Jump to ratings and reviews
Rate this book

Frayer

Rate this book
Tailler l'histoire, remonter les mémoires, observer les courses et les égarements de la fraie : l'écriture de Marie-Andrée Gill est là dans toute sa splendeur. Du haut du rempart devant le lac - le Piekuakami -, elle replonge dans les instants confondants de l'adolescence vécue dans la réserve, à chercher à quoi ressembler, « quoi faire de sa peau ». Par sa poésie délinquante, Marie-Andrée Gill transvase les contrastes qui définissent la communauté ilnue qui l'a vue grandir. Puisque nos morts ne s'envolent pas, elle retrace les cicatrices pour éventuellement chasser la douleur, revient au « village qui n'a pas eu le choix ».

nous n'existons que pour rire de nous-mêmes et nous chercher la nuit

80 pages, Paperback

First published January 1, 2015

4 people are currently reading
194 people want to read

About the author

Marie-Andrée Gill

15 books43 followers
Marie-Andrée Gill est originaire de Mashteuiatsh et voue un culte aux métaphores savoureuses et à plusieurs poètes et écrivains. C'est tout naturellement qu'elle a entrepris d'écrire à son tour un premier recueil de poésie publié à compte d'auteur, Béante, en réimpression. Parallèlement, elle habite sur une montagne perdue et essaie d'élever ses trois garçons à coup de bandes dessinées, de dictionnaires et de mangas. Elle aime bien suivre des cours au Bac en littérature de l'Université du Québec à Chicoutimi et a très hâte de commencer un autre projet d'écriture parce que ça la fait vraiment « tripper ».

Ratings & Reviews

What do you think?
Rate this book

Friends & Following

Create a free account to discover what your friends think of this book!

Community Reviews

5 stars
77 (23%)
4 stars
161 (49%)
3 stars
66 (20%)
2 stars
15 (4%)
1 star
5 (1%)
Displaying 1 - 30 of 31 reviews
Profile Image for Alondra Dubé-Garcia.
23 reviews
October 11, 2025
Une petite relecture qui ne fait que confirmer à quel point j'adore Marie-Andrée Gill (fangirl moment).

"Comment avaler la beauté du lac avec tous ces fantômes à mâcher dans le poumon de plastique. Je suis dans le niveau sous l'eau d'un jeu vidéo au moment où la petite musique de quand t'as pu d'air commence."

"passer le doigt au béton frais du rempart
écrire un prénom, jamais le même,
devant le lac et ses branchies de ciel cru
où le vent siffle une chanson country toujours

c'est l'heure dégrisée
de la soif d'eau juste"
Profile Image for Frédérique Landry.
100 reviews5 followers
January 19, 2019
Créer de l’espace : Frayer de Marie-Andrée Gill

Caresser la cassure, la parole

Ce moment où personne ne me dit
À quoi je devrais ressembler.

Entrer en poésie sur la pointe des pieds, comme on entre en un territoire nouveau, qui ne nous appartient pas. C’est ainsi. Je chéris le don de soi nécessaire à la démarche poétique. J’y marche avec présence. Sans vouloir déranger, sans vouloir m’imposer ; qu’en voulant respirer. C’est ce que j’ai fait en lisant Frayer, de Marie-Andrée Gill et je ne crois pas que l’on puisse le lire autrement. J’en ai eu l’espace thoracique qui s’ouvre. Le vent qui fouette et me force à prendre une bouffée. Ses vers m’ont fait vertige, comme l’ont fait ceux de Béante, son premier recueil.

Un vertige grandeur d’humain.

Marie-Andrée Gill a les mots-grandeurs et la plume forte. Elle se tient debout, elle apprivoise l’espace, le borde et nous l’offre, comme ça, c’est tout. Elle brode intimement le récit d’une adolescence au Saguenay, sur la réserve, dans un village qui n’a pas eu le choix. Elle le fait avec une simplicité qui désamorce et un langage qui va droit au but. Chaque poème est un éclat de réel, de vulnérabilité, de territoire et de mémoire confondus. On s’y sent aspirés. Frayer, c’est une poésie de grands espaces et de réalité crue. L’écriture trace le passage du lac Piekuakami, une chance le lac, du rempart jusqu’au fjord, en passant par la réserve.

Mais il faut lire Frayer sur la pointe des pieds. Il faut le lire sans cultiver la prétention de comprendre, de saisir ou de faire sens. Il faut laisser la voix de Marie-Andrée Gill résonner, puis respirer dans les silences. C’est donc sans prétention que je me tiens aujourd’hui ici, devant mon écran, à chercher les mots qui rendraient justice à une autrice dont la voix littéraire se réverbère du fjord à la grande ville.

