Quelques années ont passé et Paul se retrouve en appartement avec sa copine sur le plateau Mont-Royal à Montréal. Une œuvre définitivement urbaine, mais qui garde une fois de plus finesse, simplicité et sensibilité, autant de qualités auxquelles Michel Rabagliati nous a habitués.
Paul en appartement a été récompensé par le Grand prix de la ville de Québec du Festival de la BD francophone de Québec 2005 pour la meilleure bande dessinée québécoise et par un Doug Wright Award 2006 dans la catégorie Best Book.
J’ai longtemps rêvé à mon premier appartement. Malgré que ça ait été le cas les deux ou trois années qui ont précédé mon déménagement, alors que je regardais compulsivement les plans de condos, les palettes de couleur et le catalogue du IKEA, je n’imaginais pas tellement, de prime abord, comment cet appartement serait architecturalement, géographiquement ou monétairement parlant.
À chaque fois que je critique un bande dessinée, on dirait que j’ai envie de complimenter le visuel. Parce que c’est ce qui différencie les BD et les romans graphiques des autres œuvres, non? Mais si, à chaque fois, je dis que «les dessins sont beaux», il me semble que le commentaire perd tout son sens (en plus d’être mièvre). Alors je vais juste vous montrer ma case préférée, celle du dépanneur près de l’appartement de Paul et Lucie, et vous jugerez vous-même si la quantité phénoménale de détails, les mêmes produits répétés plusieurs fois et tous les petits angles parfaitement exécutés pour ne pas gâcher la scène méritent que je désigne cette BD comme du travail de moine. (Après tout, il y a des BD beaucoup plus minimalistes.)
Ah oui, c’est en noir et blanc. J’ai bien aimé ce détail aussi, je trouvais ça reposant. Et ça m’a fait sourire quand Paul, qui est graphiste, doit se déplacer pour le travail et critique le noir des impressions, qu’il trouve toujours trop gris. Je confirme qu’ici, le noir est très noir!
Comme on le voit aussi sur l’image, une attention particulière a été portée aux accents des personnages, ce qui ajoute au réalisme déjà proposé par les dessins. On dit «Bajao», «Touzours dans la pintoure?», «un beau bobaille», choses que je n’ai pas tellement vu en dehors du genre de la BD. Et encore.
J’ai adoré que les personnages aillent voir un film de Marguerite Duras et j’ai ri de l’obscurantisme intellectuel avec eux. Même si je n’ai pas vu ce film, j’ai lu suffisamment d’œuvres de cette auteure pour ne pas douter une seconde de la justesse de la représentation de celui-ci. Si j’ai adoré L’Amant et Hiroshima mon amour, je me souviens encore avec dédain d’Abahn Sabana David et de La pute de la côte normande, pour ne nommer que ceux-là.
Le flux de pensée de Paul, dans la chambre d’hôtel à New York, m’a vraiment surprise. J’ignore si c’est moi qui était en retard sur les nouvelles, ou Paul en appartement qui était avant-gardiste en 2004 en reprenant avec exactitude tous les discours, toutes les idées préconçues que la culture du viol insère au creux de nous, mais c’était bien rendu. «N’empêche, j’aurais pu le dissuader plus gentiment», «J’aurais peut-être pu faire un effort […] je n’aurais eu qu’à me laisser faire», «J’ai peut-être une part de responsabilité dans ce malentendu» (p.44-45): du pur génie. D’un autre côté, juste après, Lucie le convainc de prendre des photos qui évoqueraient une relation sexuelle sans consentement. Ça m’a laissée un peu perplexe.
Finalement, ce que j’ai préféré, c’était sans doute le storytelling qui passait par des références précises à Tintin, le retour dans le passé pour raconter la rencontre de Paul et Lucie qui a duré une bonne partie de la BD, la projection dans le futur pour définir entièrement le personnage de Jean-Louis et, surtout, le discours silencieux sur les enfants. À deux reprises, aux pages 79-80 et 110, Paul et Lucie évoquent l’idée d’avoir un/des enfant(s) ensemble. Et je trouvais ça fou, parce que la première fois, le silence tombe et ils évitent de se regarder, alors que la seconde, ils se fixent durant plusieurs cases, comme s’ils s’étaient fixés sur ce projet, comme s’ils avaient évolué depuis la première mention de ce sujet délicat.
