À travers une seule image, obsédante, lancinante, celle qui capture l'instant précis où Monet entre dans son atelier, je me suis efforcé de peindre les dernières années de la vie de Monet. C'est dans cet atelier de Giverny où il a peint les Nymphéas qu'il se sent à l'abri des menaces du monde extérieur, la guerre qui gronde, la vieillesse qui approche, la vue qui baisse inexorablement. C'est là qu'il va entamer le dernier face-à-face décisif avec la peinture. C'est là, pendant ces dix années, de 1916 à 1926, que Monet va poursuivre inlassablement l'inachèvement des Nymphéas, qu'il va le polir, et le parfaire.
Jean-Philippe Toussaint (born 29 November, 1957, Brussels) is a Belgian prose writer and filmmaker. His books have been translated into more than twenty languages and he has had his photographs displayed in Brussels and Japan. Toussaint won the Prix Médicis in 2005 for his novel Fuir. The 2006 book La mélancolie de Zidane (Paris: Minuit, 2006) is a lyrical essay on the headbutt administered by the French football player Zinedine Zidane to the Italian player Marco Materazzi during the 2006 World Cup final in Berlin. An English translation was published in 2007 in the British journal New Formations. His 2009 novel La Vérité sur Marie won the prestigious Prix Décembre.
“Et là, dans l'atelier, face à la peinture qui lui résiste, face à la peinture qui se défend, face à la peinture qui se refuse, Monet s'obstine, il reprend, il retouche. Monet ne lâche plus la brosse. Il pénètre toujours plus avant dans la peinture, il s'y fond, il s'y dilue. Il n'y a plus trace de son corps terrestre dans l'atelier, son esprit s'est dissous dans la peinture. Monet est devenu peinture.”
Une évocation émouvante et poétique des dernières années de Claude Monet servie par une écriture ciselée et envoûtante. A travers ce portrait du grand peintre aux prises avec son dernier chef-d'œuvre, c'est une véritable allégorie de l'art et de la vie que nous offre Jean-Philippe Toussaint. Un petit bijou !
Niesamowita książka! Szkoda, że taka krótka! Nie była napisana na siłę, nie była sztuczna. Była piękna bez wysiłku, była autentyczna. Oddaje klimat warsztatu w 100%! Dosłownie aż poczułam zapach jaki tam był!!!!!
Książka o Monecie. O jego sztuce. O tym jak wchodzi do warsztatu i za sobą zostawia życie i "wchodzi" w sztukę. W momencie kiedy wchodzi do warsztatu, czas się zatrzymuje. Autor nie mówi nam zbyt dużo o samym Monecie. Skupia się na jego relacji ze sztuką. Są też króciutkie fragmenty biograficzne, ważne w życiu malarza.
Jest to również książka o przemijaniu, życiu i śmierci. O tym jak starość przychodzi nagle.
Trente pages seulement, mais j’ai eu l’impression d’entrer moi aussi dans l’atelier. Mon obsession pour Monet devient presque déraisonnable… chaque mot rapproche un peu plus de ce moment suspendu où tout commence 📝
Ce texte très bref, d’une vingtaine de pages, accompagnait l’an dernier l’exposition d’Ange Leccia à l’Orangerie. Jean-Philippe Toussaint le consacre aux dernières années de la vie de Monet, entièrement absorbées dans la création des grands panneaux des « Nymphéas ». Jusque là très analytique, dans son étude permanente des formes et des lumières et de leur décomposition, ce qui justifie ses séries de toiles aux motifs identiques mais aux atmosphères si différentes, Monet se lance dans une gigantesque et inachevable opération de synthèse de son paysage familier de Giverny. L’évocation de Jean-Philippe Toussaint reprend ce double mouvement. Son texte est construit sur une gigantesque anaphore, chaque paragraphe commençant par « Je veux saisir Monet là, à cet instant précis où… », ce qui donne tout d’abord l’impression d’une série comparable aux séries même de Monet, à des tentatives successives et réitérées de fixer l’instant sur la toile car il est si beau (ou si vrai, ou si caractéristique), avant qu’on ne s’aperçoive que le temps passe, d’abord très légèrement (dans le premier paragraphe Monet ouvre la porte, dans le deuxième il entre dans l’atelier) puis bien plus rapidement ; c’est toujours le début de la journée de travail du peintre qui est envisagé, mais les années filent, une guerre se termine, une commande publique s’organise, Monet retouche et réagence sans cesse ses toiles, perpétuellement insatisfait. Petit à petit le texte fait place aussi à des considérations d’ordre historique ou critique qui installent encore un autre régime de temps : le regard rétrospectif de l’écrivain qui vient mettre en perspective le fameux « instant précis ». La fin, d’une grande sobriété, n’en a pas moins une dimension fantastique qui évoque de façon inattendue une des « Nouvelles orientales » de Marguerite Yourcenar. Si on s’intéresse un peu à l’œuvre de Monet, on ne va peut-être pas apprendre grand-chose en lisant ce bref récit, mais on aura l’impression de le voir au travail, et en cela il est réussi.
C’est mignon et immersif, j’avais l’impression d’être dans son atelier et de sentir toutes les odeurs de peintures, d’huile de lin, etc…
"Et là, dans l'atelier, face à la peinture qui lui résiste, face à la peinture qui se défend, face à la peinture qui se refuse, Monet s'obstine, il reprend, il retouche. Monet ne lâche plus la brosse. Il pénètre toujours plus avant dans la peinture, il s'y fond, il s'y dilue. Il n'y a plus trace de son corps terrestre dans l'atelier, son esprit s'est dissous dans la peinture. Monet est devenu peinture. »
Une lecture intense qui nous plonge dans les dernière années de vie de Monet avec délicatesse et pudeur. Une sublime description des pensées du peintre jusqu’à son dernier souffle ou de celui qui marquera à jamais l’art.
Een toespraak/bijschrift voor de opening van (D’)Après Monet van Ange Leccia is misschien niet de ideale introductie tot het oeuvre van een auteur waarvan de meeste mensen nog niet(s) gehoord hadden (ik ook niet). Ik laat de bespreking dan ook hierbij. Dat lijkt mij eerlijker.
"Ce sera l’éternelle toile de Pénélope qu’il tissera et détissera jusqu’à son dernier souffle. Car finir les Nymphéas, c’est accepter la mort, c’est consentir à disparaître."
Je suis désolée ça n'a pas vraiment fonctionné sur moi. Je n'arrivais pas à situer le narrateur, l'anaphore ne mettait pas de rythme mais me rendait mal à l'aise. Je n'ai pas détesté mais ça n'a pas fonctionné pour moi, je n'ai pas réussi à m'intéresser.