Le Bleu-Royaume n’a jamais été aussi menacé. Pourtant, face à l’ennemi qui les met en péril, les grands seigneurs sont incapables de lui opposer un front uni. Dispersés dans des entreprises contraires, les royaumes des hommes tentent de nouer des alliances fragiles tandis qu’ailleurs, des hordes de créatures d’encre déferlent sur les contrées, ravageant villes et villages. Le chaos s’empare du pays et le culte d’Enoch, loin de rassembler les peuples, les dresse les uns contre les autres. Seuls les Chevauche-brumes seraient capables d’opposer une résistance efficace contre le chaos qui s’empare du pays. Mais leurs forces suffiront-elles ?
Je l’attendais de pied ferme ce troisième et dernier tome des Chevauche-brumes ! Après deux romans exceptionnels (Chevauche-brumes et Les flots sombres), c’est à la fois une grande joie et un peu de tristesse d’être devant la conclusion de la trilogie. Oui, c’est la fin, mais ne jouons pas les rabat-joie, on a un bouquin à dévorer !
Les chevauche-brumes se sont établis à Barberon et entrainent leurs nouvelles recrues en attendant que Jerod trouve une solution à leur léger souci du moment. Ce dernier est reparti avec quelques camarades vers Crevet où il compte bien éclaircir certains mystères mais il va tomber sur un gros os. Pendant ce temps, les mélampyges continuent à grignoter les royaumes des hommes, et l’Eterlandd résiste tant bien que mal à la poussée des bestioles. Tous se tournent vers le jeune roi du Bleu-Royaume pour unir les peuples face à la menace surnaturelle, mais celui-ci est désormais sous la coupe de l’Enochdil qui en profite pour mener sa petite croisade personnelle qui va diviser les factions au pire moment qui soit.
Pour ce troisième roman, Thibaud Latil-Nicolas élargit encore son casting et nous présente le royaume de l’Eterlandd, qui va se retrouver pris entre deux fronts et devra faire appel aux chevauche-brumes dans un dernier élan désespéré. Le casting s’enrichit donc avec l’impressionnant roi Hondelbert dit « La muraille », ainsi que le Baron Berak et sa fille Emélia (excellent personnage handicapé !), qui seront des personnages centraux dans le conflit à venir. Oui parce que cette conclusion va amener son lot de grosses bastons évidemment, dans un nœud d’enjeux dramatiques qui enthousiasmera le lecteur. Pour ça on va suivre les trajectoires de plusieurs groupes qui vont tous être confrontés au fanatisme aveugle et absolu de Juxs. Ainsi, une grosse partie de L’appel des grands cors laissera la menace Mélampyge de côté pour se recentrer sur une bonne vieille guerre entre humains. Dans les petits défauts, ou les petites préférences de chacun, on pourra regretter la résolution un peu expédiée « comme par magie » des bestioles noires, ou un Enochdil un peu caricatural dans son fanatisme religieux, mais en même temps ça nous offre un punching-ball mental qu’on adore détester. Pourtant ce sont des broutilles face aux énormes qualités du roman.
La colonne vertébrale de l’histoire tourne toujours autour des fameux chevauche-brumes, et on retrouve avec grand plaisir la joyeuse bande de Saléon qui affrontera les ennemis et les coups du sort grâce à leur discipline et leur solidarité. Ils ne seront pas épargnés, entre fuite désespérée, trahison et manque de moyens, Cagna, Quintaine, Murtion, Malandie, Danbline, et les autres nous réservent de grands moments d’émotions dans leur périple. Vous allez exulter et vous allez chialer, c’est moi qui vous le dis ! Et quel plaisir de découvrir les tribus nomades du Longemar, avec leurs traditions et leurs conflits. Tu voulais des personnages féminins marquants ? Tiens, en voilà des centaines. Oui, l’auteur part dans tous les sens, mais il arrive à nous donner une vision globale sans nous perdre, et ça c’est quand même un exploit quand on voit le nombre de personnages et de factions qui entrent dans la partie. D’ailleurs ça donne un début de roman qui prend son temps, y’a bien une centaine de pages d’installation avant de vraiment repartir dans le cœur du bousin.
