From the Norwegian explorer, a stunning meditation on the power of silence and how to shut out the world
Behind a cacophony of traffic noise, iPhone alerts and our ever-spinning thoughts, an elusive notion - silence - lies in wait. But what really is silence? Where can it be found? And why is it more important now than ever?
Erling Kagge, the Norwegian adventurer and polymath, once spent fifty days walking solo in Antarctica with a broken radio. In this meditative, charming and surprisingly powerful book, he explores the power of silence and the importance of shutting out the world. Whether you're in deep wilderness, taking a shower or on the dance floor, you can experience perfect stillness if you know where to look. And from it grows self-knowledge, gratitude, wonder and much more.
Take a deep breath, and prepare to submerge yourself in Silence. Your own South Pole is out there, somewhere.
'As an explorer Erling Kagge is world class; as a writer he is equally gifted. This breathtaking, inspiring little book teaches us how to find precious moments of silence - whether we are crossing the Antarctic, climbing Everest, or on the train at rush hour' - Sir Ranulph Fiennes
'Silence braces a space within which we can hear ourselves think. Quietly, wisely, it makes a case for dumbing the din of modern life, and learning to listen again. Drawing on the experiences of Kagge's extraordinary life in wild places, this is a book of great concentration' - Robert Macfarlane
'Erling Kagge is a philosophical adventurer - or perhaps an adventurous philosopher' - New York Times
'A breathtakingly beautiful, quietly life-changing book by the Norwegian explorer Erling Kagge, that shows us how to find perfect silence in our daily lives - however busy we are' - Publisher's description
Un magnifique récit sous forme de fragments, de réflexions, autour du silence, un sujet trop peu traité en littérature à mon avis. Bien écrit et bien que j'aurais pris un peu plus de profondeur, il y en a suffisament pour réfléchir au silence et à ce qu'il apporte. Personnellement, j'ai pris le temps de la déguster, un fragment de temps à autre, pour ainsi laisser mariner un peu ces réflexions pendant la journée. Une bonne lecture!
« S’abstraire du monde ne veut pas dire tourner le dos à ce qui nous entoure, au contraire : c’est voir le monde avec davantage d’acuité, garder le cap et apprécier la vie. »
"Si je ne peux m'éloigner du monde ni à pied, ni en escaladant, ni à la voile, j'ai appris à m'en abstraire. Il m'a fallu du temps pour l'apprendre. Quand j'ai compris que j'avais un profond besoin de silence, j'ai pu enfin me mettre à sa recherche - et là, loin derrière une cacophonie de bruits de circulation, de pensées, de musique, de machines, de smartphones et de souffleuses à neige, il était là et m'attendait. Le silence."(p.7) "Le secret pour atteindre le pôle Sud est de mettre un pied devant l'autre. Sur le plan technique, c'est simple. Même une souris peut manger un éléphant, à condition d'en prendre de tous petits morceaux à la fois. Le défi consiste à le vouloir. Le plus grand défi est de se lever le matin quand il fait moins cinquante. Aujourd'hui comme à l'époque de Roald Amundsen et de Robert Scott. L'autre plus grand défi ? Etre bien avec soi-même. Le silence a fait corps avec moi. Sans contact avec le monde extérieur, complètement isolé, j'ai été obligé d'aller au bout de pensées qui m'avaient déjà traversé et, pire encore, au bout de mes sensations. "(p.21) "Mais pour moi, le silence de la nature est celui qui a le plus de valeur. C'est là que je me sens véritablement chez moi. Si je ne parvenais pas à faire de la place au silence dans ma vie urbaine, le manque serait trop grand et je devrais retourner dans la nature plus souvent. "(p.27° "Oui, nous craignons la mort à différents degrés, mais je m'aperçois que la crainte de n'avoir pas vécu est plus forte encore. Elle grandit vers la fin de vie, quand on se rend compte qu'il commence à être trop tard. C'est à toi de décider si tu vas toi aussi hocher ou au contraire secouer la tête à l'écoute de ces mots. Il n'y a évidemment rien de mal à être assis à une table de fête et à penser qu'on a gâché pas mal de temps dans sa vie. Regretter de ne pas avoir été assez présent. D'avoir surtout vécu à travers les autres. Par procuration, en quelque sorte. Ce qui est bête c'est que ça nous rend tristes d'avoir gaspillé une grande partie de cette chance qui nous était offerte d'avoir une vie plus