Le gardien vint voir son prisonnier au sujet de l ancien detenu, mort la veille dans sa cellule: - Je suis bien embete, je ne trouve pas de formulaire pour le cas d'un infarctus en prison. Le prevenu comprenait. Il eviterait d'en avoir un. - En revanche, il existe un formulaire pour les morts violentes: j'ai bien la solution de le tabasser maintenant et de vous accuser de l'avoir tue, mais j'hesite. - J'en ferais tout autant. - Ou encore, on maquille l'affaire en suicide posthume grace au formulaire Sui-6-Bis. D un commun accord, la derniere solution fut retenue. Seul probleme, l'administration demandait la signature du suicide. Alain Galindo nous livre ici une satire grincante, parabolique et originale d une administration aux rouages mal huiles, decrite dans un univers a la Ubu. Surrealisme, humour et poesie sont l apanage de ce roman. Atypique et corrosif, il ravira les amateurs de Raymond Queneau, Boris Vian et Alfred Jarry.