Paris 1864. La vieille Seconde République est toujours dirigée par le Président Bonaparte. La France domine l’industrie dans tous les domaines : depuis le début du siècle, ses dirigeables sillonnent les cieux, ses transports ferroviaires véhiculent les marchandises de ses usines et de ses colonies dans toute l’Europe. Antoine Lefort, jeune magnat des transports et fabriquant d’armes, est un des artisans de cette puissance. Lorsqu’un de ses plans ultra-secrets est volé au nez et à la barbe des autorités, il décide de tendre un piège à ces espions, à la solde d’une puissance étrangère. L’aide d’Albert le majordome, du jeune Clément Ader et surtout celle du Baron Noir, un mystérieux justicier en armure, ne sera pas de trop.
Ce texte est trop long pour être qualifié de nouvelles (il y a même des chapitres), et en même temps trop court pour réellement être appelé roman... En anglais, on appellerait ça une novella, terme qui n'a pas d'équivalent dans la langue de Molière.
Quoiqu'il en soit, j'ai été plutôt convaincu par cette uchronie steampunk située dans un XIXe siècle dominé par la République française (la deuxième, vous savez, celle qui a émergée après la mort de Napoléon 1er à Austerlitz), dont les industries et les avancées technologiques assurent la puissance.
Le récit se situe donc à Paris, et on y suit les aventures d'une sorte de Batman français, en la personne d'Antoine Lefort, magnat des dirigeables et autres engins volants le jour, et justicier en armure à pistons le soir (le fameux baron noir).
Sans être follement original sur le fonds (c'est vraiment un Batman français), tout cela reste très agréable à lire. L'écriture est plaisante, les personnages aussi, et le "méchant" est parfait et doté de gadgets qui ne déparerait pas dans une aventure du chevalier noir.
Mon seul reproche est, je pense, l'un des meilleurs qu'on puisse adresser à un auteur : c'est un peu court. J'aurai adoré suivre une histoire dans un format plus long. Là, on est bon pour une centaine de pages, et c'est un brin frustrant.
Le texte appelle d'ailleurs une suite (voire des ?) puisque certaines interrogations subsistent à la fin de l'intrigue. Un début intéressant en tout cas.