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Arrogant comme un français en Afrique

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La France se réveille en Afrique avec la gueule de bois. Elle pensait que tout y était encore sous son contrôle et que sa « science africaine » était infaillible. Tout cela n’est qu’un leurre : les destinées politiques, religieuses, sociales et économiques de ce continent lui ont complètement échappé.
Par arrogance, les dirigeants français ne se sont jamais véritablement intéressés à la complexité de l’Afrique. Quant à ceux qui s’y sont installés tout au long de la guerre froide – coopérants venus pour enseigner ou militaires y vivant en famille –, ils ont plus souvent cherché à former des Africains à leur image qu’à comprendre leurs spécificités et leurs désirs. D’ailleurs, en France même, n’aime-t-on pas que les Afro-Français qui nous ressemblent ?
Aujourd’hui, la France paie cher cette arrogance. Les anciennes générations lui reprochent son ingratitude, tandis que les jeunes diplômés refoulés aux portes des consulats préfèrent poursuivre leurs études ailleurs. Les plus grands groupes industriels français perdent des contrats qu’ils pensaient leur être dus et des parts de marché face à leurs concurrents chinois. Les congrégations catholiques françaises sont vivement concurrencées par les Églises de réveil (évangéliques, pentecôtistes, charismatiques…), sans parler de l’expansion de l’islamisme radical.
La méconnaissance de l’Afrique et des Africains a conduit la France à des analyses anachroniques et à sous-estimer la richesse de ce continent et de sa diaspora. C’est ce mépris qu’Antoine Glaser s’emploie à dénoncer ici. Il est temps de cesser de donner des leçons et d’apprendre de l’Afrique !
 

180 pages, Kindle Edition

Published March 9, 2016

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Antoine Glaser

15 books6 followers

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Profile Image for A YOGAM.
1,778 reviews4 followers
July 27, 2025
Antoine Glasers Arrogant comme un Français en Afrique ist ein scharfsinniges und gleichermaßen unbequeme Analyse der nachkolonialen Beziehungen zwischen Frankreich und seinen ehemaligen afrikanischen Kolonien. In elegantem, aber entschiedenem Ton seziert Glaser die tief verwurzelten Machtmechanismen, durch die Frankreich seine politische, wirtschaftliche und militärische Präsenz auf dem afrikanischen Kontinent über Jahrzehnte hinweg aufrechterhielt. Dabei legt er eine zentrale These zugrunde: Die französische Haltung gegenüber Afrika sei bis heute maßgeblich von kolonialem Paternalismus und einer kulturellen Überlegenheitsgeste geprägt – eine Mischung aus strategischer Arroganz und intellektueller Selbstgewissheit, die sich nicht nur überlebt hat, sondern zunehmend kontraproduktiv wirkt.
Im Mittelpunkt der Analyse steht die These, dass Frankreich Afrika nie als gleichwertigen Partner begriffen, sondern stets als verlängerter Arm seiner globalpolitischen Ambitionen betrachtet hat. Glaser deckt auf, wie militärische Interventionen – oft unter dem Vorwand der Stabilisierung – in Wahrheit die Fortführung alter Einflusszonen darstellen. Die Rolle Frankreichs als "Gendarm Afrikas" wird dabei ebenso kritisch hinterfragt wie die wirtschaftliche Durchdringung durch französische Großkonzerne, deren Interessen allzu oft im Widerspruch zu demokratischer, afrikanischer Selbstbestimmung stehen. Trotz der offiziellen Rhetorik von Partnerschaft und Kooperation zeigt sich in Glasers Darstellung ein tief verankertes strukturelles Ungleichgewicht, das sich in Verträgen, Militäreinsätzen und diplomatischen Routinen manifestiert.
Gleichzeitig beobachtet Glaser einen Wandel, der sich in den vergangenen Jahren immer deutlicher abzeichnet. Die französische Deutungshoheit über Afrika bröckelt. Der wirtschaftliche Rückzug Frankreichs, die zunehmende Konkurrenz durch China, Indien, die Türkei und andere Akteure, sowie das wachsende Selbstbewusstsein afrikanischer Staaten markieren das Ende des französischen Paternalismus. Die bisherige Trägheit französischer Außenpolitik, gespeist aus einem Gefühl kultureller Unverzichtbarkeit, hat es versäumt, diesen Wandel proaktiv zu gestalten. Frankreichs „Afrikawissenschaft“ – lange als unanfechtbar inszeniert – verliert ihre Relevanz, weil sie die innere Dynamik, Vielfalt und Komplexität afrikanischer Gesellschaften verkennt oder ignoriert.
Besonders eindrucksvoll ist Glasers Analyse der afrikanischen Diaspora in Frankreich. Über eine Million Menschen afrikanischer Herkunft leben heute in der Republik, viele mit doppelter Staatsbürgerschaft. Statt diesen Teil der Bevölkerung als Brücke und Chance zu begreifen, wird er von der französischen Politik häufig als Sicherheitsproblem wahrgenommen – ein misstrauisches Blickfeld, das nicht nur Integration behindert, sondern auch Ressentiments schürt. In einer digital vernetzten Welt entfalten sich diese Gefühle auf dem afrikanischen Kontinent weiter: Antifranzösische Stimmungen verbreiten sich viral, mitunter schneller als politische Diplomatie hinterherkommt. Die strukturelle Arroganz, die sich in der sozialen Ausgrenzung der afrikanischen Diaspora niederschlägt, kehrt somit als geopolitischer Verlust Frankreichs zurück.
Arrogant comme un Français en Afrique ist letztlich eine Mahnung: Frankreichs Überheblichkeit hat nicht nur reale Partnerschaften beschädigt, sondern auch symbolisch Wirkung entfaltet – in der Art, wie afrikanische Akteure Frankreich heute wahrnehmen. Das Land erscheint nicht als weltoffene Grande Nation, sondern als provinzieller, zentralistischer Akteur, der über ein Afrika spricht, das er weder versteht noch wirklich hören will. Glaser argumentiert, dass es höchste Zeit sei, sich von der Illusion kultureller oder politischer Überlegenheit zu verabschieden. Nur durch ein ernst gemeintes Interesse an den afrikanischen Realitäten – jenseits strategischer Eigeninteressen – kann ein neues Kapitel der Beziehung zwischen Frankreich und Afrika aufgeschlagen werden. Bis dahin aber bleibt Frankreichs Blick auf Afrika ein Spiegel seiner selbst: selbstgerecht, träge, und zunehmend allein.
Profile Image for Yves Gounin.
441 reviews69 followers
June 6, 2016
Antoine Glaser n’a jamais autant écrit que depuis qu’il a pris sa retraite de La Lettre du Continent, une note d’informations confidentielles sur l’Afrique qu’il a dirigée pendant vingt-huit ans. Arrogant comme un Français en Afrique est publié chez le même éditeur avec la même maquette que AfricaFrance. L’un comme l’autre chroniquent la relation franco-africaine. L’un comme l’autre sont construits en courts chapitres fourmillant d’anecdotes narrées d’une plume allègre qui se lit agréablement.

