, comme Serge, que l’on apprendra à connaître dans ce roman choral. On rit souvent durant cet enterrement qui rend heureux