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Qui a tué Roger Ackroyd?
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Après avoir lu « La Vérité sur Dix petits nègres » et « L'affaire du chien des Baskerville » (lu en anglais : Sherlock Holmes Was Wrong: Reopening the Case of The Hound of the Baskervilles), je suis définitivement persuadé que la rigueur logique de Pierre Bayard est irrémédiablement éclipsée par son arrogance et par son extrême loquacité, cette dernière due au psychanalyste Bayard, pas au professeur Bayard. Et cela gâche tout.
Mettons que ça commence bien, et cette œuvre a le mérite, comme les deux autres mentionnées, d'expliquer au lecteur à quel point l'auteur d'un roman policier d'énigme (comme ceux d'Agatha Christie) peut tromper le lecteur et à quel point, dans ce cas précis, la solution proposée ne tient pas.
Pour résumer les éléments valides de cette analyse, je vais énumérer quelques moyens de tromperie et aveuglement du lecteur :
1. Le discours à double entente (le langage à double sens).
2. Le mensonge par omission (sinon la généralisation des omissions) et ce, sans points de suspension (une vraie tricherie !).
3. L'utilisation du récit à la première personne (quand cette personne n'est pas Hastings) et l'indécidabilité qui pourrait avoir lieu quand le narrateur passe aux aveux tardifs (parfois pas même explicites) ; voir le paradoxe d'Epiménide (« Je suis un menteur »).
4. L'abondance de faux indices, à laquelle s'ajoute la polysémie de ces indices.
5. La fausse cohérence du délire paranoïaque d'Hercule Poirot, apparemment d'une logique sans faille visible, mais subtilement biaisée.
Même en admettant que « Tout roman policier d’énigme, en effet, implique la mauvaise foi du narrateur », ce roman comporte des éléments particulièrement invraisemblables, dont je ne vais mentionner que les plus évidentes :
1. « Il est nécessaire que Paton, pourtant de passage à King’s Abbot, ait apporté plusieurs paires de chaussures, sinon il se rendra compte rapidement du vol... Comment Sheppard peut-il à l’avance en être sûr ? »
2. « La rocambolesque invention du dictaphone avec déclenchement retardé » et la fabrication fulgurante du mécanisme retardateur, « alors même qu’il s’agit d’un complexe objet de précision » et pour laquelle « Sheppard dispose au maximum de deux heures, dans une maison où Caroline ne lui laisse aucun répit et où il a peu d’espoir de s’isoler, pour fabriquer (nous sommes en 1926) ce qui est sans doute le premier radio-réveil de l’histoire des techniques ».
3. « Nous apprenons pendant l’enquête que le temps était sec et que c’est par hasard, grâce à un filet d’eau, que des traces de pas ont été identifiées. Or cela, Sheppard, au moment où il mettait au point son meurtre, ne pouvait en aucun cas le prévoir. »
4. L’histoire du coup de fil : « on peut se demander pourquoi il recourt à un procédé aussi compliqué, aussi aléatoire, aussi dangereux et aussi inutile. La complication est évidente. L’aléa tient au fait que toute la construction de Sheppard repose sur l’espoir que le steward n’oubliera pas de téléphoner. Le danger est amplement montré par ce qui arrive, à savoir que la police parvient aisément à identifier le lieu de l’appel. »
5. « Mais, surtout, le coup de téléphone est parfaitement inutile, et c’est en cela qu’il innocente Sheppard. Si celui-ci avait voulu se trouver sur place, il lui suffisait de faire ce que font tous ceux, y compris les personnages des autres romans d’Agatha Christie, qui souhaitent revenir en un lieu qu’ils viennent de quitter : feindre d’avoir oublié quelque chose, comme sa trousse ou un quelconque objet médical nécessaire à ses visites du lendemain. Méthode simple, sûre, n’impliquant aucune participation extérieure ni aucun mensonge que la police puisse exploiter. »
6. « Une autre source d’étonnement est l’attitude de Sheppard envers Paton. Comme on le sait, le médecin subtilise le jeune homme à l’enquête en le cachant dans un hôpital psychiatrique. Cette initiative peut s’expliquer si Sheppard protège le jeune homme. Elle devient plus énigmatique s’il est l’assassin, et, curieusement, Poirot ne revient pas sur ce point dans son accusation. En quoi le fait de dissimuler Ralph Paton aide-t-il au juste au déguisement de la vérité (ce que l’on voit bien lorsque Poirot fait sortir Paton de son asile) ? Sauf à le tuer à son tour, Sheppard ne peut espérer tenir éternellement Paton séquestré. Celui-ci libéré, la part prise par Sheppard dans sa dissimulation apparaîtra nécessairement. »
