1968, palais du Potala au Tibet. L'ancienne demeure du dalaï-lama est occupée par une petite troupe de très jeunes gardes rouges fanatisés, étudiants à l'école des beaux-arts, menés par un garçon particulièrement cruel, "le Loup". Dans les anciennes écuries du palais, Bstan Pa, ancien peintre du dalaï-lama, est retenu prisonnier. Le Loup veut lui faire avouer sous la torture ses crimes contre-révolutionnaires. Alors que les jeunes gardes rouges profanent les plus hautes oeuvres d'art bouddhique, le vieux peintre se remémore une existence dédiée à la peinture sacrée. Il se souvient de son apprentissage auprès de son maître, des échelons gravis grâce à son talent exceptionnel jusqu'à approcher les plus hautes autorités religieuses et participer à la recherche du nouveau tulkou, l'enfant appelé à succéder au défunt dalaï-lama. Que peut la violence des hommes contre la beauté ?Dai Sijie nous fait pénétrer dans un univers d'harmonie et de méditation, nourri par l'évocation d'une tradition séculaire très raffinée que l'écrivain connaît à la perfection. Empreint d'une sensualité étonnante dans la description de l'art tibétain, ce nouveau roman de l'auteur de Balzac et la Petite Tailleuse chinoise procure un sentiment de dépaysement absolu dans l'espace et dans le temps.
Dai Sijie was born in China in 1954. He grew up working in his fathers tailor shop. He himself became a skilled tailor. The Maoist government sent him to a reeducation camp in rural Sichuan from 1971 to 1974, during the Cultural Revolution. After his return, he was able to complete high school and university, where he studied art history.
In 1984, he left China for France on a scholarship. There, he acquired a passion for movies and became a director. Before turning to writing, he made three critically acclaimed feature-length films: China, My Sorrow (1989) (original title: Chine, ma douleur), Le mangeur de lune and Tang, le onzième. He also wrote and directed an adaptation of Balzac and the Little Chinese Seamstress, released in 2002. He lives in Paris and writes in French.
His novel, Par une nuit où la lune ne s'est pas levée (Once on a moonless night), was published in 2007.
L'acrobatie aérienne de Confucius was published in 2008.
His first book, Balzac et la Petite Tailleuse chinoise (Balzac and the Little Chinese Seamstress) (2000), was made into a movie, in 2002, which he himself adapted and directed. It recounts the story of a pair of friends who become good friends with a local seamstress while spending time in a countryside village, where they have been sent for 're-education' during the Cultural Revolution (see Down to the Countryside Movement). They steal a suitcase filled with classic Western novels from another man being reeducated, and decide to enrich the seamstress' life by exposing her to great literature. These novels also serve to sustain the two companions during this difficult time. The story principally deals with the cultural universality of great literature and its redeeming power. The novel has been translated into twenty-five languages, and finally into his mother tongue after the movie adaptation.
His second book, Le Complexe de Di won the Prix Femina for 2003. It recounts the travels of a Chinese man whose philosophy has been influenced by French psychoanalyst thought. The title is a play on "le complexe d'Oedipe", or "the Oedipus complex". The English translation (released in 2005) is titled Mr. Muo's Traveling Couch.
bien aimé : - le rythme du livre, on passe des souvenirs d'enfance de notre peintre à la réalité du tibet en 1968. il y a donc une alternance entre passé et présent et du coup entre la beauté de l'art, des paysages etc et l'horreur de cette révolution et de la torture infligée au personnage. - bizarrement j'ai plutôt apprécié les passages de torture (bien deg quand même donc âmes sensibles attention!!) parce que les autres passages étaient plats... et là au moins, il y avait de "l'action". - les éléments historiques! j'ai lu dans une revue ici que la personne trouvait qu'ils étaient trop présents et donc que l'histoire était difficile à suivre, mais au contraire j'ai trouvé qu'ils apportaient un vrai plus! certes il y en a beaucoup, mais ils aident à comprendre le pays et également ce que va nous raconter ensuite le personnage principal!
moins aimé : - les descriptions a n'en plus finir. pourtant partisante de zola et de ses longues descriptions dans ses livres, ici je n'ai pas trouvé ça très intéressant?? c'était long et éprouvant à la lecture, parfois même j'hésitais à sauter quelques passages. - le concept même? au final je suis peut-être passée à côté de quelque chose parce que je n'ai pas compris pourquoi on alternait entre le passé et le présent? j'aurais peut-être préféré que l'auteur se contente d'une seule temporalité, même si au final ça apportait quand même un certain rythme!
Bstan Pa est le peintre officiel du 13ème puis du 14ème Dalaï-lama. Mais le 14ème Dalaï-lama a fini par fuir de Lhassa face à l'invasion chinoise pour se réfugier en Inde. Le Potala, le palais du Dalaï-lama a été saccagé par le régime communiste. En 1966, la révolution culturelle de Mao démarre avec son cortège de destructions, d'horreurs, de tortures et d'assassinats. Bstan Pa est enfermé dans les caves du Potala et alors qu'il subit interrogatoires et violences, ils se rappelle son enfance et sa formation auprès de son maître. Une plume superbe, une description du Tibet d'avant l'occupation communiste éblouissante qui nous plonge dans l'intimité du bouddhisme tibétain mais aussi dans toute l'ampleur de la bêtise humaine au mains de la dictature communiste chinoise. Ce roman, malgré ses évocations difficiles, est de la poésie à l'état brut.