Une voix multiple

nous sommes
des bêtes sauvages
et la même lumière
apprenant par cœur pêle-mêle
l’inhibition de la douleur

Le recueil se lit en cinq temps. La première partie comme une préface : quelques poèmes très forts avec en exergue du recueil un poème de Paul-Marie Lapointe. Puis, nous avons quatre parties : le Rempart, la réserve, l’adolescence, le Peikukuami. Chacune empreinte de la précédente et rythmée au cycle de vie de la ouananiche, décrit au début de chaque partie. Le fil conducteur ainsi tissé enveloppe le recueil. Marie-Andrée Gill tisse le portrait d’une vie, ou de plusieurs, car dans Frayer on passe du « je » au « nous » facilement. Les souvenirs et les aspirations d’une communauté Ilnu se rencontrent. N’y a-t-il qu’une narratrice ? Quelle voix appartient à qui ? Comment dissocier le « nous » du « je » ? Est-ce nécessaire ?

J’ai vraiment apprécié ce jeu dans la poésie de Marie-Andrée Gill. Car, après tout, sa poésie est porteuse d’un message qui transcende l’expérience individuelle. C’est pour cela que sa voix rejoint tant les lecteurs, je crois. Elle ouvre nos horizons. Elle se pose en question qui n’a peut-être aucune réponse… Puis pour la trouver, il faudra la lire, Marie-Andrée Gill. Il faudra savourer son langage, écouter les souvenirs et les ressentis pleinement, merveilleusement humains. Puis sentir l’espace. Frayer, à même la cicatrice, frayer.
Comme elle le dit si bien, la ouananiche et le saumon atlantique n’ont pas le même habitat, mais ils sont de la même espèce.

Une poésie vous a-t-elle déjà semblé, vous aussi, aussi vertigineuse ?
Profile Image for Loutre Patiente.
61 reviews
June 16, 2025
« ça n’existe pas c’est dans ma tête
l’air de rien j’ai assez d’ongles pour
m’accrocher au désordre »

« On a appris […] à sourire en carte de bingo gagnante »

« Je suis un village qui n’a pa eu le choix. »

Ce recueil se lit de façon tellement fluide que je n’ai pas arrêté. Les images sont fortes sans être inaccessibles. Vive Marie-Andrée Gill.

Profile Image for Brigitte Boudreau.
58 reviews3 followers
September 5, 2025
s'éclabousser le beau,
marcher par accroires :

toi tu serais
moi je serais
pis là on serait allés à
pis on aurait fait
pis t'aurais dit
pis j'aurais dit
Profile Image for Léonie Boudreault.
529 reviews28 followers
November 21, 2019
Excellent recueil de poésie! La recherche identitaire y est d’une importance vitale et l’autrice oscille entre une culture qu’elle ne connaît que trop peu et une identité urbaine qui ne lui convient pas. Magnifique œuvre.
Profile Image for Stéphanie.
107 reviews10 followers
February 21, 2021
« Comment avaler la beauté du lac avec tous ces fantômes à mâcher dans le poumon de plastique. Je suis dans le niveau sous l’eau d’un jeu vidéo au moment où la petite musique de quand t’as pu d’air commence. » p.31
Profile Image for Valérie Forgues.
Author 11 books76 followers
August 13, 2021
"L'amoncellement de nos regards :
les siècles

(je ne fais qu'essayer de ressembler
à cette vieille eau dont je suis l'enfant)"
Profile Image for Elizabeth Lord.
78 reviews22 followers
June 17, 2019
Publié sur le webzine Les Méconnus

Marie-Andrée Gill présente son deuxième recueil de poésie à La Peuplade, un recueil touchant, flirtant avec les souvenirs de l’adolescence et ayant comme paysage les lieux de la jeunesse.

La poésie de Marie-Andrée Gill présente la sensation d’«infini» inhérente à l’adolescence, cette sensation qui accompagne souvent celle de vide : « chercher sans relâche / quoi faire de sa peau ». Le temps passe, mais on ne sait pas pourquoi et surtout « (nous sommes partout égarés)». Au milieu de toute cette tourmente : le lac, lieu de tous les possibles, frayère; « Et le lac, une chance, le lac. » Témoin immobile, souvent gelé, parfois calme, le lac attire les regards et les confidences. Il se dresse au milieu du recueil comme une figure d’équilibre, comme un père réconfortant. C’est une des belles images que portent les vers de Frayer.