7. « L’attitude de Sheppard après les accusations de Poirot est tout aussi étrange. Cet homme qui est censé avoir froidement tué pour protéger sa sécurité ne songe même pas à nier la construction de Poirot, laquelle repose tout de même sur des bases très fragiles et ne s’appuie sur aucune preuve. ... Sheppard ... n’élève aucune protestation, remercie Poirot pour sa soirée et court se suicider. »
8. Sheppard en tant que maître-chanteur et le mobile du crime : pourquoi avoir tué Roger Ackroyd ? « En quoi au juste sa sécurité se trouve-t-elle menacée, et, dans l’hypothèse où elle le serait, en quoi le meurtre l’améliore-t-il ? Sheppard, s’il est coupable, ne risque pas grand-chose. Un maître-chanteur ne se fait pas régler par chèque et les mouvements de fonds ne pourront pas être établis. Par ailleurs, les confidences épistolaires d’une meurtrière – Mme Ferrars, dans sa lettre d’accusation, s’accuserait de l’assassinat de son mari –, morte de surcroît, risquent de se disqualifier elles-mêmes. Face à une lettre posthume d’accusation, l’attitude la plus raisonnable est de nier, mettant les accusations sur le compte du dépit amoureux ou de tout autre mobile, et renvoyant aux enquêteurs la charge d’une preuve qu’ils auront beaucoup de mal à établir en l’absence de la victime. A condition d’ailleurs – et là est le point le plus important – que le meurtre règle le problème. Car rien ne dit que Mme Ferrars s’est limitée à une seule lettre et n’en a pas envoyé une seconde, par exemple à la police. »
9. La personnalité de l’assassin. « Il s’agit manifestement de quelqu’un de décidé, tout à fait à l’opposé du pâle docteur Sheppard. »
Je ne vais pas dévoiler le vrai coupable selon Bayard (une belle tournure, mais cela pourrait être écrit en trente pages tout au plus), mais je remarquerai que ce livre devrait et pourrait avoir une dixième de son étendue, s'il n'était pas occupé à faire cocorico tout le temps, comme le grand coq de bruyère.
En ce qui concerne le vrai assassin, jamais soupçonné par les enquêteurs (aussi bien Hercule Poirot que la police officielle): « ce point est singulier, et probablement sans équivalent, dans toute l’œuvre d’Agatha Christie, où il est de tradition que l’emploi du temps de chaque personnage, surtout des moins soupçonnables, soit minutieusement vérifié. »
Pour donner une meilleure réponse à la question « qui a tué Roger Ackroyd ? », il n'y a pas besoin d'analyser « Œdipe roi » et son interprétation par Freud, suivie par les critiques apportées à Freud par Voltaire, Marie Balmary, Sandor Goodhart, et Shoshana Felman. De plus, il n'est pas raisonnable de faire appel à Lacan pour résoudre le paradoxe du menteur :
En fait, Bayard n'est ni mathématicien, ni logicien, ni philosophe (pas même avocat ou développeur de logiciels, deux métiers qui nécessitent une rigueur au niveau de la logique). Le paradoxe du menteur existe ou n'existe pas, selon le point de vue, mais ce n'est pas Lacan à avoir offert la meilleure perspective sur le sujet. Wikipédia n'éclaircit nullement le paradoxe. Si vous voulez ne rien comprendre, visitez la page Liar Paradox dans Stanford Encyclopedia of Philosophy. Si vous voulez commencer à comprendre un tout petit peu, il y a Le paradoxe et ses rapports avec les problèmes humains, par Jean-Curt Keller, qui mentionne parmi autres l'approche de Bertrand Russell. François Dutrait, dans Le jeu du mensonge et de la vérité, dans une approche linguistique et psychanalytique ou Lacan est roi, cite aussi Bertrand Russell et François Le Lionnais, mais ce dernier ne me satisfait nullement. Ainsi, il considère que la proposition contradictoire de « tous les Crétois sont menteurs » n’est pas « aucun Crétois n’est menteur », mais « quelques Crétois ne sont pas menteurs », alors qu'elle est « il y a au moins un Crétois qui ne ment pas toujours » (demandez à un mathématicien si vous ne me croyez pas). Depuis quand sont les psychanalystes et les linguistes les meilleurs logiciens ? Bon, un dernier lien (putain, Lacan est vraiment Dieu, il est omniprésent !) : La logique poétique de Jacques Lacan, par Gilles Chatenay, qui a le mérite de présenter quelques dessins très utiles dans la compréhension du fait que « Je mens » est en réalité « J'asserte que je mens », et que cette assertion est un après-coup, alors que « ... je mens » est une anticipation. Voici la clé du paradoxe d'Epiménide !
