Thomas Desforges > Recent Status Updates

- Il n’est donc pas possible d’être heureux si l’on n’est pas tempérant et bon ?
- Cela n’est pas possible.
- Ainsi les hommes mauvais sont malheureux.
- Parfaitement.
- Ce n’est donc pas en devenant riche qu’on se délivre du malheur, mais en devenant tempérant.

… en nous connaissant nous-mêmes, nous pourrions sans doute connaître la manière de prendre soin de nous-même. Sans cela, nous ne le pourrions pas.

- Seulement, est-ce une chose facile que de se connaître soi-même, et est-ce un insouciant qui a mis cette inscription au temple de Delphes, ou bien est-ce une tâche difficile qui n’est pas à la portée de tous ?
- Moi, Socrate, j’ai souvent pensé qu’elle était à la portée de tous, mais souvent aussi très difficile.
- Mais qu’elle soit facile ou pas, Alcibiade, nous en sommes néanmoins là : …

Est-ce donc ainsi ? Lorsque quelqu’un ne connaît pas quelque chose, son âme s’égare nécessairement ?

Alors, ces choses à propos desquelles tu fais, malgré toi, des réponses contradictoires, il est évident que tu ne les connais pas.

En effet, je pense que le conseil, en une matière quelconque, doit être donné par celui qui sait et non par celui qui est riche.

« Tout le monde me fait peur ici, Macaire Alexeïevitch, ou plutôt non, je ne les crains pas, mais je me sens gêné devant eux. Ce sont tous des gens si fiers, qui prennent de si grands airs. Et vous, mon ami et bienfaiteur, je n’aurais pas voulu vous importuner ; je sais que vous-même vous avez eu des désagréments, je sais que vous ne pouvez pas me donner grand-chose, mais prêtez-moi fût-ce la moindre…

Mais la matinée fraîche, éclatante, de celles qui sont rares ici en automne, m’a ramenée à la vie, je l’ai accueillie avec joie. Donc, nous voici déjà en automne ! Combien j’aimais l’automne à la campagne ! J’étais encore une enfant, mais je sentais déjà beaucoup de choses. Je préférais la soirée d’automne au matin. Je me souviens qu’à deux pas de notre maison, en contrebas, se…

Lui, le pauvre, il demande des comptes ; il ne voit pas le monde avec les mêmes yeux, il regarde chaque passant de travers, il porte autour de lui un regard troublé, prête l’oreille à tous les propos. Et chacun sait, Varinka, que le pauvre vaut moins qu’un chiffon et ne peut recevoir de considération de personne ; ils auront beau écrire, eux, les barbouilleurs, ils auront beau écrire, tout dans le…

Et si quelqu’un d’entre nous a besoin qu’on lui passe un savon, pourquoi ne pas le lui passer ? Admettons même que ce soit pour le bon ton, eh bien, cela peut se faire : il faut nous dresser, nous laver la tête, car (ceci soit dit entre nous, Varinka) dans notre métier rien ne se fait sans remontrance, chacun n’aspire qu’à être attaché à un poste quelconque pour pouvoir dire : « Je suis ici et…

Quand je me sens triste, cela me fait plaisir de parler, au besoin de n’importe quoi. C’est un remède ! On se sent plus léger, surtout si l’on dit tout ce que l’on a sur le cœur.

À vrai dire je ne me souviens plus de ce que nous nous disions dans ces heures torturantes et douces en même temps de nos rendez-vous nocturnes, à la lueur tremblante de la veilleuse, presque au chevet de ma pauvre mère malade… Tout ce qui nous venait à l’esprit, tout ce qui s’échappait de nos cœurs, tout ce qui demandait à être exprimé… et nous étion presque heureux… oh ! ce fut une période…

… et cependant ces souvenirs sont agréables. Même ce qui était ennuyeux, ce qui m’avait causé autrefois du dépit se purifie dans ma mémoire de son caractère ennuyeux et se présente à mon imagination sous un aspect attrayant.