riche. Tristes de ne pas avoir su exploiter notre potentiel. De s'être laissés distraire. Se laisser distraire signifie se laisser entraîner hors de soi-même. Il faut prendre le temps de comprendre ce que ça veut dire. Cela me fait penser à cette expression connotée encore plus négativement : passer le temps. Ne pas s'arrêter, mais se laisser déranger par les sons, les attentes et les images. Au lieu de rester concentré sur ce que tu es en train de faire et que tu pourrais faire autrement. Je ne dis pas que c'est aussi simple que ça, mais ça vaut la peine d'essayer. A vrai dire, au lieu de parler des années écoulées, celles passées à tenir des discours lors de fêtes, nous devrions nous tourner vers Sénèque le stoïcien, et le citer pour l’anniversaire de quelqu'un qui a vingt ans : "Pour qui sait l'employer, la vie est assez longue." Il y a deux mille ans, cet homme comprenait que tous les gens existent, mais que très peu d'entre eux vivent. "Mais combien est courte et agitée la vie de ceux qui oublient le passé, négligent le présent, craignent pour l'avenir ! Arrivés au dernier moment, les malheureux comprennent trop tard qu'ils ont été si longtemps occupés à ne rien faire." Je ne sais pas combien de fois j'ai entendu dire que la plupart d'entre nous, dans cette partie du monde, ne connaissons pas la pauvreté matérielle, mais le manque de temps. Cela paraît être une bien jolie phrase, tournée comme ça, mais ce n'est pas vrai. Nous en avons assez. La vie est longue si nous prenons justement le temps de nous écouter plus souvent et de lever les yeux."(p.52-54) "Une pléthore d'expériences peut aussi provoquer une pauvreté d'expérience. Cet aspect du trop est intéressant. Le problème soulevé par Svendsen est que nous nous jetons dans "des expériences de plus en plus fortes" au lieu de nous arrêter pour respirer profondément plusieurs fois, pour nous abstraire du monde et pour prendre le temps de tirer un enseignement de ce que nous venons de vivre. L'idée que l'on échappe à l'ennui en se lançant toujours dans de nouvelles choses, comme d'envoyer des messages ou de consulter encore un autre site Internet pour voir quelque chose que l'on n'a pas encore vue, est naïve. Plus tu fais de choses pour ne pas t'ennuyer, plus tu t'ennuies. Je l'ai fait, moi aussi, c'est pour ça que je le sais. Cela devient une routine. Et maintenant je vois mes enfants faire de même. Etre occupé devient facilement un but en soi, au lieu de laisser ce même état de fébrilité nous guider plus loin. Mais les frontières entre l'absence de sens qui crée l'ennui et l'activité ayant un sens et qui est source de joie ne sont pas toujours si faciles à déterminer."(p.62-63) "Le luxe est un bien superflu et rare - ou en tout cas quelque chose que beaucoup de personnes s'imaginent être rare. Comme le secteur du luxe prospère et que le luxe est presque devenu un bien commun, tout parait plus banal et ennuyeux. Ce qu'un sac a d'exceptionnel disparaît dès lors que beaucoup le possèdent. Tu peux en acheter un nouveau, mais, aussi beau soit-il, il y en aura toujours d'autres plus attrayants. Certaines des plus grosses fortunes du monde vivent de manière raisonnable, tandis que d'autres choisissent de vivre dans l'opulence. D'après mon expérience, tous ceux qui baignent dans le luxe savent une chose dont les autres n'ont pas conscience : le luxe ne procure que des joies de courte durée. Je pense que le silence est un nouveau luxe. Le silence comporte une qualité plus rare et plus durable que tout autre luxe. (...) Le silence est le seul besoin qui ne sera jamais satisfait par celui qui toujours est en quête de la dernière nouveauté. Le silence est aussi un luxe sous-estimé. Dans notre société, il faut toujours mettre la barre plus haut. Ajouter un truc en plus. La dopamine dans la tête des acheteurs fait qu'ils aspirent à en avoir toujours plus. Alors que dans le silence au contraire, il s'agit de soustraire quelque chose. Le silence est même une expérience qui peut être gratuite. Elle n'a pas besoin d'être remplacée par de nouveaux produits de luxe, la saison suivante."