En parlant dudit délire paranoïaque d'Hercule Poirot, Pierre Bayard ne peut s'empêcher de dire que dans une écoute freudienne « Le délire est une formation de l’inconscient. » Tenez, une autre merde : « Attentive à de tels actes manqués textuels, la psychanalyse permet aussi de ne pas lire exclusivement les créatures de fiction à partir de la seule catégorie du personnage, et de prendre en compte des entités qui les transcendent ou les dépassent, des forces psychiques en action dans l’œuvre. Les mécanismes du déplacement et de la condensation peuvent ainsi faire surgir, à partir des personnages établis, des couples fantasmatiques, voire des figures composites, inimaginables autrement. » Mon Dieu, qu'il est assommant, ce crétin ! Au lieu d'une analyse logique, un bordel freudien.
Au lieu de perdre votre temps avec ce livre, je vous suggère de lire Pierre Bayard contre Hercule Poirot, derniers rebondissements dans l'affaire Ackroyd, par Marc Escola. Le vrai assassin y est, et le texte est beaucoup plus court.
Mettons que ça commence bien, et cette œuvre a le mérite, comme les deux autres mentionnées, d'expliquer au lecteur à quel point l'auteur d'un roman policier d'énigme (comme ceux d'Agatha Christie) peut tromper le lecteur et à quel point, dans ce cas précis, la solution proposée ne tient pas.
Pour résumer les éléments valides de cette analyse, je vais énumérer quelques moyens de tromperie et aveuglement du lecteur :
1. Le discours à double entente (le langage à double sens).
2. Le mensonge par omission (sinon la généralisation des omissions) et ce, sans points de suspension (une vraie tricherie !).
3. L'utilisation du récit à la première personne (quand cette personne n'est pas Hastings) et l'indécidabilité qui pourrait avoir lieu quand le narrateur passe aux aveux tardifs (parfois pas même explicites) ; voir le paradoxe d'Epiménide (« Je suis un menteur »).
4. L'abondance de faux indices, à laquelle s'ajoute la polysémie de ces indices.
5. La fausse cohérence du délire paranoïaque d'Hercule Poirot, apparemment d'une logique sans faille visible, mais subtilement biaisée.
Même en admettant que « Tout roman policier d’énigme, en effet, implique la mauvaise foi du narrateur », ce roman comporte des éléments particulièrement invraisemblables, dont je ne vais mentionner que les plus évidentes :
1. « Il est nécessaire que Paton, pourtant de passage à King’s Abbot, ait apporté plusieurs paires de chaussures, sinon il se rendra compte rapidement du vol... Comment Sheppard peut-il à l’avance en être sûr ? »
2. « La rocambolesque invention du dictaphone avec déclenchement retardé » et la fabrication fulgurante du mécanisme retardateur, « alors même qu’il s’agit d’un complexe objet de précision » et pour laquelle « Sheppard dispose au maximum de deux heures, dans une maison où Caroline ne lui laisse aucun répit et où il a peu d’espoir de s’isoler, pour fabriquer (nous sommes en 1926) ce qui est sans doute le premier radio-réveil de l’histoire des techniques ».