Paul en appartement m’a fait réfléchir sur l’âge adulte, sur ce que ça implique de vivre «comme un vrai couple dans un vrai appartement» (p.60) et, au final, je me dis que ce n’est peut-être qu’une nouvelle cage. Mais, au moins, c’est une cage que l’on choisit et, comme sur la couverture, j’ai l’impression que la porte est toujours ouverte.
On retrouve Paul durant ses études et le début de sa vie étudiante. Il emménage avec sa blonde Lucie et commence son nouveau métier de graphiste. Un récit encore une fois simple, touchant et tellement vrai.
Didnt realize until I went to write up this review that this was the third book in a series. Ooops. Very readable as a standalone though, and since I picked this up second hand Im cutting myself some slack.
I liked the art in this book, and found it to be an interesting look at the Montreal art world of the 80's. The setting is made distinct by regional references and french signs and backgrounds and is both serious and comical. However it shares an issue that Tintin, the comic the book frequently references, also suffers from; casual racism. Drawings and depictions rely on stereotypes and the white characters in the book express disgust/confusion about other cultures. While its certainly not the focus of the book it did affect my enjoyment of the story.
One other (slightly nitpicky) thing I didnt like about this book was the fact that the characters smoked cigarettes around their pet bird. Just made me cringe.
Hmm. Well, a comics woman I am in love with read this recently and was so bananas about it I got a copy and I . . . OK.
It's got a beeeaaaauuutiful illustration style--clean & small & bright & tidy which is like my favorite aesthetic; it's got sweetly tempered characters and a plot that just sort of hums and hems and hops along, not much of anything happening, just a little life, which is like my favorite kind of narrative.
But!!! Aaaahhh!!! It is so unfortunate that like almost right out of the gate there is seriously shitty racist crap in it! Which! No! It totally screws the ability to blandly like these blandly likable characters right in the tailpipe!! I am like OK you simpleminded art school students my my my I am so charmed by your charm la la la and then BOOM shitty racism. Ugh.
So . . . idk I can't really recommend this. Maybe if it were in French and you did not speak French it would be a good read but no.
I really enjoyed reading Michel Rabagliati's for the first time. It's a delight to read about this simple relationship so full of happiness. I'll need to do a little background research to find out how autobiographical Rabagliati's novels are. (There is a photograph at the end of the book that is in the story.) If you want to read a graphic novel that will make you feel good, pick this one up! Lovely illustrating too!
J'adore la série Paul! Les petits moments que l'auteur nous partage sont vraiment adorables... La fin, toute en douceur, nous laisse sur une belle émotion, comme si ce que les personnages ressentent se rendait jusqu'au lecteur. Vraiment une belle richesse pour notre littérature québécoise.
4,5/5. Un autre bon Paul. Charmant et fidèle au style. J’ai trouvé quelques longueurs au début sur ses cours et son enseignant, mais les parties sur l’appartement, sa tante, sa vie personnelle, et lorsqu’il garde les enfants magnifiques!
Love the craftmanship in these drawings. Enjoyed how this book relates on Pauls college days (clearly paying off in his drawings even if they were educationally conservative), how he met his wife, and on their first months of living together. Does a very good job of capturing the easygoingness of being together as a young couple, the societal pressures, and the unrestrictedness of that life stage. What I like best about this series is the way it allows you to witness these small moments in someone else's life. There are so many details and references here, as well as deeply engraved emotions and observations. And foreshadowing at some points (. All documented in a subtle way that one can choose to pay close attention to or skim over. Paul Has a Summer Job will probably remain my favourite and can be read as a stand-alone. But this one did make me want to binge-read the rest of the series.
Ah! Le premier appartement! Que c’est excitant! On vit les premiers instants de Paul et Lucie dans leur premier appartement de Montréal. Les références aux années 80 sont géniales! On vit leur fin d’études également. Le week-end où ils gardent les nièces de Lucie est comique et tellement réaliste! Je fus épuisée avec eux. Les références musicales et cinématographiques sont délicieuses. J’ai même chanté La mélodie du bonheur avec eux. Bref, on bon moment en compagnie de Paul et Lucie. J’ai bien l’intention de lire les autres BD qui suivent.
