Les lecteurs familiers de l’univers de Yôko Ogawa retrouveront dans ce recueil les thèmes qui lui sont chers : le monde très privé des enfants et des vieillards quand il s’agit entre eux de transmission et de confiance. Les vibrations des mélodies n’existant que par-delà le silence, l’hyperacousie quand s’avance alentour le bruit cristallin d’un poisson qui saute, l’effacement d’un temps que seul l’amoncellement d’objets semble pouvoir réanimer. L’attirance gourmande et dangereuse pour les aliments sucrés, la présence rassurante des animaux, et d'autres encore.
Yōko Ogawa (小川 洋子) was born in Okayama, Okayama Prefecture, graduated from Waseda University, and lives in Ashiya. Since 1988, she has published more than twenty works of fiction and nonfiction. Her novel The Professor and his Beloved Equation has been made into a movie. In 2006 she co-authored „An Introduction to the World's Most Elegant Mathematics“ with Masahiko Fujiwara, a mathematician, as a dialogue on the extraordinary beauty of numbers.
A film in French, "L'Annulaire“ (The Ringfinger), directed by Diane Bertrand, starring Olga Kurylenko and Marc Barbé, was released in France in June 2005 and subsequently made the rounds of the international film festivals; the film, some of which is filmed in the Hamburg docks, is based in part on Ogawa's "Kusuriyubi no hyōhon“ (薬指の標本), translated into French as "L'Annulaire“ (by Rose-Marie Makino-Fayolle who has translated numerous works by Ogawa, as well as works by Akira Yoshimura and by Ranpo Edogawa, into French).
Kenzaburō Ōe has said, 'Yōko Ogawa is able to give expression to the most subtle workings of human psychology in prose that is gentle yet penetrating.' The subtlety in part lies in the fact that Ogawa's characters often seem not to know why they are doing what they are doing. She works by accumulation of detail, a technique that is perhaps more successful in her shorter works; the slow pace of development in the longer works requires something of a deus ex machina to end them. The reader is presented with an acute description of what the protagonists, mostly but not always female, observe and feel and their somewhat alienated self-observations, some of which is a reflection of Japanese society and especially women's roles within in it. The tone of her works varies, across the works and sometimes within the longer works, from the surreal, through the grotesque and the--sometimes grotesquely--humorous, to the psychologically ambiguous and even disturbing.
Première expérience avec cette autrice et ce fût intéressant, étrange également. Ces nouvelles parfois dures, parfois noirs, parfois douces j'ai dû les consommer avec parcimonie pour éviter l'overdose parce cette ambiance éthérée qui plane tout le long du recueil laisse entrevoir dés le départ que ce ne sera pas lecture facile à assimiler à grosses doses. Il n'en reste pas moins que j'ai apprécié, surtout Transit qui est l'histoire la plus positive et tendre. Je relirai Yôko Ogawa.
Excellent recueil. On retrouve les thèmes de prédilection de l’auteure, maniés avec talent, pour un voyage dans dix nouvelles qui vous feront vibrer à coup sûr, de dix façons différentes.
"Jeune fille à l'ouvrage" est un recueil de nouvelles de Yoko Ogawa, qui continue de proposer, toujours avec autant de poésie, des histoires autour des thèmes tels que la musique, les silences, les souvenirs, l'amour, en y faisant entrer quelques éléments surnaturels d'une façon discrète et simple.
J'ai néanmoins été un peu déçue par la nouvelle "l'encyclopédie", qui m'a mise mal à l'aise.
Ma nouvelle préférée dans ce recueil est "Aria", que j'ai trouvé particulièrement représentative du travail d'Ogawa, tant elle réussit, dans une histoire tragique, à transmettre de la beauté, de la délicatesse. Ogawa dit qu'elle décrit des silences avec des mots, dans cette nouvelle, elle transmet de la musique avec du silence, et c'est incroyable.
J'ai corné quelques pages pour réécrire ici les passages qui m'ont le plus marqués :
"Il fallait simplement un peu de temps pour que les petites silhouettes à l'intérieur de nos souvenirs, brusquement tirés de leur sommeil, retrouvent leurs esprits. Tout en goùtant pleinement le silence, j'attendais que se dissipe le dépôt de temps qui les retenait"
"Il y a beaucoup de choses que je ne comprends pas et je voudrais demander des explications à quelqu'un, mais au moment où je vais formuler mes questions, ça ne va jamais bien. Un peu comme si les mots tombaient en larmes dans mes poumons."
"Quand on soulevait le couvercle du baguier recouvert de velours bleu marine, il produisait un léger bruit ressemblant au bâillement d'un chaton".
Un recueil assez particulier, la plume de l’auteure s’avère par moment troublante et une atmosphère de malaise s’installe. Mais certaines nouvelles sont réellement géniales, comme la nouvelle éponyme, ou encore Encyclopédie et Aria. À découvrir !
Nouveau recueil de Yoko Ogawa, nouvelle plongée dans son style, tellement serein, tellement méticuleux, tellement froid. Chaque histoire cristallise une étrangeté. Celle d'un monde où l'on extrait au gens la glande du temps qui passe, celle de l'obsession de cette femme pour les parasites, celle de la folie de cette autre, devenue une princesse folle.
Peut-être est-ce parce que j'en ai lu énormément, mais plus je parcours l'univers de Yoko Ogawa, plus je trouve qu'elle est infiniment plus touchante et juste dans ses textes les plus "doux". Ceux qui se concentrent sur le banal, et cette joie si pure et si simple. On la retrouve dans deux ou trois des nouvelles de ce recueil, qui illuminent le reste, peut-être un peu trop exploré, d'une lueur apaisante et exigeante.
J'ai bien aimé ce recueil. Toutes les nouvelles m'ont plues, bien que j'ai des préférences. Certaines ont une fin très étrange. J'aime beaucoup comment l'autrice raconte ses histoires. En une vingtaine de pages, on a une histoire complète. Souvent, on ne sait pas grand chose du narrateur (pas même son nom) mais on a tous les éléments pour comprendre l'histoire et ses enjeux. En résumé, c'est une belle découverte !