Dans AfricaFrance, Antoine Glaser soutenait que le rapport de domination entre l’Afrique et la France s’était inversé : au temps où la France tirait les ficelles en Afrique avait succédé celui où les dirigeants africains étaient en passe de devenir « les maîtres du jeu ». La thèse défendue dans Arrogant… n’est pas moins percutante : faute d’avoir fait l’effort de comprendre la complexité et la richesse de l’Afrique et à trop avoir voulu y plaquer des schémas occidentaux inapplicables, la France paie aujourd’hui le prix de son arrogance.

A l’appui de sa thèse, Antoine Glaser examine successivement tous les acteurs de la coopération franco-africaine et dénonce leur arrogance. Arrogance des chefs d’État, de droite comme de gauche, qui reproduisent une attitude paternaliste avec des dirigeants africains qui, lassés d’être méprisés, se cherchent d’autres partenaires en Chine, au Brésil ou en Inde. Arrogance des militaires qui se satisfont du succès à court terme de leurs interventions et refusent de reconnaître leur échec à long terme. Arrogance des diplomates bunkérisés dans des ambassades cadenassées par la menace terroriste et décrédibilisés par la pusillanimité de la politique de visas de la France. Arrogance des hommes d’affaires qui s’imaginent encore que la signature d’un contrat dépend d’un coup de fil de l’Elysée. Arrogance des coopérants – ou de ce qu’il en reste car leurs effectifs ont fondu – qui, claquemurés dans leurs belles villas, n’ont pas fait grand-chose pour le développement des pays qu’ils étaient censés aider. Arrogance des missionnaires qui n’ont pas su ou pas pu endiguer la poussée des fondamentalismes musulmans ou évangéliques. Arrogance enfin de tous ceux que Vincent Hugeux avait joliment baptisés les « sorciers blancs de l’Afrique », avocats sans éthique, conseillers en communication, journalistes stipendiés, qui vendent leurs conseils pas toujours pertinents à des Africains de moins en moins crédules.

La charge est rude. Mais elle est juste. Elle s’appuie notamment sur les récents rapports parlementaires qui ont fait, avec une grande lucidité, le constat de la perte d’influence de la France en Afrique. Celui des sénateurs Lorgeoux et Bockel d’octobre 2013 sur « La présence de la France dans une Afrique convoitée ». Celui des députés Guibal et Baumel de mai 2015 sur « La stabilité et le développement de l’Afrique francophone ».
Elle pêche toutefois par son absence de comparaison. Car si l’influence de la France en Afrique décline, il n’est pas pour autant automatique que l’influence de ses concurrents y augmente à due proportion. Le jeu n’est pas à somme nulle qui verrait se substituer à une domination (néo)coloniale une autre forme de relation aussi déséquilibrée. L’ouvrage qui analyserait, comme le fait Antoine Glaser pour la France, la relation sino-africaine à travers ses acteurs (politiques, militaires, diplomates, hommes d’affaires, etc.) reste à écrire.
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