3. « Nous apprenons pendant l’enquête que le temps était sec et que c’est par hasard, grâce à un filet d’eau, que des traces de pas ont été identifiées. Or cela, Sheppard, au moment où il mettait au point son meurtre, ne pouvait en aucun cas le prévoir. »
4. L’histoire du coup de fil : « on peut se demander pourquoi il recourt à un procédé aussi compliqué, aussi aléatoire, aussi dangereux et aussi inutile. La complication est évidente. L’aléa tient au fait que toute la construction de Sheppard repose sur l’espoir que le steward n’oubliera pas de téléphoner. Le danger est amplement montré par ce qui arrive, à savoir que la police parvient aisément à identifier le lieu de l’appel. »
5. « Mais, surtout, le coup de téléphone est parfaitement inutile, et c’est en cela qu’il innocente Sheppard. Si celui-ci avait voulu se trouver sur place, il lui suffisait de faire ce que font tous ceux, y compris les personnages des autres romans d’Agatha Christie, qui souhaitent revenir en un lieu qu’ils viennent de quitter : feindre d’avoir oublié quelque chose, comme sa trousse ou un quelconque objet médical nécessaire à ses visites du lendemain. Méthode simple, sûre, n’impliquant aucune participation extérieure ni aucun mensonge que la police puisse exploiter. »
6. « Une autre source d’étonnement est l’attitude de Sheppard envers Paton. Comme on le sait, le médecin subtilise le jeune homme à l’enquête en le cachant dans un hôpital psychiatrique. Cette initiative peut s’expliquer si Sheppard protège le jeune homme. Elle devient plus énigmatique s’il est l’assassin, et, curieusement, Poirot ne revient pas sur ce point dans son accusation. En quoi le fait de dissimuler Ralph Paton aide-t-il au juste au déguisement de la vérité (ce que l’on voit bien lorsque Poirot fait sortir Paton de son asile) ? Sauf à le tuer à son tour, Sheppard ne peut espérer tenir éternellement Paton séquestré. Celui-ci libéré, la part prise par Sheppard dans sa dissimulation apparaîtra nécessairement. »
7. « L’attitude de Sheppard après les accusations de Poirot est tout aussi étrange. Cet homme qui est censé avoir froidement tué pour protéger sa sécurité ne songe même pas à nier la construction de Poirot, laquelle repose tout de même sur des bases très fragiles et ne s’appuie sur aucune preuve. ... Sheppard ... n’élève aucune protestation, remercie Poirot pour sa soirée et court se suicider. »
8. Sheppard en tant que maître-chanteur et le mobile du crime : pourquoi avoir tué Roger Ackroyd ? « En quoi au juste sa sécurité se trouve-t-elle menacée, et, dans l’hypothèse où elle le serait, en quoi le meurtre l’améliore-t-il ? Sheppard, s’il est coupable, ne risque pas grand-chose. Un maître-chanteur ne se fait pas régler par chèque et les mouvements de fonds ne pourront pas être établis. Par ailleurs, les confidences épistolaires d’une meurtrière – Mme Ferrars, dans sa lettre d’accusation, s’accuserait de l’assassinat de son mari –, morte de surcroît, risquent de se disqualifier elles-mêmes. Face à une lettre posthume d’accusation, l’attitude la plus raisonnable est de nier, mettant les accusations sur le compte du dépit amoureux ou de tout autre mobile, et renvoyant aux enquêteurs la charge d’une preuve qu’ils auront beaucoup de mal à établir en l’absence de la victime. A condition d’ailleurs – et là est le point le plus important – que le meurtre règle le problème. Car rien ne dit que Mme Ferrars s’est limitée à une seule lettre et n’en a pas envoyé une seconde, par exemple à la police. »
9. La personnalité de l’assassin. « Il s’agit manifestement de quelqu’un de décidé, tout à fait à l’opposé du pâle docteur Sheppard. »
Je ne vais pas dévoiler le vrai coupable selon Bayard (une belle tournure, mais cela pourrait être écrit en trente pages tout au plus), mais je remarquerai que ce livre devrait et pourrait avoir une dixième de son étendue, s'il n'était pas occupé à faire cocorico tout le temps, comme le grand coq de bruyère.
