L’Adelphie est une communauté affranchie du continent, un îlot indépendant du reste du monde sis à Langlade et construit selon les principes et valeurs d’un seul être humain: Wen. Ce qui fut au commencement un simple blog où la jeune femme exprimait ses pensées ou désirs, Le Monde selon Wen, est devenu la pierre d’angle d’une utopie exceptionnelle sur laquelle veille une Intelligence Artificielle au comportement solaire: Sun. Et parce que Wen –solitaire, militante, inspirée– était la candidate idéale désignée par le jeune docteur Yao Kouamé, elle a donné à son double électronique l’humanité qu’il lui manquait, afin de rendre compte de ce nouveau modèle de vivre-ensemble. Alors qu’au dehors la société n’a pas résisté au grand effondrement et que les huit milliards d’êtres humains se sont enlisés dans un système absurde, les Adelphes réinventent une harmonie que d’autres avaient jugé illusoire. De cette résolution est née un espace où le libre-arbitre et la libre-existence sont roi et reine: c’est une société neuve, fragile, appuyée par des innovations technologiques audacieuses qui se bâtit. Et chaque jour, Ben, Jenny, Laura, Vanilla, Simon, Yao et leur entourage en font l’expérience. Le ton des cahiers de Wen, protagoniste hors norme et visionnaire, fait écho à la voix de Lauren du très grand roman d’Octavia Butler, La Parabole du semeur.
Je suis très partagée. Je ne sais pas comment parler de ce roman sans parler de moi, de manière très vulnérable, mais je vais essayer.
Objectivement, j'ai trouvé cette novela un peu déséquilibrée, assez redondante voire frustrante, car la dimension utopique est clairement un bruit de fond derrière l'introspection de la narratrice, qui prend le pas sur la SF.
Malgré tout, si j'adopte l'angle critique de la représentation d'un personnage neuroatypique (ici, une personne sur le spectre autistique), c'est parfait. Même la narration se perd, même le texte diverge. C'est brut, sans fioriture. Des flux de pensées livrés sans filtre (qu'on soit d'accord ou non avec le propos, ce qui n'est pas toujours mon cas, surtout en ce qui concerne le méchant internet et les diaboliques réseaux sociaux). Le texte fait preuve de beaucoup de pédagogie, tant que l'on sait écouter ce qui est dit.
Tout est dit, du malaise social à l'obsession thématique. De l'ordre qui rassure, au changement qui terrifie. De la tempête intérieure que peu perçoivent (joli parallèle avec la tempête météorologique qui s'abat sur l'Adelphie, d'ailleurs) à la parole timide et incomprise.
Bref, n'allez pas forcément vers ce roman pour son aspect SF, même s'il est lui aussi très intéressant une fois compris, mais plutôt vers cette narratrice qui se livre et qui nous expose ce que c'est que d'être claudiquant à côté du chemin sur lequel tout le monde marche sans trébucher.
Li-Cam nous propose un texte intrigant. Elle met en place un futur proche qui se rapproche beaucoup de notre réalité. Elle nous entraîne dans l’Adelphie, une petite communauté basée sur l’entraide, secondée par une intelligence artificielle. Cette communauté est construite en miroir de la société, notamment grâce à un usage modéré de la technologie. Résolution met en en scène un personnage unique en son genre, Wen. Personne asociale mais douée pour décrypter les relations humaines, son point unique est fascinant, mais parfois opaque à déceler et trop azimuté pour pleinement s’attacher aux personnages.
Dans un futur proche où l’effondrement a eu lieu, une poignée d’humains tentent de faire vivre une utopie en s’inspirant des idées d’une jeune femme sur le spectre de l’autisme. Un joli roman qui nous parle du capitalisme, d’intelligence artificielle, des réseaux sociaux, et de l’humanité.
'tain, ça faisait un bail que je m'étais pas autant concentrée sur un seul livre comme ça dans la même journée! résolution de li-cam, c'est une sacrée claque qui résonne tellement en moi sur beaucoup de points que je suis bien contente de l'avoir lu "que" maintenant, pile quand j'en avais besoin, je crois! ça fait un bien fou, je sens déjà les rouages à l'ouvrage dans ma bouille! je me sens parée à l'écriture pour demain! (et peut-être dans l'heure-même!)
