Thomas Desforges > Recent Status Updates

… à cet instant. « Je ne connais personne, s’entendit-elle déclarer.

Lorsqu’elle revint aux Sands, elle se regarda dans le miroir un long moment, puis téléphona pour demander un double bourbon. Quand le serveur arriva, il la regarda.
« Il est encore bien tôt », dit-il.
Elle versa quelques gouttes de bourbon sur la glace et regarda l’alcool descendre le long des parois du verre. Il lui semblait maintenant qu’elle avait roulé toute la semaine pour arriver précisément …

… avait été Silver Wells. De toute façon elle se fit arrêter pour excès de vitesse à la sortie de Tonopah et quand le motard vit la robe argent et les pieds nus et la Ferrari immatriculée au nom de quelqu’un d’autre, il appela la Californie pour voir si on avait signalé le vol de la voiture et c’était le cas.

… lorsqu’elle atteignit Las Vegas et, comme elle s’y arrêta pour acheter des cigarettes, il était huit heures lorsqu’elle arriva à Tonopah. Elle ne savait pas très bien ce qu’elle voulait faire à Tonopah. Il s’agissait vaguement de voir les tombes de sa mère et de son père, mais son père et sa mère n’étaient pas enterrés à Tonopah. Ils étaient enterrés à Silver Wells, ou à ce qui …

Lorsqu’il se fut endormi, elle s’habilla sans faire aucun bruit et quitta la maison. Elle se retrouva dans l’allée avant de se souvenir qu’elle n’avait pas de voiture. Les clefs étaient restées sur la Ferrari du comédien et elle la prit, hésitant lorsqu’elle déboucha sur la grand-route, puis tournant non pas vers Beverly Hills mais vers la vallée et l’autoroute. Le jour se levait …

… des nouvelles du monde, se considéra comme sous l’effet de calmants et ne quitta pas l’appartement de Fountain Avenue.

… fois qu’on les avait réprimandés, morts quand on les avait revus, les enfants dans la voiture fermée à clef et qui brûlait, les petits visages, les cris impuissants. On disait toujours qu’on avait administré des calmants aux mères. Dans le monde entier il n’y avait pas autant de calmants qu’il y avait de périls imminents. Maria mangea des crêpes congelées, regarda la télévision pour avoir …

… journaux car certains articles lui sautaient littéralement aux yeux : les enfants de quatre ans dans le réfrigérateur abandonné, le thé à l’eau de Javel, le nouveau-né dans la ruelle, le serpent à sonnette dans le parc du bébé, le péril, le péril indicible dans la vie quotidienne. Elle se sentait défaillir à mesure que ces images défilaient devant elle, les enfants encore vivants la dernière …

En janvier, il y avait du mimosa devant tous les bungalows entre Melrose Avenue et Sunset Boulevard ; la pluie s’installa et Maria remplaça ses sandales par de vraies chaussures et un chandail de shetland qu’elle avait acheté à New York quand elle avait dix-neuf ans. Pendant des jours, durant cette période de pluie, elle n’ouvrit pas la bouche, elle ne lut pas un journal. Elle ne pouvait pas lire les …

Elle regardait dans un miroir où elle retrouvait les traits de sa mère. À un moment de la nuit elle avait pénétré dans un royaume de malheurs particuliers aux femmes et elle n’avait rien à dire à Carter.

… mieux valait peut-être ne pas chercher à le démêler. Le soleil du soir vernissait le Pacifique. Le vent lui brûlait le visage. Lorsqu’ils eurent quitté l’autoroute côtière il gagna le bas-côté et arrêta la voiture.

Il garda les yeux fixés sur la route et le pied pressé sur l’accélérateur. Elle aurait voulu lui dire qu’elle était navrée, mais dire qu’elle était navrée ne lui parut pas convenir tout à fait, et, d’ailleurs, ce pour quoi elle était navrée lui parut aussitôt trop profond et trop évanescent pour les mots qu’elle connaissait, lui parut si infiniment plus compliqué que le fait immédiat que …

Il y eut un silence. Quelque chose de réel était en train de se passer : en fait, il s’agissait de sa vie. Si elle pouvait se rappeler ça, elle parviendrait à jouer son rôle jusqu’au bout, à faire ce qu’il fallait, en quoi qke cela consistât.