En ce qui concerne le vrai assassin, jamais soupçonné par les enquêteurs (aussi bien Hercule Poirot que la police officielle): « ce point est singulier, et probablement sans équivalent, dans toute l’œuvre d’Agatha Christie, où il est de tradition que l’emploi du temps de chaque personnage, surtout des moins soupçonnables, soit minutieusement vérifié. »
Pour donner une meilleure réponse à la question « qui a tué Roger Ackroyd ? », il n'y a pas besoin d'analyser « Œdipe roi » et son interprétation par Freud, suivie par les critiques apportées à Freud par Voltaire, Marie Balmary, Sandor Goodhart, et Shoshana Felman. De plus, il n'est pas raisonnable de faire appel à Lacan pour résoudre le paradoxe du menteur :
Comme l’a montré Lacan, ce paradoxe n’est pas insurmontable, à condition de prendre la peine de distinguer le sujet de l’énoncé et celui de l’énonciation. « Je mens » est prononcé à la fois sur le plan de l’énoncé et sur celui de l’énonciation, et le pronom « je » condense deux sujets au point d’en faire disparaître un derrière l’autre. Le « je » qui prononce la formule diffère du « je » de « je mens ». Dès lors, l’un est en mesure de dire le vrai dans le même temps où l’autre est déclaré menteur.
En fait, Bayard n'est ni mathématicien, ni logicien, ni philosophe (pas même avocat ou développeur de logiciels, deux métiers qui nécessitent une rigueur au niveau de la logique). Le paradoxe du menteur existe ou n'existe pas, selon le point de vue, mais ce n'est pas Lacan à avoir offert la meilleure perspective sur le sujet. Wikipédia n'éclaircit nullement le paradoxe. Si vous voulez ne rien comprendre, visitez la page Liar Paradox dans Stanford Encyclopedia of Philosophy. Si vous voulez commencer à comprendre un tout petit peu, il y a Le paradoxe et ses rapports avec les problèmes humains, par Jean-Curt Keller, qui mentionne parmi autres l'approche de Bertrand Russell. François Dutrait, dans Le jeu du mensonge et de la vérité, dans une approche linguistique et psychanalytique ou Lacan est roi, cite aussi Bertrand Russell et François Le Lionnais, mais ce dernier ne me satisfait nullement. Ainsi, il considère que la proposition contradictoire de « tous les Crétois sont menteurs » n’est pas « aucun Crétois n’est menteur », mais « quelques Crétois ne sont pas menteurs », alors qu'elle est « il y a au moins un Crétois qui ne ment pas toujours » (demandez à un mathématicien si vous ne me croyez pas). Depuis quand sont les psychanalystes et les linguistes les meilleurs logiciens ? Bon, un dernier lien (putain, Lacan est vraiment Dieu, il est omniprésent !) : La logique poétique de Jacques Lacan, par Gilles Chatenay, qui a le mérite de présenter quelques dessins très utiles dans la compréhension du fait que « Je mens » est en réalité « J'asserte que je mens », et que cette assertion est un après-coup, alors que « ... je mens » est une anticipation. Voici la clé du paradoxe d'Epiménide !
En parlant dudit délire paranoïaque d'Hercule Poirot, Pierre Bayard ne peut s'empêcher de dire que dans une écoute freudienne « Le délire est une formation de l’inconscient. » Tenez, une autre merde : « Attentive à de tels actes manqués textuels, la psychanalyse permet aussi de ne pas lire exclusivement les créatures de fiction à partir de la seule catégorie du personnage, et de prendre en compte des entités qui les transcendent ou les dépassent, des forces psychiques en action dans l’œuvre. Les mécanismes du déplacement et de la condensation peuvent ainsi faire surgir, à partir des personnages établis, des couples fantasmatiques, voire des figures composites, inimaginables autrement. » Mon Dieu, qu'il est assommant, ce crétin ! Au lieu d'une analyse logique, un bordel freudien.
Au lieu de perdre votre temps avec ce livre, je vous suggère de lire Pierre Bayard contre Hercule Poirot, derniers rebondissements dans l'affaire Ackroyd, par Marc Escola. Le vrai assassin y est, et le texte est beaucoup plus court.
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October 9, 2020
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October 12, 2020
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October 12, 2020
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