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202 pages, Paperback
First published January 1, 1927
Se poate afirma a priori că un carturar lăudat de laici și-a trădat misiunea.
...înregimentată într-o imensă uzină, nemaiștiind decît de eroisme, discipline și invenții, batjocorind orice act liber și dezinteresat, perfect hotărîtă să nu-și mai plaseze idealul dincolo de lumea reală și nemaiavînd alt zeu decît pe sine insăși, omenirea va săvîrși lucruri mari, va dobîndi stăpînirea cu adevărat grandioasă a materiei înconjurătoare și conștiința cu adevărat voioasă a puterii și măreției sale. Și istoria va zîmbi la gîndul că Socrate și Iisus Cristos au murit pentru această specie.
« où, par définition, la notion de personne et a fortiori de droits de la personne disparaît, l’Etat dont l’âme est cette maxime qu’on pouvait lire sur tous les établissements nazistes : Du bist nichts, dein Volk ist alles, et leur mépris pour l’Etat conçu comme un ensemble de personnes distinctes, revêtues d’un caractère sacré en tant que personnes. »
« On peut encore l’appeler totalitaire (le mot est loin d’être univoque) en ce qu’il exige que la totalité de l’homme lui appartienne, alors que l’État démocratique admet que le citoyen, une fois qu’il a satisfait aux obligations de l’impôt et du sang, connaisse la libre disposition d’une grande partie de lui-même dès qu’il n’use pas de cette liberté pour le détruire : éducation de ses enfants, choix de son culte religieux, droit d’adhérer à des groupes philosophiques, voire politiques, non conformistes. Cette liberté laissée à l’individu est d’ailleurs un grand élément de faiblesse pour l’État démocratique ; mais celui-ci, encore une fois, n’a pour idéal d’être fort. Les systèmes totalitaires ne sont d’ailleurs pas nouveaux. « A Sparte, dit Plutarque, on ne laissait à personne la liberté de vivre à son gré ; la ville était comme un camp où l’on menait le genre de vie imposé par la loi. » (Vie de Lycurgue.) Chose naturelle dans un État où les citoyens étaient, dit Aristote (Politique, II, 7), « comme une armée permanente en pays conquis ». L’exemple de Sparte montre une fois de plus combien l’idée d’ordre est liée à l’idée de guerre. »
Je marquerai enfin dans le même ordre une idée dont on peut dire qu’elle est honorée, du moins implicitement, par tous les clercs de l’heure présente, lesquels montrent ainsi – maint d’entre eux, c’est le plus grave, sans s’en douter – leur trahison à leur fonction ; je veux parler de l’idée d’organisation. Cette idée est portée au sommet des valeurs par les docteurs fascistes, communistes, monarchistes comme par les démocrates, ceux-ci, là encore, étant battus d’avance lorsqu’ils prétendent la soutenir au nom de leurs principes, vu que leurs principes en sont la négation. Elle est, en effet, fondée sur la suppression de la liberté individuelle, comme l’a nettement articulé son inventeur déclarant (ce qui me semble indéniable) que la liberté est une valeur toute négative avec laquelle on ne construit rien, ou encore un de ses grands adeptes, par une franchise qu’on ne trouve pas chez tous ses confrères, quand il [Hitler] écrit : « Le dogme de la liberté individuelle ne pèsera pas un fétu le jour où nous organiserons vraiment l’Etat. » [Mein Kampf, p. 91, trad. française.]
Ce réalisme, les clercs modernes l’ont prêché non seulement aux nations, mais aux classes. À la classe ouvrière comme à la classe bourgeoise ils ont dit : organisez-vous, devenez les plus forts, emparez-vous du pouvoir ou efforcez-vous de le garder si vous l’avez déjà ; moquez-vous de faire régner dans vos rapports avec la classe adverse plus de charité, plus de justice ou autre « blague » dont on vous berne depuis assez longtemps. Et là encore, ils n’ont pas dit : devenez tels parce qu’ainsi le veut la nécessité : ils ont dit (c’est tout le nouveau) : devenez tels parce qu’ainsi l’exige la morale, l’esthétique ; se vouloir fort est le signe d’une âme élevée, se vouloir juste la marque d’une âme basse. C’est l’enseignement de Nietzsche de Sorel, applaudis par toute une Europe dite pensante ; c’est l’enthousiasme de cette Europe, dans la mesure où le socialisme l’attire, pour la doctrine de Marx, son mépris pour celle de Proudhon. — Et les clercs ont tenu le même langage aux partis qui se combattent dans l’intérieur d’une même nation : devenez le plus fort, ont-ils dit à l’un ou à l’autre selon leur passion, et supprimez tout ce qui vous gêne ; affranchissez-vous de la sottise qui vous invite à faire sa part à l’adversaire, à établir avec lui un régime de justice et d’harmonie. On sait l’admiration de toute une armée de « penseurs » de tous pays pour le gouvernement italien qui met simplement hors la loi tous ses concitoyens qui ne l’approuvent pas. Jusqu’à nos jours, les éducateurs de l’âme humaine, disciples d’Aristote, conviaient l’homme à flétrir un État qui serait une faction organisée ; les élèves de MM. Mussolini et Maurras apprennent à révérer un tel État .
Le Führer allemand, comme je l’ai toujours maintenu, est un évolutionniste. Il a consciemment tenté de rendre la réalité allemande conforme à la théorie de l’évolution. (…) Pour voir les mesures évolutionnistes et la moralité tribale appliquées vigoureusement aux affaires d’une grande nation moderne, il faut nous tourner de nouveau vers l’Allemagne de 1942. Nous y voyons Hitler absolument convaincu que l’évolution produit le seul fondement pour la politique nationale. (…) Les moyens qu’il a adoptés pour parvenir à la destinée [nazie] de sa race et de son peuple ont pris la forme de massacres organisés qui ont éclaboussé de sang toute l’Europe. (…) Une telle conduite est tout à fait immorale, peu importe l’échelle éthique qu’on puisse y appliquer, mais l’Allemagne la légitima comme justifiée par la moralité tribale évolutionniste. L’Allemagne est donc retournée dans un passé tribal et a mis en pratique, aux yeux de tout le monde, les méthodes évolutionnistes dans toute leur férocité.*
Si la guerre est perdue, le peuple sera perdu aussi. Il n'est pas nécessaire de s'inquiéter de ce que le peuple allemand aura besoin pour sa survie. Au contraire, il est préférable pour nous de détruire même ces choses. Car la nation s'est démontrée la plus faible, et l'avenir appartient uniquement au pays de l’Est plus fort. Dans tous les cas, seulement ceux qui sont inférieurs resteront après cette lutte, car les meilleurs ont déjà été tués.*
Il y eut, dans le passé, des tentatives pour fonder une moralité sur l'évolution. Je ne veux pas être associé à ces tentatives d'aucune manière. Il s’agit du genre de monde qu'un darwiniste, référant au concept de la lutte féroce pour la survie maintenant, où les forts dévorent les faibles . Je crois effectivement que la nature implique une lutte féroce pour la survie. Je pense que le comportement animal dans la nature sauvage, dehors, dans les forêts, dans la prairie, est un genre de vie extrêmement impitoyable, extrêmement désagréable, il s'agit précisément du genre de monde que je ne désirerais pas habiter. Et si un programme politique était basé sur le darwinisme, à mon avis ce serait de la mauvaise politique, ce serait immoral. Exprimé en d'autres termes, je dirais que je suis un disciple passionné de Darwin quant à la science, mais lorsque vient le moment d'expliquer le monde [humain], je suis un antidarwinien passionné à l'égard de la moralité et de la politique