(p.64-66) "Le bruit participe à créer une séparation entre les classes. A travers les sons produits par certains et qui en dérangent d'autres, les sons de seconde main, se révèlent de grandes différences sociales. Les personnes qui perçoivent un bas salaire ont généralement un environnement plus sonore sur leur lieu de travail que celles aux salaires plus hauts, et les murs de leurs habitations sont moins isolants que ceux de leurs voisins. Les classes aisées vivent dans moins de bruit et respirent un air de meilleure qualité, leurs voitures sont moins bruyantes, tout comme leur machine à laver. Ces gens ont plus de temps libre et mangent une nourriture plus équilibrée, plus saine. Le silence fait désormais partie intégrante de ce qui distingue les vies moins longues, moins saines, moins enrichissantes des autres. Je crois que peu de personnes peuvent en réalité s'adapter au bruit. Oui, nous apprenons à vivre avec parce que nous n'avons pas le choix, mais le bruit constitue et reste quelque chose qui nous trouble et qui réduit notre qualité de vie."(p.66-67) "Garde à l'esprit que le silence que tu ressens est toujours un peu différent du silence d'un autre. Chacun a son propre silence."(p.100) "Dans la musique, l'absence de son est naturelle. Il est merveilleux d'écouter Ludwig van Beethoven... la mélodie da, da, da, daa... Mais c'est la césure, les pauses entre les notes, le silence entre les sons des instruments que je préfère. Ce sont eux qui me réveillent. La science a démontré que ce genre d'intervalle génère une activité neuronale intense et positive. Ça aussi, j'en ai fait l'expérience. Ce ne sont pas seulement les sons. Ce sont les soudains silences de Beethoven qui exaltent l'esprit et provoquent des étincelles dans le cerveau. Beethoven a compris que, livrés au silence, le sens et les pensées pouvaient librement prendre leur essor."(p.101) "Le chaos. C'est le mot qu'Abramovic utilise pour décrire ce qu'elle a ressenti dans le désert. Malgré le silence régnant autour d'elle, sa tête, était envahie de pensées de toutes sortes. Elle avait beaucoup de mal à trouver le calme, même au beau milieu du silence. C'était à qui de ses pensées ou de ses souvenirs réussirait à capter son attention. Elle avait l'impression d'une inanité vide, alors que son but était de ressentir un vide plein, comme elle le dit. L'inanité vide qu'elle éprouvait était si désagréable qu'elle en as toujours parlé avec émotion. Je connais cette sensation. Ma tête est remplie de pensées parasites et je n'arrive pas à m'abstraire du monde. Le présent se vit. C'est ce qu'Abramovic a essayé de faire, mais ses pensées la ramenaient constamment au passé ou au futur. Il lui a fallu contourner cet écueil. Créer le silence peut parfois représenter un petit exploit."(p.114-115) "Comme le chantait déjà Depeche Mode : All I ever wanted All I ever needed Is here in my arms "Tout ce que j'ai toujours voulu Tout ce dont j'ai toujours eu besoin Est ici dans mes bras" Comme le chanteur le clame plus loin, les mots ne peuvent que nous blesser. Stendhal avance dans "De l'amour", qu'il existe toujours un petit doute dans une relation réussie. Ce doute créerait du désir à chaque instant, ce serait la condition même d'un amour heureux. Quand une pointe de crainte subsiste, tu ne te lasses pas des joies que procure une relation. Cela semble brutal, formulé ainsi, mais Stendhal a raison. la vie est brutale. Il est dangereux de vivre en tenant tout pour acquis. La plupart des gens pensent qu'escalader l'Everest est une expérience très risquée, mais en règle générale, tout se passe bien. Considérer l'amour réciproque comme allant de soi, en revanche, est un risque que je n'oserais pas prendre. Cette forme de bonheur se caractérise pour Stendhal par sa gravité. Pour moi, je la trouve quand nous réussissons à rester silencieux à deux. (...)Si la personne bien-aimée ne te comprend pas quand tu es silencieux, elle aura encore plus de mal à te comprendre quand tu parleras. C'est du moins ce que je crois."(p.119-121)
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"Les mots peuvent gâcher une atmosphère. Ils ne sont pas à la hauteur. Oui, c'est merveilleux de partager de belles aventures, mais en parler peut aussi les éloigner de nous."
Si ce livre vous intéresse, vous pouvez le retrouver dans notre catalogue des Bibliothèques publiques du Nouveau-Brunswick! (Canada) https://nbpl.ent.sirsidynix.net/clien...
Le silence revêt une force qui nous échappe dans notre société moderne. Il faut savoir le trouver par nous mêmes, même entouré de bruit. Ce livre permet le commencement d’une réflexion sur le sujet. Il aurait pu être beaucoup plus complet mais c’est justement cet absence de complétude qui crée un silence intéressant laissant au lecteur toute sa latitude de penser, évitant tout « bruit littéraire », le laissant au silence pour le bénéfice de sa pensée.