J’ai beaucoup aimé le nouveau point de vue du marquis De Lancenys qui apporte un peu d’humanité à cette armée « sainte », en présentant les soldats sous un jour moins manichéen. Il s’inscrit parfaitement dans la démarche générale de Thibaud Latil-Nicolas de nous faire vivre le côté humain d’un conflit de cette échelle avant de partir dans de grands imbroglios politiques. C’est ce que j’ai aimé jusqu’ici et que j’ai encore adoré dans L’appel des grands cors, l’auteur amène de l’humain, joue avec nos émotions grâce à tous ces pions qu’il a mis en place. En grand stratège il nous fait suivre les mouvements des factions et leurs buts avec une grande clarté, et en grand écrivain il nous attache à tous ses personnages pour nous faire vivre son histoire avec un grand sens de l’humain. Et j’apprécie encore une fois un auteur qui ne se complait pas dans ce que l’humain a de sombre et de mauvais, mais joue de l’autre côté de la barrière, il montre ce que peut donner une histoire qui parle d’amitié, de fidélité, d’honneur et d’amour pendant une période sombre. Pourtant, au milieu de toutes ces émotions il est un message qui parvient à passer, entre les joies et les peines il reste une morale qui revient, on nous raconte, on nous montre que oui, toujours, toute guerre est un gâchis.
Finalement, en lisant L’appel des grands cors j’ai beaucoup pensé à un autre auteur de fantasy qui joue avec les mêmes cordes, avec des émotions fortes et positives, des personnages touchants qui font trembler le lecteur. Cette conclusion des Chevauche-brumes se rapproche beaucoup de ce que j’ai ressenti en lisant John Gwynne. Si vous connaissez mon avis sur ses romans, vous saurez que j’ai pas de meilleur compliment dans ma besace. Alors lisez la trilogie des Chevauche-brumes.
Oh, j’ai pas parlé de la couverture, vous avez vu cette couverture de malade ? Qistina Khalidah évidemment.
Livre reçu en service presse de la part de l’éditeur Mnémos, merci à eux (Merci, merci, merci, merci)
Chevauche-brumes était fabuleux, Les flots sombres était encore plus grandiose et L’appel des grands cors est parfait. Thibaud Latil-Nicolas achève sa trilogie de façon magistrale avec une intrigue épique et intense portée par des personnages inoubliables et attachants qu’on a du mal à quitter. C’est un coup de coeur immense pour ce roman qui m’aura fait passer du rire aux sanglots, de la rage à la jubilation et m’aura laissé à la fois conquise et triste à l’idée d’en tourner la dernière page.
And so the legend of the Mist-Riders was written...
And so Latil-Nicolas brilliantly concludes his trilogy. Over the three volumes he gradually enlarged the scope of his story, from a few soldiers of a forlorn legion to a civil war involving tens of thousands, all under the threat of the black creatures of the mist.
The Mist-Riders are a bit peripheral in this last volume. The coming war involves other parties so Juxs, Berak, Hondelbert, the doryactes... have all large parts devolved to their progression in the plot. I regretted the subdued participation of the Riders a bit but the more epic scale of the conclusion necessitated it and when all is said and done it was satisfying.
The style felt more lyrical than in the previous volumes. Whether in the description of landscapes, of armies or the shock of arms there is Latil-Nicolas proficiently uses literary flourish in unison with the epic tale he develops.
I don’t read much sword and sorcery but as far as I’m concerned The call of the big horns is the very good conclusion of a very good trilogy.
Après avoir adoré les deux premiers tomes de cette saga, il était hors de question que je passe à côté du troisième et (déjà !) dernier. Je pourrais sans doute faire durer le suspense, mais pour faire très court, j’ai encore une fois énormément aimé ma lecture. Pour remettre rapidement les choses dans leur contexte, on avait laissé tous les membres des Chevauches Brumes en poste à Barberon, alors que le nouveau petit roi et toute son armée menée par l’Enochdil arrivaient à proximité. Les seuls à avoir filé étaient Jerod, Varago, Barbelin et Théclin, partis pour rejoindre Crevet depuis que le seul mage du coin avait décidé de retourner là-bas sans trop savoir pourquoi, simplement porté par son intuition.