Nous les vieux, je veux dire les gens d’un certain âge, nous habituons aux vieilles choses comme à un élément familier. Vous savez, mon logement était très petit : les murs étaient… mais à quoi bon en parler ! Ils étaient comme tous les murs, ce n’est pas d’eux qu’il s’agit, ce sont les souvenirs de tout ce passé qui me jettent dans l’angoisse… Fait étrange, c’est un état pénible, …

– Je suis venue vous voir, dit-elle, pour que vous tentiez de me débarasser d’une vision.
– Au contraire, s’exclama Hilarius, conservez-la précieusement ! Qu’avons-nous d’autre ? Tenez-la bien par son petit tentacule, ne laissez pas les freudiens s’en emparer par la douceur, ou les pharmaciens l’empoisonner. Peu importe ce que c’est, il faut vous y cramponner, autrement, vous cesser d’exister.

Dans Golden Gate Park, elle tomba sur un cercle d’enfants en chemise de nuit. Ils luit dirent que cette réunion n’était qu’un rêve à eux. Mais que ce rêve n’était pas différent de la réalité, car le matin, quand ils se levaient, ils étaient aussi fatigués que s’ils étaient restés debout toute la nuit. Et alors que leurs mamans croyaient qu’ils jouaient dehors, en fait ils étaient…

… réflexion que la folie furieuse qui régnait sur cette autoroute.

Parmi les échappements, la sueur et la mauvaise humeur qui règnent sur une autoroute américaine par un beau soir d’été, Œdipa Maas médita sur ce problème de Trystero. Le silence de San Narciso – la surface calme de la piscine, les ondulations paisibles des rues résidentielles qui semblaient dessinées par un râteau dans le sable d’un jardin japonais – tout cela semblait moins favorable à la …

Il lui versa encore un peu de vin de pissenlit.
– Il est clair à nouveau, dit-il, d’un ton compassé. Il s’est troublé il y a quelques mois. Vous comprenez, au printemps, quand les pissenlits recommencent à fleurir, le vin fermente. Comme s’ils se souvenaient.
Non, songea tristement Œdipa. Comme si, d’une façon ou d’une autre leur cimetière originel existait encore, dans un pays où l’on peut…

Bien pire, aux yeux de Fallopian. Après l’engagement, épouvanté à l’idée d’une alliance militaire entre la Russie abolitionniste (Alexandre avait libéré les serfs en 1861) et les Nordistes qui proclamaient leur foi dans la liberté, tout en tenant leurs ouvriers d’usine dans un état de servitude, Peter Pinguid resta des semaines dans sa chambre à broyer du noir.
– A vous entendre, dit Metzger,…

Si les larmes restaient prisonnières derrière ses lunettes, elle conserverait ainsi ce moment de tristesse, voyant le monde s’iriser à travers ses larmes, celles de cet instant, comme si des indices de réfraction encore inconnus pouvaient varier d’une crise de larmes à l’autre.

S’il avait véritablement travaillé chez un casseur, il aurait pu tenir le coup, et il aurait pu faire carrière : la violence qui avait engendré ces tas de ferraille était suffisamment espacée et loin de lui pour avoir quelque chose de miraculeux, de même que chaque mort, jusqu’à ce que ce soit la nôtre, a également un aspect miraculeux.

Nous sommes nés pour regarder ce monde, pour l’écouter. C’est tout ce qu’il demande. Et donc, même si je ne pouvais pas devenir professeur, ni travailler, ma venue au monde avait un sens.

Quels que soient nos rêves, un jour, on trouve forcément ce qu’on cherchait grâce à la voix qui nous guide, j’en suis convaincue. Une vie est loin d’être uniforme. Parfois, sa couleur change du tout au tout.
Je touche à la fin de mon existence. C’est pourquoi je comprends certaines choses.