Un ovni littéraire. Clairement un manifeste eutopique pour l'avènement d'une nouvelle ère humaine. Wen est...différent(e), c'est un être non binaire, élevé(e) à la LSD dès sa naissance, bienvenu à Gattaca comme (iel) dit ! Je fais le choix d'utiliser un double pronom pour parler de ce personnage car c'est vrai qu'elle est désignée comme fille mais l'auteure a décidé d'en faire une personne neutre et c'est pas plus mal ainsi. Adelphie donc : en bord de mer, accessible par bateau, voilà six ans qu'une communauté autonome autogérée par énergie verte (déjection humaine ou bio pile) a vu le jour grâce aux écrits d'une seule et unique personne, le Dr Wen Cicco. Étrange vous dîtes, et pourquoi pas ? Wen relate sa vision de sa terre, sa société dans son blog "Le monde de Wen", on prend contact avec Wen pour que son génie soit au coeur de la création d'Adelphie et qu'une IA (Sun) devienne le coeur de cette communauté.
Voilà la topo, une novella qui ne laisse pas indifférente, qui n'apporte pas d'eau au moulin mais je ne pense pas que ce soit le but. Pas de note car ça n'a littéralement aucun sens. Dans quelle mesure peut-on noter un essai sur l'humanité et les réflexions d'une scientifique au monde ? Il faut plus y voir un élan (pas l'animal) de réflexion sur notre place dans une société en déclin et qui tente de se re-créée et pas à l'identique on l'espère loin de l'ostracisme humain et de sa non tolérance.
Résolution raconte l'histoire de Wen, personnage neurodivergent, queer et aux tendances anarchistes. Wen tient un blog sur ses idéaux et lorsque la civilisation découvre, c'est iel que les scientifiques choisissent pour mener un test sur une île, avec des gens de son choix, pour refonder la société.
Une bonne partie du Novella vise à répondre à une question rarement bien abordée dans les autres expériences de le pensée du genre (Ursula le Guin, Becky Chambers ou Margaret Killjoy par exemple) : Dans une telle communauté, que fait-on des gens difficiles, qui refusent de faire leur part simplement parce qu'ils sont des procrastinateurs chevronnés? (Ici, c'est une île, l'exil n'est pas une option.)
Le problème est que je ne crois pas que la réponse à la question soit satisfaisante. Et qu'au fil de la lecture, on réalise que Wen est un personnage infaillible, qui pense à tout mais qui doute de lui même (sans raison évidemment puisque la narration nous rappelle sans cesse que c'est une personne extraordinaire). Bref, on a un peu l'impression qu'il s'agit d'un self-insert, et que l'autrice réalise sur le papier un fantasme de voir son génie reconnu et qu'on lui remette enfin entre les mains les rênes de la société. Ce qui mine, à mon avis, l'idée qu'une utopie de ce genre devrait être une construction collective, et non pas celle d'un messie.
(Mais bon , la plupart des autres critiques semblent vanter la complexité des personnages alors, ne vous fiez pas que sur moi là dessus.)
J’avais entendu parler de Résolution de Li-Cam sur le site de Planète Diversité : un des rares romans français avec un personnage principal aromantique. Cependant, la couverture et le ton du résumé ne me tentaient pas trop car ça avait l’air très sombre… je l’ai finalement lu alors que j’en avais assez des romans anglais.
Le fait qu’il soit français est un des grands points positifs de ce livre : ce n’est pas une traduction, et le style d’écriture est vraiment beau, poétique et distinct. On sent le personnage à travers ses mots ! C’est d’autant plus important que Wen, la narratrice, est souvent dans l’analyse plutôt que dans l’émotion, et se lie peu à son entourage. Alors que je me reconnais beaucoup là-dedans, j’avais eu du mal à m’identifier à la narratrice similaire de Conversations Entre Amis. Dans Résolution, le style touchant m’a permis de connecter à Wen. La suite de mon avis: https://elainevker.com/blog/2023/09/1...