Si les précédents tomes étaient très centrés sur les Chevauche-Brumes, les points de vue s’étendent désormais à d’autres et notamment au baron Berak, aux rescapées doryactes, au marquis de Lancenys, tout en continuant à suivre Ophélie et le petit roi. Ca donne une vision plus globale des problématiques et ça m’a parfois aussi sortie de ma zone de confort. Saléon devient quelquefois assez lointain et c’est un personnage que j’ai eu de plus en plus de mal à cerner alors qu’on le connaissait si bien aux débuts. Mais c’est une bonne chose d’élargir ainsi les possibilités, d’autant plus que le conflit s’agrandit encore. Avec la fuite de Barberon, on découvre l’arrière pays du Bleu-Royaume, le Longemar et l’Etherland, envahi lui aussi par les mélampyges. Et pourtant, c’est tout d’abord à une guerre très humaine à laquelle on a droit. Une guerre moche, avec des trahisons prévisibles, mais surtout des abandons cruels, comme celui de la représentante de Biscale qui n’hésite pas à laisser derrière elle Ophélie qui avait pourtant sauvé la situation dans sa région envahie par un monstre maritime. On n’évite pas les morts d’ailleurs, certaines glorieuses, d’autres qui pourraient sembler inutiles, mais toutes qui font de la peine tant on les aime ces personnages, ces petits bonhommes qui se sont vus charger d’une mission qu’il n’avait certes pas réclamée mais qu’ils ont acceptée sans sourciller. Ca fuit, ça se bat, ça se pourchasse, mais les Chevauche Brumes sont toujours là, présents jusqu’au bout pour mener cette ultime bataille qui les attend. Une bataille dans laquelle Jerod aussi aura son rôle à jouer et j’ai vraiment adoré que l’auteur vienne rappeler le lien qui l’unissait à Lansade tant j’avais pu les aimer tous les deux. Tout se trouve d’ailleurs simplement là. Dans cette amitié, cet amour, cette fraternité qui unit tous les membres du groupe. Personne n’y est parfait, chacun a ses défauts, certains bien plus importants que d’autres, mais à l’arrivée c’est cette humanité érigée contre le fanatisme et cette obsession de la domination, qu’elle vienne du clergé ou d’une menace plus surnaturelle, qui pourra sauver le Bleu Royaume.
Ce dernier et troisième tome conclu parfaitement la trilogie. C'est un plaisir de retrouver les protagonistes des premiers tomes mais aussi de découvrir de nouveaux personnages.
J'avais tellement hâte de lire ce livre que je l'avais pré-commandé... Très honnêtement, dans le premier bouquin j'ai eu un peu de mal avec une terminologie que je ne maîtrisais pas, et j'ai bien failli laisser tomber. Mais j'ai continué, et je n'ai plus lâché. J'ai toujours du mal à finir une histoire, alors il a bien fallu dire au revoir à tous ces personnages auxquels je m'étais attachée, sans parler de ceux qui ont été perdus... J'ai dévoré L'appel des Grands Cors en une après-midi. J'avais tellement envie de le lire que je l'ai laissé bien en vue sur mon bureau en essayant de me motiver à finir un autre livre, mais j'ai craqué. C'est comme une brioche encore chaude en bouche, on le lit si rapidement parce qu'il se passe tant de choses et qu'on espère que Juxs va tomber de son piédestal sur lequel il s'est lui-même élevé, qu'on avale toutes les pages sans s'arrêter. Je ne saurais dire si c'était mon préféré de la série, mais en tout cas, il nous laisse avec une vraie fin et un sourire nostalgique.
Une finale épique pour une trilogie de fantasy guerrière! Une écriture recherchée, des termes techniques et un système magique bien mis en place et bien utilisé. Le seul petit bémol est la quantité incroyable de personnages qu'il faut suivre. La multitude des points de vue ne permet pas de développer aussi en profondeur chaque personnage. Somme toute, chacun d'eux obtient tout de même une fin digne de leur mérite. Le combat final pose les derniers enjeux : entre déchirements internes du royaume et les ennemis de brume, de quel côté penchera votre honneur? Une belle représentation également au niveau des femmes (qui sont guerrières tout en restant profondément humaines), des infirmes (prennent part au combat, donne du courage au reste de leur troupe) et même aux autres bras cassés en quête de rédemption. Une trilogie à découvrir absolument.