Accolant un langage adolescent cru et sexuel à des expressions beaucoup plus fragiles, mêlant la nature et les sentiments, Gill a su créer une atmosphère unique, comme si on était sans cesse déchirés entre le rêve et la triste réalité, entre les aspirations et les déceptions, entre ce qui se passe et ce qu’on imagine. À l’image du temps qui passe trop vite, ou pas assez, entre ce lac gelé et porteur d’espoir, la poésie de Gill traduit à merveille les revers et les travers de l’adolescence. C’est un recueil empreint d’une grande sensibilité qu’a écrit la poète, émotivement fort et vrai.
Profile Image for Mélanie Roberge.
1 review
November 1, 2015
J'ai beaucoup de mal à décrire les recueils de poésie que je lis parce que les vie... je les ressens, je les laisse me caresser, me frapper, me démolir, me faire pleurer et me faire sourire... Je dois admettre que les recueils dont les auteurs sont des femmes me rejoignent davantage étant femme moi-même. Et sans contredit, celui-ci est un de mes préférés... À relire encore et encore!
Profile Image for Catherine.
Author 5 books21 followers
Read
February 10, 2016
Par ici on flatte le chaos (avec un restant de sucette dans le cou).
Profile Image for Kelly-Ann McFern.
500 reviews17 followers
January 26, 2025
[Lu dans le cadre du cours de création littéraire]

Je dois débuter ma critique avec un disclaimer: ce livre a été le troisième lu dans le cadre d'un cours à l'université pour me permettre de terminer mon baccalauréat en études françaises. Ce n'est pas le genre de livre que je regarde lorsque je recherche une lecture, ni le genre de livre qui m'interpelle. Pourtant, je vais m'efforcer de faire une critique juste pour ce livre qu'on m'a obligé à lire.

Ce recueil cimente le fait que je n'ai aucunement la sensiblité pour comprendre la poésie délinquente d'une autre personne. J'ai dû aller faire des recherches sur internet suite à ma lecture pour comprendre ne serait-ce qu'un soupçon de ce que l'auteure a tenté de dire. Ce n'est définitivement pas mon genre littéraire préféré ou mon genre de poésie.
Profile Image for Loréna.
224 reviews11 followers
Read
September 13, 2023
"dans des maisons toutes pareilles les femmes brodent ton futur sur des mocassins qu'elles vendent aux touristes. La lumière est là comme elle manque. Timushum m'a dit : "juste les orages parlent encore des vraies affaires.""

"jour et nuit les chiens
jour et nuit le pissenlit pousse dans la craque du béton
et devant le lac,
une chance,
le lac."

"les humains ont des couleurs de pas de bon sens
comme la viande en dessine au soleil."

"La ouananiche demeure en lac, alors que le saumon atlantique migre en mer pour une partie de son cycle vital. Excepté cette différence, la ouananiche et le saumon atlantique sont la même espèce."

"sur la rue principale
nous dessinons la migration du gibier
et les courbes de la Bourse à la craie
nous mettons sous verre"
Profile Image for Aly.
2,921 reviews86 followers
June 13, 2021
Frayer m'a ouvert la porte sur le style imagé et percutant de Marie-Andrée Gill, une poétesse Innue.

J'aime que le côté cru et le triste se mélangent au drôle et à la métaphore. Il y a dans ces strophes une sincérité touchante et une évidence dans le propos. À ce jour, c'est le recueil de poésie que j'ai préféré dans ma vie.

Tellement de belles pépites à noter mais voici un petit extrait :
"J'ai dans le ventre un ski-doo la nuit sur l'asphalte
avec toutes les étincelles que ça peut faire."
Profile Image for Roxanne Fyfe.
122 reviews1 follower
May 3, 2020
Un livre qui se lit comme un bon verre d’eau après une longue course.

La poésie de Marie-Andrée Gill se lit de façon très organique; elle a le don de nous transporter facilement dans son univers. Elle présente sa réalité teintée de ses expériences dans une réserve ilnue et de l’influence non-négligeable de la culture pop québécoise.
2 reviews1 follower
May 19, 2021
Le language québécois et familier de Marie-Andree Gill me permet de renouer avec la poésie en général. L'image de frayer et des ouananiches m'a parlé émotionnellement, comme mon père m'a souvent raconté des fables autochtones sur les poissons en étant enfant.

Cependant, je ne pense pas que cela peut plaire à un public général. L'avis est partagé autour de moi.
81 reviews2 followers
October 26, 2022
Le corps est sans contours, rien ne le circonscrit à l’écart de la forêt, de la beauté du lac et du béton qui avale tout. C’est un corps de chair, de sang, de sexe, de rivière et de bois. C’est un corps territoire.

