Après Le droit d'emmerder Dieu, éloge du droit au blasphème, Richard Malka revient sur l'origine profonde d'une guerre millénaire au sein de l'Islam : la controverse brûlante sur la nature du Coran. Plus qu'une plaidoirie, ces pages mûries pendant des années questionnent ce qu'il est advenu de l'Islam entre le VIIe et le XIe siècle, déchiré entre raison et soumission. Les radicaux ont gagné, effectuant un tri dans le Coran et les paroles du Prophète, oppressant leurs ennemis - au premier rang desquels les musulmans modérés, les musiciens, artistes, philosophes, libres penseurs, les femmes et minorités sexuelles. Plonger avec passion dans cette cassure au sein d'une religion n'est pas être "islamophobe", c'est regarder l'histoire en face. Traité sur l'intolérance est une méditation puissante, un appel aux islamologues du savoir et de la nuance - pour qu'enfin chacun sache, comprenne, échange, s'exprime.
Moi je n'ai aucun titre, je n'exerce aucune fonction et j'ai conscience de la singularité de mon propos devant une cour d'assises mais je devais, dans cette salle Voltaire, tenter de dénoncer les sortilèges de la pureté religieuse.
Je le devais à mes camarades de combat, depuis tant d'années, spécialement ceux de culture musulmane qui se battent pour notre liberté, sans être protégés par personne, dans un isolement extrême alors que certains, dans ce pays, sont prêts à y renoncer par posture ou pour une éphémère tranquillité.
Je le devais à tous ces morts, que j'aimais, dont vous avez entendu les familles brisées, visionné les images heureuses et qui ont été abattus au nom d'un prophète.
Je le devais aux survivants qui sont venus témoigner avec des balles dans le corps, des souffrances de chaque jour et une solitude intérieure que plus rien ne pourra atténuer, jamais, nulle part.
Je me le devais probablement aussi. Il y a un islam des lumières et un islam des ténèbres dont le principal ennemi est l'islam des lumières. Il y a un islam des philosophes et un islam des prédicateurs, un islam de la réflexion et un islam de limitation, un islam des mutazilites et un islam des salafistes, un islam de la pensée et un islam des Kouachi.
On ne trouvera pas un refuge en dehors de l'espace et du temps, alors exprimons-nous.
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Un bon livre , sous la forme d'une plaidoirie prononcée lors du procès en appel des attentats de Charlie Hebdo , l'avocat et écrivain Richard Malka nous livre une véritable étude sur le salafisme et la vision de l'islam dont se réclament les terroristes aujourd'hui. Nous découvrons dans le même temps un courant de l'islam appelé le mutazilisme basé avant tout sur la raison , la réflexion et la pensée éclairée comme la philosophie des Lumières au VIIIème siècle, qui a peu à peu laissé place à un autre courant qui se fonde sur la peur en suivant de façon littérale tous les versets du courant c'est-à-dire le salafisme . Richard Malka nous donne une vision d'ensemble de ces deux courants , l'un quasiment disparu car persécuté en masse par les salafistes et l'autre qui devient de plus en plus populaire aujourd'hui.
À la fois plaidoyer , manifeste pour la liberté d'expression et de religion , essai d'anthropologie et de sociologie , Richard Malka nous livre un brillant écrit nommé " Traité sur l'intolérance" qui nous rappelle l'œuvre de Voltaire au XVIIIÈME siècle ....
Très intéressant à lire, m'a donné envie d'en apprendre + sur les différents courants musulmans. Je ne pensais pas que ça serait un discours mais plutôt un essai un peu plus "écrit". 4/5 94 pages
Richard Malka a bien raison de faire paraître ses plaidoiries. Avec la fin de sa trilogie, ce lanceur d’alerte n’arrête pas de marteler son credo complètement athée sur la liberté d’expression. Et, celle-ci est si claire, si documentée qu’elle restera dans l’histoire certes littéraire mais aussi politique.
Dans Traité sur l’intolérance, l’accusé de Richard Malka est la religion. Attention, pas celle qui demande à réfléchir, à commenter, à rechercher. Non, celle qui affirme, qui ordonne et qui condamne ceux qui osent discuter !