Signes de celui qui progresse : il ne blâme personne, il ne loue personne, il ne se plaint de personne, il n’accuse personne, il ne dit rien de lui-même comme de quelqu’un d’importance ou qui sait quelque chose. Quand il est embarrassé et contrarié, il ne s’en prend qu’à lui-même. Quand on le loue, il rit à part soi de celui qui le loue ; et, quand on le blâme, il ne se justifie pas. Il se…

Quelqu’un se baigne promptement, ne dis pas : « C’est mal », mais dis : « C’est promptement. » Quelqu’un boit beaucoup de vin, ne dis pas : « C’est mal », mais dis : « Il boit beaucoup de vin. » Avant d’avoir, en effet, connu sa raison d’agir d’où peux-tu savoir s’il agit mal ? Ainsi, il ne t’arrivera point de percevoir des représentations évidentes et d’en juger sur d’autre

Toute chose à deux anses : l’une par où on peut la porter, l’autre par où on ne le peut pas. Si ton frère a des torts, ne le prends pas du côté par où il a des torts ; ce serait l’anse par où on ne peut rien porter. Prends-le plutôt par l’autre, te rappelant qu’il est ton frère, qu’il a été nourri avec toi, et tu prendras la chose par où on peut la porter.

Quand un homme te fait du tort ou parle mal de toi, souviens-toi qu’il juge qu’il est de son devoir d’agir ou de parler ainsi. Il est donc impossible qu’il suive ton sentiment, et il ne peut suivre que le sien, de sorte que, s’il juge mal, il ne nuit qu’à lui-même, et vit seul dans l’erreur. De même, lorsque quelqu’un tient pour fausse une proposition qui est vraie, ce n’est pas la proposition…

Quand, ayant reconnu que tu dois agir, tu agis, ne crains pas d’être vu agissant, même si la foule devait défavorablement en juger. Si, en effet, cette action est mauvaise, évite de la faire ; si elle est bonne, pourquoi crains-tu ceux qui ont tort de te blâmer ?

Il est dangereux aussi de se laisser aller à tenir des propos obscènes. Quand il survient quoi que ce soit de pareil, si l’occasion en est bonne, gourmande celui qui se le permet. Si elle ne l’est pas, témoigne ouvertement par ton silence, ta rougeur, ton air attristé, que ces propos te déplaisent.

Dans les conversations, évite de rappeler souvent et sans mesure tes actions et les dangers courus. S’il t’est agréable, en effet, de te rappeler les dangers que tu as traversés; il n’est pas également agréable à autrui de t’entendre dire ce qui t’est survenu.

Pour ce qui regarde le corps, ne prends que selon la stricte utilité, qu’il s’agisse de nourriture, de boisson, de vêtement, d’habitation, de domesticité. Tout ce qui a trait à l’ostentation et au luxe, efface-le.

Si tu le peux, ramène par tes paroles les entretiens de ceux avec qui tu vis sur des sujets convenables. Mais, si tu te trouves isolé au milieu d’étrangers, tais-toi.

Sois le plus souvent silencieux. Ne dis que ce qui est nécessaire, et en peu de mots. S’il arrive, rarement toutefois, que s’offre l’occasion de parler, parle, mais que ce ne soit point des premières choses venues. Ne parle pas de combats de gladiateurs, de courses du cirque, d’athlètes, de nourritures ou de boissons, conversations courantes. Surtout, ne parle pas des hommes, soit pour les blâmer, soit…

En toute action, examine ses antécédents et ses conséquents, et alors seulement entreprends-la. Si tu ne le fais pas, tu seras au début plein d’ardeur, parce que tu n’as pas songé à ce qui vient ensuite ; mais plus tard, quand certaines difficultés apparaîtront, honteusement tu t’en désisteras.

Que la mort, l’exil et tout ce qui paraît effrayant soient sous tes yeux chaque jour ; mais plus que tout, la mort. Jamais alors tu ne diras rien de vil, et tu ne désireras rien outre mesure.

Souviens-toi que ce n’est pas celui qui t’injurie, ou celui qui te frappe, qui t’outrage, mais le jugement que ces hommes t’outragent. Lorsque donc quelqu’un te met en colère, sache que c’est ton jugement qui te met en colère. Efforce-toi donc avant tout de ne pas te laisser emporter par ton idée ; car, si une fois tu gagnes temps et délai, tu deviendras plus facilement maître de toi.

Le maître d’un homme, c’est celui qui a la puissance sur ce que veut ou ne veut pas cet homme, pour le lui donner ou le lui ôter. Que celui donc qui veut être libre, n’ait ni attrait ni répulsion pour rien de ce qui dépend des autres ; sinon, il sera fatalement malheureux.

Ne demande pas que ce qui arrive comme tu veux. Mais veuille que les choses arrivent comme elles arrivent, et tu seras heureux.

Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais les jugements qu’ils portent sur ces choses. Ainsi, la mort n’est rien de redoutable, puisque, même à Socrate, elle n’a point paru telle. Mais le jugement que nous portons sur la mort en la déclarant redoutable, c’est là ce qui est redoutable. Lorsque donc nous sommes traversés, troublés, chagrinés, ne nous en prenons jamais à un autre,…