La poésie de Gill nous transporte dans cette vaste intimité collective qu’est le monde que l’on habite.
Profile Image for Carl Archambault.
78 reviews
September 26, 2020
Probablement car la poésie ne me parle pas, je n’ai trouvé aucun sens ou de réflexion dans ce recueil.
Profile Image for Hern.
2 reviews
November 24, 2020
« il y a déjà le fardeau de naître
entre les vertèbres de chaque épaisseur de la glace
et de ne pas connaître l'abrupt des horaires »

74 reviews
Read
April 13, 2021
« j’ai dans le ventre un ski-doo la nuit sur l’asphalte
avec toutes les étincelles que ça peut faire »
Profile Image for Lydia Arsenault.
79 reviews1 follower
January 4, 2022
La poésie de Marie-Andrée Gill : toujours entre nature brute et culture populaire adoptée. Enlevante, déroutante et si adroitement imagée. Je relirai souvent.
71 reviews
December 25, 2025
Les mains de Sami étaient dans mes cheveux cette fois, au pied d’un réveillon de Noël
Profile Image for Julien Renaud.
64 reviews3 followers
September 18, 2021
J’ai décidé de rédiger une critique 3 pour 1, car mon appréciation de ces trois recueils de poésie de Marie-Andrée Gill, poétesse ilnue du Lac-Saint-Jean, a été teintée par le fait que je les ai lus l’un après l’autre, d’un seul souffle.

J’écris «recueils», mais je trouve ce terme erroné. Les trois ouvrages ne sont pas une somme de fragments parfois parallèles, parfois perpendiculaires, avec des fils manquants pour tout rattacher. Non, ce sont des œuvres entières, indivisibles, avec des propos frappants. Ce qui ne peut être le résultat que d'une démarche artistique incarnée, par naïveté ou par minutie.

En poésie, on peut échapper une image ou un message, chercher un sens trop linéaire, trop vite. En lisant ainsi, on se met des barrières, lesquelles peuvent nuire au plaisir de plonger avec confiance dans l’univers proposé par l’artiste. Si l’on continue la lecture, les images finissent par apparaître, ou on finit par les dessiner à notre sauce. L’appréciation en cours de lecture est donc futile; c’est l’impression qui nous habite au moment de ranger le livre – et dans les jours suivants, parfois – qui fait foi de tout.

Tout ce préambule pour louanger le travail de Marie-Andrée Gill, qui laisse une trace véritable. Une œuvre engagée de manière subtile, très personnelle aussi, universelle, malgré les couleurs de son identité. Une parole parfaitement dosée, accessible, vraie et puissante dans sa simplicité. Bravo!

«Frayer», c’est le va-et-vient des vagues du Piekuakami, parfois calme, parfois agité. Une mouvance constructrice de l’identité d’une humaine avec un héritage, un présent et une destination plus ou moins connue. Avec une vieille eau dont elle est l’enfant, une eau propre en bataille et cette eau calme à laquelle on aspire toutes et tous.

«Je suis un village qui n’a pas eu le choix.»

«Je suis dans le niveau sous l’eau d’un jeu vidéo au moment où la petite musique de quand t’as pu d’air commence.»

«Et devant le lac,
une chance,
le lac.»

Publiée quelques mois avant, «Béante» est une œuvre plus engagée, sans être politique. Une œuvre qui diagnostique, qui peint un tableau de la tradition, de l’identité et de la survie. C’est aussi un appel à la cohabitation. Non, au partage. À l’échange. À l’enrichissement humain.

«Nous sommes ce qui nous précède
nous sommes toujours là nous
sommes.»

«Je suis tous mes ancêtres en aléatoire.»

«Cueillir des plumes
direct dans les veines
tant qu’à y être
greffer des pattes de lapin
aux chats noirs.»

Enfin, dans «Chauffer le dehors», le plus récent ouvrage, on s’éloigne de l’identité, bien qu’elle demeure en trame de fond, prête à teinter un mot de ses couleurs. Marie-Andrée Gill se dévoile autrement, avec une réalité universelle: l’amour échoué.

«Si vous vous demandez où je suis maintenant, c’est moi, juste là, avec le sourire forcé d’une patineuse artistique qui se relève après avoir fini son triple axel sur le cul.

«L’amour c’est une forêt vierge
pis une coupe à blanc
dans la même phrase.»

«Le dehors est la seule réponse que j’ai trouvée au-dedans.»
Profile Image for Aude.
1,071 reviews365 followers
February 2, 2022
'' Jouer avec une punaise dans le cours de math
Téter le sang du prénom
écrit sur mon bras ''
Profile Image for Mariane Prégent.
160 reviews12 followers
January 21, 2024
Très beau recueil.
J'ai trouvé la qualité parfois inégale entre les poèmes mais, somme toute, ce fut une excellente lecture.
Displaying 1 - 30 of 31 reviews

Can't find what you're looking for?

Get help and learn more about the design.