This doesn't carry the same weight as Paul Has a Summer Job. The graphics are well-crafted, but the story reads more like a sit-com than dramatic ficiton. More comparable to Lynn Johnston's For Better or For Worse comic strip series. While the basic themes and topics of the novel are weighty, the comic relief of a tweeting pet bird and children's antics distract from the development of the relationship of the two main characters. Not that their relationship develops much. I enjoyed reading this, but was it really worth my time?
This Canadian artist's thinly veiled auto bio comic is tightly drawn and loosely narrated with a certain casual charm. The vaguely retro panels may be explained by the author's years in the graphic design trade. The writing ambles through a series of amusing scenarios, managing to hold my interest without any strong plot line beyond the guy's fairly well adjusted coming of age. In short: No big deal of a story, but it won my heart with sheer amiability and excellent understated art.
Adorable is the only way to describe this. I really liked the animation in the book as well. The story didn't really go anywhere but it was well put together. I'd like to read other Paul stories now, reading this you get a real attachment to the characters and fall in love with them.
Cet épisode prend place au moment où Paul et Lucie s'installent dans leur premier appartement et partagent des moments simples mais précieux, avec des flash back sur le début de leur histoire.
En ce qui concerne la série des Paul, il faut avouer que je préfère de loin les longues histoires aux histoires plus courtes.
Paul et sa blonde Lucie emménage dans leur premier appartement. Rabagliati capture adroitement l'excitation paisible des premiers moments, la peinture, la décoration, le mobilier donné, tout dépareillé... Ce sont des moments illustrés tout en tranquillité, sans conflit, sans tension, qui bien entendu vous rappelleront votre premier appartement.
(Dans mon cas, à Québec sur la rue Myrand; je me souviens à quel point j'étais fier d'aller au Provigo du coin seul, et d'acheter MA propre nourriture pour la première fois. C'est en poussant un panier d'épicerie dans les allées que j'ai vraiment réalisé qu'un chapitre de ma vie venait de commencer...on a les épiphanies qu'on peut!)
Il y aussi les scènes ou Paul et Lucie sont à l'école de graphisme, avec leur prof, un personnage ambivalent et plus grand que nature, une visite à New York, quelques moments tristes, une couple de jours avec deux marmots épuisants... et une finale ouverte qui étant donné l'aspect auto-biographique de l'histoire, n'est peut-être pas si ouverte après tout...
Comme j'ai écrit précédemment, c'est le sens de l'espace et du temps qui fait la force du récit. Et c'est difficile de décider quel aspect du livre de Michel Rabagliati y contribue davantage... L'art ou le langage? Les dessins deviennent de plus en plus détaillés et à chaque page, on retrouve un élément qui projette le lecteur dans le Québec des années 80; une casquette des Expos, un vieux sac plastique de la SAQ, une bouteille de 50, un CROC... ou encore le joual (grouille! bâzwell! okédou! tigiudou!)
C'est les deux évidemment, et c'est ce qui fait le pouvoir du travail, que tu te concentres sur les dessins ou sur les dialogues, il y a toujours un détail qui te plonge dans le Québec des années 80. C'est l'aspect du livre que j'aime le plus.
Après avoir lu "Paul à la maison", je découvre Paul plus jeune, alors qu'il fait une formation en graphisme et qu'il part en appartement avec sa blonde Lucie.
Une fois encore, nous avons une BD qui englobe beaucoup de sujets sociétaires. J'aime la manière dont Paul s'arrête parfois pour monologuer avec sa conscience. Cela lui confère un côté introspectif adorable et cela fait de lui un personnage dont on se sens proche, puisqu'il nous communique le fond de sa pensée. Dans cette histoire, Paul est confronté à toute sorte de situations. Lorsqu'il a la garde de deux petites filles, on sens que spn côté paternel est en éveil. Lorsqu'il reçoit des avances de son professeur homosexuel, il s’interroge sur sa sexualité et son rapport entre celle-ci et celle des autres. Lorsque sa tante décède, il est confronté à un premier gros deuil et ce que cette personne laisse en héritage.
C'est une belle Bd, très humaine, très québecoise et toujours cocasse ( surtout avec cette perruche, Coco, qui ressemble à une échalote pliée en deux, et qui se retrouve souvent tête première là où il ne faut pas!)