Alors, puisque la plaidoirie est extraite du procès en appel des attentats de janvier 2015, elle fait référence plus particulièrement à la religion d’un courant de l’Islam qui, depuis longtemps, a abandonné l’esprit des lumières d’Averones à Avicennes qui prônait un Islam de tolérance, d’écoute et de liberté.
Aujourd’hui, force est de constater qu’on est loin de cet esprit ! Au contraire, et la litanie que dresse Richard Malka, vers la fin de sa plaidoirie sur les crimes perpétrés pour « venger le Prophète » fait froid dans le dos.
Alors, l’avocat détaille l’histoire de cette faille entre deux interprétations du Coran qui date de plusieurs siècles. Malheureusement, c’est la branche extrémiste qui a déjà triomphé.
Alors, Traité sur l’intolérance est un pamphlet pour le réveil des consciences, pour aider à transgresser les interdits qui musellent notre expression, pour combattre la dictature du respect qui oblige à se taire, pour déboulonner avec joie et sans haine le politiquement correct qui laisse infiltrer nos sociétés de ce venin qu’est l’intolérance.
12 juin 2025 Après sa plaidoirie au nom de « Charlie Hebdo » au procès des attentats de janvier 2015 devant la Cour d'Assises sous le titre de « Le droit d’emmerder Dieu », Richard Malka publie celle en appel sous le titre de « Traité sur l'intolérance ». Texte atypique où le juridique s'efface au profit de l'histoire et de l'analyse sociologique, l'avocat revient aux origines de l'islam et de la rédaction du Coran. Il distingue clairement l’islam des ténèbres, celui des fanatiques extrémistes, et celui des lumières. Livre nécessaire qui recadre sans condescendance « Traité sur l’intolérance ». Richard Malka. Bernard Grasset. Paris. 2023.
Richard Malka revient sur l’origine profonde d’une guerre millénaire au sein de l’Islam : la controverse brûlante sur la nature du Coran. Plus qu’une plaidoirie, ces pages mûries pendant des années questionnent ce qu’il est advenu de l’Islam entre le VIIème et le XIème siècle, déchiré entre raison et soumission. Les radicaux ont gagné, effectuant un tri dans le Coran et les paroles du Prophète, oppressant leurs ennemis – au premier rang desquels les musulmans modérés, les musiciens, artistes, philosophes, libres penseurs, les femmes et minorités sexuelles. Plonger avec passion dans cette cassure au sein d’une religion n’est pas être « islamophobe », c’est regarder l’histoire en face. Traité sur l’intolérance est une méditation puissante, un appel aux islamologues du savoir et de la nuance – pour qu’enfin chacun sache, comprenne, échange, s’exprime.
Clôturant une sorte de trilogie (avec Éloge de l’irrévérence et Le droit d’emmerder Dieu), cette plaidoirie a été tenue lors du procès en appel des attentats de Charlie Hebdo, une plaidoirie d’ailleurs tenue dans la salle Voltaire (qui avait désigné alors le christianisme comme la religion « la plus ridicule, la plus absurde et la plus sanguinaire qui ait jamais infecté le monde »).
L’occasion pour Richard Malka de désigner, selon lui, le vrai coupable : la Religion !
Et il poursuit en désignant ses plus fidèles serviteurs : l’intolérance, la manipulation, le travestissement des textes, le blasphème ou même la soumission et la résignation… (ils sont si nombreux !)
Une (encore une fois) absolument brillante plaidoirie que j’ai lue avec l’espoir ridicule qu’elle soit utile, partagée, étudiée… ou juste lue tant elle est édifiante !
Un essai éclairant sous forme de plaidoirie sur les dérives et les méthodes des courants extrémistes de l’Islam qui gangrènent nos sociétés. Cela rendu possible par une partie de nos élites soit par lâcheté soit par ambition personnelle. Plus que jamais, Richard Malka nous exhorte à faire preuve de courage intellectuel et de bravoure parce que c’est le seul moyen pour chaque français de conserver sa liberté et c’est d’autant plus vrai pour les français de confession musulmane.
Je ne connaissais pas tous les événements et détails qui ont mené aux attentats. Quand est-ce qu’on arête les conneries les humains là ? On voit bien que la religion dégénère toujours, peu importe laquelle.