Dans la tourmente d'une guerre sans nom, le parcours d'une jeune femme résistante dans tous les sens du terme. Rose a dix-neuf ans et refuse d'être une cocotte, une jeune femme qui attend qu'on l'épouse. Son village est trop petit pour elle, qui rêve du soleil, des cigales et d'une ferme dans le Sud. Peu importe que tous les hommes soient partis faire la guerre contre les Salauds et qu'il ne reste plus que les gamins et des vieux beaux tout plissés. Mais un soir, Rose rencontre un accordéoniste venu de la ville, un original qui semble avoir échappé à l'appel. Lorsque leur pays est brutalement envahi, l'homme qu'elle aime s'en va rejoindre les insurgés et lui confie sa petite fille. Comment tenir, seule avec une gamine, quand l'ennemi est dans vos murs et que le danger frappe à votre porte tous les matins ? Quand on a dû faire une croix sur ses rêves et que, les mois passant, tous ceux que vous aimez disparaissent ? Comment entrer en résistance ? Et jusqu'où peut-on aller pour une enfant ?
J'ai mis du temps à lire ce roman, pourtant court et qui me plaisait, mais j'ai enchaîné les romans sur la guerre et trop, c'est trop. J'avais besoin d'y aller à petite dose.
Ce roman est très beau, une jolie plume, qui met en avant une héroïne comme on aime, une femme pleine de fougue, qui va découvrir l'amour, la maternité, la révolte. Un pays inexistant qui ne dit pas son nom, mais qui pourrait être n'importe où, les Salauds envahissant chaque rue, chaque maison. Un récit poétique de combat et de liberté, des rencontres, des fantômes qui permettent de tenir, des éclats de joie par la relation entre Rose et sa fille, Michèle.
Rose est un esprit libre, et de celles qui refusent les conventions sociales : les mariages arrangés, être une femme au foyer, ou tenir sa langue. Mais la guerre gronde, et avec elle, les sentiments inattendus, pour une âme aussi libre qu'elle. Quand on ne sait de quoi demain sera fait, que faire à part aimer et résister ?
Quand Rose rencontre André, elle sait que ce sera l'homme de sa vie. Mais leur lune de miel, dans un pays en guerre, sera de courte durée. En explorant la guerre et ses conséquences, Pénélope Rose nous offre un conte très riche et très noir.
Rose est dans le train avec sa fille Michèle. On ne sait pour quelle raison, mais on la sent inquiète, car André manque à l'appel. De sa destination, on n'apprendra rien dans les pages initiales, car Pénélope Rose a choisi de revenir en arrière, au moment où les chemins de Rose et d'André, le petit vannier, se sont croisés. Devant la montée des périls, sa mère espère la marier et l'envoie au bal. Mais tous les hommes vaillants sont partis, alors Rose ne se fait pas beaucoup d'illusions sur ses chances de trouver le prince charmant. La suite va lui prouver qu'elle avait tort. Ce petit vannier qui ne danse pas à un charme fou, un regard attirant. Dès lors, la jeune fille sait qu'elle fera sa vie avec lui. Et qu'elle aimera sa fille Michèle comme la sienne. Leur union sera toutefois de courte durée, car André à son tour doit partir rejoindre les troupes combattantes, essayer d'arrêter "les Salauds" qui prennent leurs aises, tuent à tour de bras et s'installent dans le pays. Rose cherche alors à adapter la réalité à ses attentes. Écrit des lettres dont elle sait qu'elles ne trouveront pas leur destinataire. Alors pour Michèle, elle écrit aussi les réponses d'André. Qui va bien, forcément. "La vérité, c’est surtout que je refuse qu’il ne revienne jamais. Alors il reviendra." La réalité pourrait cependant revêtir des habits moins reluisants. Celle que les voisins observent et lui reprochent: "tu vends des meubles à nos ennemis, tu les invites à boire le café, tu fais chanter ta gamine, tu les salues le matin." Comment dans ce contexte ne pas passer pour une traître, une lâche? D'autant que «l'accordéoniste tueur» va lui offrir billet de train, hôtel et inscription à un concours de chant qui se déroule dans la capitale. Voilà donc la raison de sa présence dans ce train. À l'arrivée, c'est un véritable «manège émotionnel» qui l'attend et dont je ne vous dirai rien, sinon pour souligner combien Pénélope Rose réussit à mettre en lumière «toutes ces choses qui existaient en silence» et transforment la vie, les vies. Alors les certitudes s'effacent et laissent place aux questions. Alors un nouvel éventail de possibilités s’ouvre aussi. Pour Rose et Michèle l'avenir, ponctué de rencontres improbables, va soudain se dessiner de manière très différente à ce qu'elles avaient imaginé jusque-là. Les trois temps du roman nous offrent une réflexion sur la guerre et ses déchirures, reprenant ainsi l'un des thèmes déclinés de plusieurs manières en cette rentrée, depuis Le soldat désaccordé de Gilles Marchand à Quand tu écouteras cette chanson de Lola Lafon en passant par Le colonel ne dort pas d'Emilienne Malfatto ou encore L'Archiviste d'Alexandra Koszelyk. Mais la parenté et la filiation, l'exil et les migrants viennent ici compléter ce riche tableau. On y ajoutera la fidélité, ici réinventée avec poésie.
Rose rencontre André, un bel homme mystérieux au bal du village. Courte idylle avant son départ à la guerre comme résistant. Il lui laisse Michèle, une petite fille qu’il dit avoir recueillie. Rose l’attend, lui écrit des lettres qu’elle n’envoie pas pour qu’il reste vivant. Les « salauds » sont tout autour. Elle doit composer un peu avec l’ennemi puis elle s’enfuit pour résister à son tour. Réflexions sur la guerre, ses atrocités mais aussi tous ces liens clandestins forts, la résilience, la filiation aussi. Ça se lit tout seul. On ne s’ennuie pas et la plume est belle.
Ce livre contient plusieurs parties, la plus longue est la première. On nous parle de deux guerres et ce qui est intéressant c'est le fait qu'elles ne sont jamais nommé. On ne sait pas non plus où se situe le fameux pays et lequel contre lequel mais on devine aisément. Pour deux indices : 1 le mot fascisme est repris une seule fois et 2 quand le personnage d'Anna ne sens plus en confiance parce que des gens la déteste pour ce qu'elle représente ce pourquoi elle est née. ( comprenez née juive) Aucune religion n'y est mentionné, sauf le mot Dieu mais Dieu cela peut être beaucoup de religion. L'histoire nous montre de façon romancé et presque réaliste l'ascension d'une jeune fille en femme. Le livre est très bien écrit et se sent pris. Comme le personnage on espère que tout cela passera vite mais au contraire ce n'est pas le cas, la guerre c'est long, c'est fastidieux.
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