Poursuite du binge reading dans la magnifique collection de BD et mangas de David avec un beau tome de Paul. Après 5 mois hors du Québec, et après avoir écouté en rafale toute la discographie des Cowboys fringants, c'était un petit baume sur le cœur que ce volume. Sans trame narrative autant captivante que Paul à la pêche ou Paul a un travail d'été, c'est un petit bijou de ce que cette série fait de mieux : une nostalgie pour le Québec et le Montréal à échelle humaine (un peu comme l'oeuvre de Karl Tremblay, d'ailleurs). Tellement de beaux petits détails, de beaux clins d'oeil, d'expressions qui nous ressemblent et nous unissent. Un peu aigre-doux de lire le début de cette histoire d'amour en sachant que ça ne finit pas très bien quelques années plus tard, mais bon, comme dans la plupart des relations, ne doit-on pas chérir ces moments quand ils se produisent, indépendamment du résultat final? Comme à son habitude, toujours une petite touche de magie à la fin, quelle belle photo. Toujours un grand plaisir ces Paul.
3e opus de la série "Paul" et je ne m'en lasse pas. J'ai lu tome 2 et 3 en une soirée ! 1983..Nous retrouvons Paul et sa conjointe Lucie qui emménagent dans leur appartement. Leur quotidien est ponctué de visites chez la grande-tante de Paul, Janette, de la visite d'un homme à tout-faire un peu douté, de soirées bien arrosés chez leurs voisins et d'aménagement intérieur. On y retrouve aussi l'histoire de la première rencontre de Paul et Lucie, à l'école de design, avec leur nouveau professeur, très avant-gardiste. Encore une fois, Michel Rabagliati a frappé dans le ville. L'histoire du quotidien demeure captivante, elle nous fait rire et sourire, et aussi, je me suis surprise à me reconnaître dans plusieurs situations. C'est agréable de voir l'évolution du personnage principal, de sa pensée, de ses valeurs et de sa vie en général. Le tome 3 laisse présager l'arrivée d'un nouveau personnage. À suivre!
Bueeeeno, està bé, com tots els de Rabagliati, però també és dels més fluixeta. En aquest cas, el tema central gira al voltant del moment en que Paul i la seva aleshores núvia Lucie comencen a viure junts, que coincideix amb la mort de la seva tieta àvia, qui li regala abans de morir una màscara africana a qui Paul li té molt de carinyo. Records entranyables que li han marcat en la seva vida, com bé essent habitual. Però no es tracta dels seus millors volums. També, com que en un dels episodis més llargs, han de cuidar de les filles de la germana de Lucie, el llibre queda obert al principi del desig de ser pares dels dos, que com ja hem comentat es desenvoluparà en el drama que s’explica en un dels altres llibres. En fi, no és dels millors.
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Paul et sa copine peinturent et aménagent leur premier appartement. Les tourtereaux reviennent d’une visite chez la grand-mère avec une décoration bien particulière (voir la photo à la fin de l’album). Paul est aux études et souhaite devenir graphiste. Une visite à New York avec quelques amies et le nouveau prof lui ouvre les yeux. Serviable, il endosse le rôle d’oncle vertueux en s’occupant de jeunes enfants le temps d’un weekend.
Mélange de faits réels et inventés. Les dessins des personnages sont minimalistes, les décors sont dépouillés alors que les paysages urbains sont soignés et d’une grande précision. On peut y reconnaître des coins de Mtl, de St-Léonard. Le verbatim d’une chanson populaire propre à l’époque s’invite dans quelques cases ou vignettes. L’humour est bon enfant.
J'avais besoin d'une lecture légère et je trouve que cette BD m'a apporté ce dont j'avais besoin. C'est la première fois que je lisais du Michel Rabagliati. J'ai d�� lire la BD en quatre soirs seulement. Je me suis beaucoup accrochée à l'histoire de Paul, bien que parfois je cherchais à trouver quelle était l'intrigue de l'histoire. Finalement, j'ai pu découvrir qu'il n'y a pas vraiment d'«histoire», mais que c'est plutôt un recueil de petits moments de la vie quotidienne de Paul. Je me suis beaucoup idenfiée au personnage, car je suis étudiante et j'ai 20 ans. Bref, j'ai apprécié cette lecture douce et mignonne.