Dans ce beau texte sensible et érudit, Dai Sijie nous raconte le Tibet et ses malheurs par l’intermédiaire de Bstan Pa, peintre officiel du 13e dalaï-lama. Nous sommes en mars 1968, en pleine Révolution culturelle et la Chine vient "sauver" par la force le Tibet de ses traditions féodales et de ses archaïsmes. Le vieux Bstan Pa est retenu dans les caves du palais du Potala à Lhassa, torturé par "le Loup", 18 ans, terrible chef d’une escouade de gardes rouges fanatisés qui tente de lui faire avouer les turpitudes de ses anciens maitres. Mais que peut la violence face à la foi et la loyauté inaltérable d’un homme ? Bstan Pa comme tous les bouddhistes ignore la tragédie de la mort qui ne marque que « le bref passage d’une forme de vie à une autre. » Il garde en mémoire l’incroyable richesse culturelle et spirituelle de la vie tibétaine avant l’arrivée de l’envahisseur chinois. C’est là qu’il va se réfugier pour lutter contre les douleurs et les humiliations de la torture faisant entrer sa petite histoire personnelle de peintre dans la grande du Tibet. Bstan Pa se remémore son enfance, son apprentissage et toute sa carrière dans les hauts lieux du bouddhisme tibétain. Suite à la mort du 13e dalaï-lama, il participe par exemple à la recherche de son successeur (sa réincarnation) qui est trouvé grâce à une vision dans un petit village en la personne d’un bambin de 2 ans à qui on présente différents objets en plusieurs exemplaires identiques. Et parmi eux, « il avait sans peine reconnu, au milieu des copies, ceux qui avaient appartenu au Grand Treizième : le petit tambour qu’il utilisait pour appeler ses serviteurs, son bol personnel, son stylo et sa canne. » On connait la suite, le jeune dalaï-lama est reconnu, il est emmené à Lhassa, mais est contraint de fuir en exil en 1959, ce que pressentait son prédécesseur qui prophétisait que son pays allait bientôt tomber sous le joug de conquérants qui banniraient la religion, pilleraient les monastères, confisqueraient les biens et tenteraient de détruire l’âme du Tibet. Le roman qui mêle ainsi histoire et fiction est dédié à la peinture, mais aussi à la sagesse du bouddhisme tibétain. Romancier et cinéaste envoyé en 1971 dans un camp de rééducation pour trois ans, Dai Sijie connait son sujet. Sans tomber dans l’opposition manichéenne entre deux mondes, celui du sacré immaculé et celui du profane vulgaire, il décrit grâce à une écriture tranquille et sensible l’existence du vieux peintre permettant ainsi la découverte d’un art et d’une culture uniques. Sa plume raffinée et méticuleuse qui nous emmène dans l’univers du bouddhisme tibétain m’a offert un charmant dépaysement. Je n’ai pas retrouvé cependant dans "Les caves du Potala" la verve romanesque qui m’avait tant plu dans "L’Évangile selon Yong Sheng" et l’histoire de son pasteur chinois. Mais j’aime dans l’œuvre de Dai Sijie cette dimension spirituelle qui s’incarne dans l’adversité. Vivre sa foi, être fidèle à ses convictions, rester libre, c’est d’une certaine manière réaliser une œuvre d’art.
Ce livre est un magnifique hommage au Tibet et au bouddhisme tibétain. A travers l'histoire du peintre Bstan Pa, on découvre un monde qui a presque disparu, un monde plein de spiritualité, de divinités bouddhistes et tibétaines, de traditions, d'art et de compassion. De part sa position de peintre officiel du Potala, Bstan Pa a voyagé à travers le Tibet et la Chine, et c'est intéressant de retracer ses voyages sur une carte. Dai Sijie encadre son récit dans le contexte si terrible de la révolution culturelle. Nous sommes 18 ans après la conquête du Tibet par la Chine, et en pleine contestation des religions et intellectuels. L'armée rouge de Mao saccage les temples bouddhistes et bafoue les traditions avec une cruauté violente. Le vieux Bstan Pa leur résiste en restant fidèle à lui même : il se remémore sa vie et ses oeuvres, son amour pour la peinture, se préparant doucement à la mort.
J'ai adoré ce récit qui est poignant et plein de poésie. On en apprend beaucoup sur le Tibet, région que je n'ai pas eu la chance de visiter.
Un peu de déception pour ma part car ce nouveau roman rentre davantage dans la catégorie du récit historique (le texte est très détaillé avec beaucoup de références, de dates etc) ce qui apporte parfois un peu de lourdeur. Cela dit, l'auteur a le mérite de nous rendre un témoignage très réaliste du massacre de la révolution culturelle ordonnée par Mao. Il nous plonge dans l'univers du bouddhisme tibétain, son art et ses temples avant l'arrivée du Loup et de ses troupes détruisant tout sur leur passage. Sans aucun doute, c'est un bon roman et un très bel hommage à cette culture.