Ne présente aucun intérêt au point de vue national : telle était la raison, consignée dans les archives, du refus de naturalisation signifié en 1933 à la famille Michlin, originaire de Pologne. Quelques années plus tard, les époux Michlin seront déportés à Auschwitz. Seul survivant, leur fils Gilbert, qui entreprend ici un véritable travail de mémoire et d'histoire. Après l'évocation d'une enfance heureuse dans le Marais populaire, à laquelle succède l'enfer des camps et le travail d'esclave aux usines Siemens, il confronte le profond désir d'intégration de ses parents, juifs résolument laïcs et amoureux de la patrie des Lumières, à l'application scrupuleuse, dans l'indifférence générale, des lois racistes de Vichy. S'appuyant sur ce récit autobiographique, l'historien israélien Zeev Sternhell, spécialiste du fascisme et de la droite en France, rappelle la haine de la République qui était à l'oeuvre dans l'antisémitisme de Vichy. Mais il rappelle surtout qu'en 1940, les intellectuels français, qui avaient su administrer au monde une formidable leçon de respect des droits de l'homme avec l'affaire Dreyfus, n'avaient alors plus d'héritiers.
A sobering account of France’s project in anti-semitism preceding and during WWII. Gilbert Michelin’s memoir of deportation from Paris to Nazi Germany at the hands of the French police is powerful in its humbleness and frankness, underscoring the tawdry expedience of ethnic hatred, and the shocking native antisemitism of French society. France and much of Europe continue to cling to a narrative of victimhood, and actively hide their complicity in the final solution.
Passed through our family as required reading. Mr. Michlin is a distant cousin and his story reminds us of the relavancy of the holocaust. His family, like ours, was not religious, yet they were murdered at the hand of the French government and Nazis. Sarah's Key is based on these historical events. Sarah is fictional, Gilbert is real.